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Liga : Statu quo chez les gros

Par Robin Delorme, à Madrid
7 minutes
Liga : Statu quo chez les gros

Sans véritable choc au sommet, cette 19e et dernière journée de la phase aller s'est soldée par un sans-faute des six premiers au classement. Manucho en a également profité pour s'offrir le fail de l'année et marquer, tandis que Bilbao n'en finit plus de couler.

Le match du week-end Valence-Almería

Ramené sur terre en milieu de semaine suite à son élimination de la Coupe du Roi par l’Espanyol, Valence devait réagir. Almería, dans la charrette depuis le début de saison, avait tout du sparring-partner idéal. Après l’ouverture du score de Parejo, Mestalla voyait ses vœux comblés, et son équipe se baladait. Dommage, c’était sans compter sur Tomer Hemed. Meilleur buteur israélien de l’histoire de la Liga, l’attaquant de l’Union a répondu du tac au tac à la banderille du capitaine ché, puis à celle de Rodrigo. En plus de ces deux égalisations, il aurait même pu offrir l’avantage aux siens si son coup de casque n’avait pas heurté le montant d’un Diego Alves… Au coude à coude à la pause, les deux équipes ont livré un second acte tout aussi passionnant bien que moins prolifique. Solide derrière, Almería n’a cédé qu’à la 83e. Sorti du banc de touche, Álvaro Negredo a activé le mode buffle et a mangé de la tête la charnière adverse – sur un nouveau caviar de Gaya, petite pépite du centre de formation. Le FC Valence s’est fait peur, mais reste bien accroché aux basques du quatuor de tête avec son succès 3-2.

L’équipe du week-end : Villarreal

Elle est là, la hype de cette phase aller. Moins attendu que Valenciens et Sévillans, Villarreal a conclu sa première moitié de championnat comme il l’a commencé : par une victoire. Ce samedi, c’est l’Athletic Bilbao et sa méforme incroyable qui sont venus en prendre pour leur grade. Ultra-dominateur durant 90 minutes, le sous-marin jaune s’en est remis à un pion succulent de Cheryshev, formé au Real Madrid, et à un penalty de son capitaine Bruno. Sans les maladresses d’Uche, la baraka d’Iraizoz ou le manque de réussite de Vietto, l’addition aurait été sacrément plus salée pour des Leones qui poursuivent leur chute dans les abîmes du classement… Avec cette victoire, la dixième en championnat, la bande à Marcelino ne lâche pas le groupe de tête. Mieux : avec une vraie identité de jeu, des hommes forts différents à chaque rencontre et un Madrigal en osmose avec ses protégés, elle peut envisager de belles choses. Encore en course en Coupe du Roi et en Ligue Europa, Villarreal peut bien espérer s’offrir une deuxième partie de saison tout aussi sexy que la première.

Le Don Quichotte du week-end : Manucho (Rayo Vallecano)

Au Nuevo Estadio de Vallecas, le nom de Manucho est souvent accueilli par des éclats de rire. Ce n’est pas que le longiligne attaquant angolais soit peu apprécié, non. Bien au contraire, une large partie des supporters du Rayo Vallecano voue un culte à leur recrue estivale. Souvent maladroit, toujours à contre-courant, il est capable du meilleur comme du pire. Il l’a encore prouvé ce samedi sur la pelouse de la Real Sociedad. Idéalement servi par Gaël Kakuta dans la surface, sans gardien face à lui, il n’a plus qu’à pousser la chique au fond des filets. Trop peu confiant dans son pied gauche ? Incapable de se situer face à un but vide ? Personne n’a la réponse, toujours est-il que son fail affole déjà le Youtube espagnol. Histoire de se faire pardonner, il propulse le cuir dans les filets de la Real à la 81e et inscrit le seul but de la rencontre. Un pion qui lui vaut l’amour des supporters rayistas et, également, celui de la muse du club, la très distinguée Cristiana Pedroche. Confortablement installé à la dixième place de Liga, le Rayo poursuit lui son petit bonhomme de chemin. Comme un grand.

L’analyse définitive du week-end

La Liga serait, a contrario de la Premier League, un championnat sans surprise, dont la fin est connue avant même le début. Dommage, la dernière journée de la phase aller tend à prouver le contraire. Alors que déjà 19 journées se sont écoulées, le premier – le Real Madrid – ne distance « que » de dix points le sixième (Villarreal). Intercalés entre ces deux clubs, le FC Barcelone, l’Atlético de Madrid, le FC Séville et Valence sont aux aguets. Certes, les trois gros semblent encore au-dessus. Il n’empêche, avec leurs idées, leur recrutement toujours juste et un entraîneur à conviction, les Andalous, actuellement qualifiés en Ligue des champions, continuent de progresser. Nouveau riche, doté d’un effectif tout aussi talentueux que jeune, le fanion ché retrouve de sa fierté d’antan. Et à en croire le projet et le compte en banque de Peter Lim, difficile de ne pas être optimiste. Last but not least, le sous-marin jaune tutoie pour sa part un contingent européen où il s’est déjà éclaté lors de la dernière décennie. Bref, la Liga, sa formation tout en technique, ses coachs aux idées claires, ses bonnes affaires estivales se portent bien, merci pour elle.

La polémique de la machine à café (con leche)

Neymar, ce mal-aimé. Après la sortie du crack brésilien à 20 minutes du terme sur la pelouse du Riazor, le manque de considération de Luis Enrique envers le capitaine du Brésil a échauffé la presse merengue. Sans un regard ni une caresse de son coach, le crack auriverde a regagné le banc ronchon. Suffisant, donc, pour que la nébuleuse de Chamartin cherche des poux à Neymar et Lucho. Ce dernier, justement, est la cible favorite des attaques venues de Castille. Tyran pour les uns, incapable de chouchouter sa seigneurie pour les autres, il aurait désormais une dent contre son ailier droit aux 12 pions, déjà, cette saison – ce qui en fait le troisième meilleur artilleur de Liga. Lorsqu’il remplace Neymar par Pedro à la 70e, la victoire est déjà acquise, et le Brésilien n’est pas auteur de sa meilleure partition de la saison. Le quart de finale aller de Coupe du Roi qui s’annonce musclé face à l’Atlético ce mercredi devrait pourtant servir d’explication. Sauf en Espagne, pays qui a fait du duel Barcelone-Real Madrid une spécialité nationale.

Le caviar du week-end : Karim Benzema (Real Madrid)

Ce dimanche, à l’heure de la messe, le Real a galéré comme rarement cette saison. Sur la pelouse du voisin de Getafe, dans un froid de canard, les Merengues ont dû s’en remettre à l’insatiable appétit de but de Cristiano Ronaldo. Et à l’altruisme, et au talent de Karim Benzema. D’un râteau humiliant, KB9 se défait de son défenseur direct pour servir en retrait le nouveau Ballon d’or. Un délice qui n’est pas sans rappeler un but de Butragueño face à Cadix. À l’époque, Vine n’existait pas…

La décla du week-end : Ernesto Valverde (Athletic Bilbao)

« Les notes, aujourd’hui, ne sont pas bonnes. » Forcément, avec un dixième revers depuis le début de saison, l’autocritique d’Ernesto Valverde, coach de l’Athletic Bilbao, est sévère. Défaits ce samedi sur la pelouse du Madrigal, les Leones ne sont plus qu’à trois petits points de la zone rouge. Sur une série de six matchs sans la moindre victoire, les lions basques sont plus qu’inoffensifs : ils sont en danger.

Et sinon, que pasa :

28, CR7 comme Messi. Avec un énième doublé sur la pelouse de Getafe, Cristiano Ronaldo en est à 28 pions à la mi-saison. Un record qu’il partage donc avec Lionel Messi, et qu’il pourra battre s’il marque contre Séville en match en retard. – 450, Iker tout puissant. Grâce au succès merengue, San Iker a atteint les 450 victoires en match officiel avec le Real Madrid. Rien de plus qu’un record jamais égalé par aucun Madridista. – 20 % chinois. Ce lundi, l’Atlético a officialisé l’achat de 20 % de ses parts par un certain Wang Jianlin. Milliardaire chinois, il est la deuxième plus belle recrue de ce mercato colchonero derrière El Niño. – 9 pions, nada mas. En s’offrant une nouvelle clean-sheet sur la pelouse du Depor, Claudio Bravo devient le premier portier barcelonais à encaisser moins d’une dizaine de pions sur une phase aller depuis… Zubi. – 9,8, presque comme Bolt. Florin Andone est un homme pressé. Ainsi, il n’a fallu qu 9,8 secondes à l’attaquant de Córdoba pour ouvrir le score contre Eibar. Autrement dit, le quatrième but le plus précoce de l’histoire de la Liga. – 6 minutes, et puis s’en va. David Navarro est une brute. Et il a tenu à le rappeler contre Elche. Auteur d’un vilain coup de coude après seulement 6 minutes, il a laissé Levante à dix pendant toute la rencontre. Une rencontre forcément perdue. – 39, Emery est historique. Avec 39 points à la mi-saison, le FC Séville d’Unai Emery est le meilleur de l’histoire. Le tout avec un match en retard à disputer le 4 février face au Real Madrid. La cerise ?

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