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L’autre divin chauve

Par Mathieu Faure
6 minutes
L’autre divin chauve

Tim Howard est le gardien d'Everton depuis 2006. Il fait partie des meubles. Avant de rejoindre les Toffees, l'Américain a passé trois saisons à Manchester United (2003-2006). Suffisant pour mettre Fabien Barthez sur la touche et ensuite se faire doubler par Roy Carroll. Mais c'est de l'histoire ancienne pour celui qui est aujourd'hui une icône sportive à Liverpool et bien plus que ça en dehors du football.

1er juillet 2014. Les USA affrontent la Belgique en 8es de finale de la Coupe du monde. Face à Hazard, De Bruyne, Mertens et ses copains, Tim Howard, dernier rempart US, ne va céder que dans la prolongation (2-1). Son match est énorme. Il repousse 16 tentatives belges, record en Coupe du monde depuis 1966. À 36 ans, le natif du New Jersey devient une star sur le tard. Lors de la campagne Nike pour le Mondial, c’est le crâne rasé et la barbe du gardien qui représentent le meilleur pays du monde. Ses compagnons de publicité ? CR7, Ribéry, David Luiz, Rooney, Iniesta, Ibrahimović et Neymar. Tim est devenu bankable. Surtout, Tim Howard est unique. Il l’a toujours été.

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Claque orale et amour à peine dissimulé

Quand il arrive en provenance de New York en 2003, Manchester United cherche avant tout une doublure à Fabien Barthez. Pourtant, Sir Alex Ferguson ne perd pas de temps pour lancer l’inconnu dans les bois de United. C’est surtout une punition pour Fabulous Fab qui paie sa prestation contre le Real Madrid à Old Trafford en mars 2003 (4-3 après la défaite 1-3 à l’aller). Sur le premier but de Ronaldo, Fergie n’a pas digéré l’espace laissé par le portier bleu à son premier poteau. Depuis, Barthez n’a plus disputé un match officiel pour les Red Devils, Roy Carroll terminant la saison à sa place. Le piège commence à se refermer pour le Français qui voit alors débarquer le jeune Howard dans ses gants. En septembre 2003, Barthez est pris au piège du banc de touche et Ferguson en remet une couche dans les médias sur son nouveau gardien. « C’est Tony Coton, notre entraîneur des gardiens, qui a attiré notre attention sur Tim. Au début, nous pensions l’intégrer doucement, mais ses performances et la confiance qu’il a montrée m’ont convaincu qu’il devait démarrer la saison. »

Une claque orale qui fait écho à celle envoyée durant l’été, quand le coach de United parlait de son Américain avec un amour à peine dissimulé : « Il a un super jeu au pied et il est dominateur dans ses seize mètres. Il fait un grand début de carrière avec nous. » Même le légendaire Peter Schmeichel s’y était mis dans la presse britannique dans une chronique qu’il tenait régulièrement. « Sir Alex a essayé dix gardiens depuis que j’ai quitté le club et Tim semble très prometteur. Avec lui, les quatre de derrière savent qu’il n’y a pas de souci dans leur dos et peuvent garder leur concentration. En plus, Tim semble bien savoir se faire entendre. » Sauf que la magie ne va jamais prendre, alors que la première saison de Howard à United est prometteuse (FA Cup et titulaire dans l’équipe type de l’année en championnat). La suite est en effet plus compliquée, et les boulettes le privent du onze de départ au profit de Carroll, avant que MUFC ne se décide à recruter Van der Sar en 2005. Un an plus tard, Howard rejoint Everton.

Barbe, syndrome de la Tourette et home-run

À l’évidence, Howard manquait de bouteille pour s’imposer dans les bois de MUFC. New York – Old Trafford. La marche était trop haute. Everton, c’était l’étape intermédiaire. Le jeune portier voulait se tester à Everton. Test réussi. Près de 300 matchs plus tard, il est toujours en poste. La barbe a poussé. Les traits sont plus marqués, mais le joueur a changé. Il s’est épaissi. Howard est devenu un très bon gardien de but. Une valeur sûre en Premier League. En 2015, le numéro 24 d’Everton reste l’homme qui a vaincu les préjugés sur son niveau de jeu, Fabien Barthez et surtout sa maladie. Une saloperie que l’on appelle Gilles de la Tourette. Depuis qu’il est môme, Tim est en effet atteint de ce trouble neurologique. À son arrivée au Royaume-Uni, certains médias anglais ont même osé le qualifier de « retardé » . Subtil. Pourtant, les symptômes de sa maladie sont rarement visibles en match. Une maladie qui se développe physiquement par des tics moteurs ou vocaux. « De neuf à quinze ans, c’était le chaos avec tous ces tics. Et lorsque je commençais à comprendre comment l’un d’eux fonctionnait avec mon corps, six mois ou un an après, un autre tic survenait » , détaillait Howard dans un entretien accordé à Der Spiegel avant le dernier Mondial.

« Sur le terrain, je n’étais jamais le Tim qui avait le syndrome de la Tourette, j’étais le Tim qui marquait des buts, des paniers ou tapait des home-run au baseball. Lorsque je m’entraîne ou pendant un match, je peux développer une contraction de l’un de mes bras, de mon cou ou de mes yeux. C’est en général très soudain » . Pourtant, l’homme n’a jamais été emmerdé par sa maladie durant un match : « Dès que les choses deviennent sérieuses devant le but, je n’ai plus ces tics et mes muscles m’obéissent. » Sa vie de gardien malade, Howard l’explique dans un bouquin, simplement appelé The Goalkeeper, sorti en décembre dernier. Un bouquin en deux versions, une pour les adultes, une autre pour les mômes. Un livre dans lequel le gardien « avait hâte de partager les hauts et les bas de sa carrière, ainsi que son combat contre la maladie Gilles de la Tourette » .

Avec l’équipe de football de chaises roulantes

Il n’y a donc rien d’étonnant à voir le portier d’Everton passer récemment au Croxteth Sports Center pour s’entraîner avec l’équipe de football d’Everton… de chaises roulantes. On a ainsi pu voir l’Américain prendre place sur un fauteuil roulant et enchaîner les passes avec l’équipe qui évolue habituellement en WFA National League. Un Howard qui a visiblement pris son pied si on s’en réfère à ses propos relatés dans les colonnes du Mail : « Je me suis régalé, les gars ont été formidables avec moi et m’ont vraiment aidé, car c’était ma première fois dans un fauteuil roulant motorisé. Ils me donnaient des conseils et des encouragements quand il s’agissait de dribbler ou de tirer. C’était un bon moment. Il y a beaucoup de joueurs talentueux dans cette équipe et on se rend compte que la pratique régulière permet de s’améliorer. J’espère qu’ils m’accepteront de nouveau pour que je puisse lentement, mais sûrement m’améliorer » .

Ce n’est pas la première fois que le portier des Toffees s’illustre dans le bon sens du terme en dehors des terrains. En 2009, il est drafté par les Harlem Globe Trotters. Son mètre quatre-vingt-onze ne sert pas que sur les corners. Surtout, le garçon a toujours un moment de libre pour plaider les bonnes causes. Récemment, on l’a vu exhiber un tatouage « Ink, not mini » ( « un tatouage plutôt qu’une fourrure » ) puisque le garçon s’est depuis longtemps engagé en faveur de la protection animale. Finalement, à 36 ans, Tim Howard n’a jamais semblé aussi fort dans ses buts et impliqué dans la vie civique. Pas mal pour un « retardé » .

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Par Mathieu Faure

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