Le Portugal a déjà un pied chez lui
Incapables de concrétiser leur dizaine d'occasions syndicales contre une petite Suède (0-0), les Portugais ont pris une option pour succéder à l'Angleterre au challenge "Je passe pour un con en qualif". Incapables de concrétiser leur dizaine d'occasions syndicales contre une petite Suède (0-0), les Portugais ont pris une option pour rester à la maison...
Les préliminaires c’est bien, mais après 90 minutes ça fatigue. Comme prévu, le Portugal a dominé des Suédois jaunes et entreprenants comme un Lituanien. Comme redouté, Danny, Almeida, Simao et un type se faisant passer pour Cristiano Ronaldo ont mangé la feuille de match à toutes les sauces. Si les Portugais ont 365 façons d’accommoder la morue, ils doivent bien en avoir le double pour vous désespérer. Cinq matchs : trois nuls, une défaite et une victoire (à Malte), le bilan de Carlos Queiroz ressemble déjà à un testament. Si le deuxième de ce groupe A n’était pas la Hongrie, il n’y aurait plus qu’à sonner Luis Felipe Scolari pour l’oraison funèbre.
Privé d’Ibrahimovic, suspendu, la Suède a suivi ce que tout bon guide touristique conseille aux équipes de passage : Laissez le ballon à l’autochtone, admirez ses dédoublements et ses changements d’ailes plein de charme, serrez dans l’axe et la nuit devrait être douce. Toujours fâchés avec les finitions, les Portugais sont redevenus ces artistes de l’inutile, mignons sur 80 mètres, prévisibles et empruntés dès que la surface se fait vérité.
CR7 l’ectoplasme
Pourtant Queiroz a essayé. Pepe, placé en six, a convaincu (ce mec sait faire autre chose que matraquer avec l’ami Cannavaro). Dans les buts, Edouardo (Braga) ne s’est pas trouer, Duda, improvisé latéral gauche, s’est hissé au niveau L1, presque une révolution après le trop long intermède de Paulo “faute de mieux” Ferreira. A la 25e minute, l’inconnu de Malaga devait même toucher du bois sur un centre tir bien retors.
Sur les ailes, le danger provenait davantage des latéraux, avant que Bosingwa ne se claque à l’approche de la pause. Les ailiers ? Simao a surtout tournicoté dans le vide et que dire de l’ectoplasmique CR7. Depuis quelques semaines, le pouvoir de percussion du Mancunien est proche de 8 sur l’échelle de Rothen. Jamais lancé, incapable d’effacer son vis-à-vis, Ronaldo semble écrasé par les événements, le gel, le poids des matchs, sa réputation. Même son jeu de tête – qui entretient l’illusion et les stats ces derniers temps – le lâche sur ce qui aurait dû être la balle de match à la 85e.
Préféré au panzer Almeida, Danny a eu le mérite de toucher plus de cinq ballons en une heure et d’ouvrir des brèches. Mais de là à nous le vendre comme le neuf désiré, Queiroz pousse l’imposture un peu trop loin. L’imposture, Danny connaît. Le Zénith a lâché 30millions pour le chiper au Dynamo Moscou. Fidèle à l’esthétique de ses prédécesseurs à ce poste, il s’est ridiculisé dans le dernier geste.
Au pied du mur, le Portugal n’a plus qu’à demander à son administration de se presser pour filer un passeport à Liedson, le buteur brésilien du Sporting. C’est ça ou croire aux lendemains qui chantent de Queiroz : « Nous sommes engagés dans un marathon et il reste encore beaucoup de rencontres » , se persuadait-il en conférence de presse. D’accord… Mais quelqu’un aurait le numéro de Scolari par hasard ?
Par