Liga, J27 : On était aux 90 ans du FC Valence…
Le FC Valencia en Espagne, c'est une institution. Le troisième grand club du pays derrière les intouchables Real & Barça. Alors forcément, quand on est invité à souffler les 90 bougies du club à la chauve souris (1919 – 2009), on s'attend à une grosse fête. Puis ça tombe bien, les potes de Villa reçoivent le Recreativo Huelva...
A Valence, la crise est là et bien là. Même si le club fête ses 90 piges, ça se fait dans la sobriété : un grand fanion est déployé par quelques enfants et les joueurs prennent la pose avec des tee-shirts conçus pour l’événement par-dessus leur maillot. Le tout dans une ambiance de kermesse, avec fanfare assourdissante. La ligue de football a tenu à offrir un petit quelque chose, un ballon spécial anniversaire pour ce match d’ouverture de la 27ème journée.
Ce samedi soir, les Valencians accueillent le Recreativo Huelva dans leur stade de Mestalla. Un stade qui vit du souvenir de ses grandes années du début de siècle et qui sonne vide en cette 27e journée de Liga. Certes, depuis quelques jours, la ville danse au son des pétarades qui précèdent les Fallas. Les Fallas, c’est la fête de la culture valencianne, du bruit, de la musique, de la lumière et du feu : concrètement, chaque quartier de la ville construit une structure en bois (souvent un personnage féérique) qu’on vient admirer tous les ans, du 16 au 19 mars.
Sans David Villa, blessé, les Blancs n’ont même pas de quoi faire trembler Huelva. Les visiteurs crânent en contre, s’offrent les meilleures opportunités et tâtent du poteau. Apparemment, on n’est plus impressionné de jouer au Mestalla.
Les locaux se reposent sur la seule folie de David Silva, ne créent aucune brèche et rentrent au vestiaire sous les sifflets. Histoire d’animer ce qui a du mal à prendre, on a la chance d’entendre des chants de supporters jamais entendus en Europe, des reprises sur les airs de Ricchi è Poveri : Sara perché ti amo, Emilia : Big Big Girl Big Big World et Michael Jackson : You’re not Alone. Du bonheur pour les oreilles. Dans les tribunes, les anciens présidents du club et Vincente del Bosque apprécient l’ambiance qui monte, qui monte.
A la reprise, Huelva enrhume les tribunes et ouvre la marque. Pas un scandale. A l’orgueil, Valence sonne la charge, se rue à l’attaque donc s’expose. Ainsi, à plusieurs reprises, l’ancienne formation de Sinama-Pongolle flirte avec le braquage.
Réduits à dix après l’expulsion de Marchena, les ouailles d’Emery défient le cours du jeu et égalisent. Un beau but au demeurant, pichenette et lucarne opposée de Pablo. Huelva ne se démonte pas et pousse le vice jusqu’à faire entrer Kanga Akalé, celui de Lens et de l’OM. La fin de match est frénétique, avec des occasions de part et d’autre. Mais au but des 90 minutes, les Oranges repartent avec un point chipé au FC Valence.
L’ancien club de Jocelyn Angloma pointe à une triste huitième place, avec un match en plus. Pas forcément de quoi se réjouir. Largués en championnat, éliminés en UEFA et en coupe d’Espagne, la seule satisfaction, ces derniers temps, c’est la campagne publicitaire du nouveau sponsor du club. La preuve que même quand les choses vont mal, on peut quand même se marrer.
Alexandre Gonzalez et Pierre Maturana, à Valence
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