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L’Afrique du Sud, à la maison, encore

Par Alexandre Pauwels
L’Afrique du Sud, à la maison, encore

En accueillant la CAN 2013, l'Afrique du Sud a été propulsée au rang des favoris au titre. Justifié ? Pas vraiment. Amputée des stars qui lui garantissaient un minimum d'expérience internationale, la sélection n'a pas grand espoir de refaire le coup de 1996. À moins que…

Le CV express

Septembre 2011. Emmerdée par la guerre civile en Libye, la Confédération africaine de football décide de retirer l’organisation de la CAN 2013 au pays. Un seul choix paraît viable pour un remplacement express : l’Afrique du Sud. En raison de l’organisation récente de la Coupe du monde, elle est le seul pays du continent capable de répondre aux normes en si peu de temps. Sauveuse de la compétition, la nation arc-en-ciel ? Un peu, oui. Mais l’inverse est aussi vrai, après tout. Sans le privilège d’être qualifié d’office pour la compétition, rien ne dit que les Bafana Bafana seraient parvenus à participer à la CAN. Parce que la sélection est en net déclin, pour ne pas élargir le constat au football sud-africain tout entier. Tout était pourtant bien parti, avec une victoire à la CAN 1996 et la création dans la foulée de la Premier Soccer League. Mais les Bafana Bafana n’ont plus brillé depuis dans la compétition continentale, ratant dernièrement les éditions 2010 et 2012. Les clubs du pays ne pèsent pas plus sur l’Afrique, le dernier titre, une Coupe des vainqueurs de coupes remportée par les Kaizer Chiefs, remontant à 2001. Les derniers signes ne sont pas non plus encourageants pour la sélection, avec une série de matchs décevants en amical, et deux pauvres nuls en qualification du Mondial 2014, face à l’Éthiopie ou au Bostwana. Gordon Igesund, sélectionneur depuis juin dernier, a aussi du mal à créer un groupe soudé, déjà amputé de McCarthy (blessé) ou Pienaar (retraite).

Pourquoi ils vont finalement remporter la CAN pour des raisons politiques

Symbole de la lutte anti-apartheid, Nelson Mandela, ce grand homme, a désormais 94 ans. Récemment, il a été opéré pour des calculs biliaires et été victime d’une infection pulmonaire. En vrai, la CAN 2013 pourrait être la dernière grande compétition organisée en Afrique du Sud de son vivant. Quel meilleur moyen que de lui offrir un merveilleux dernier souvenir sportif avec une victoire ? Un moyen de boucler la boucle, en somme. Après tout, un an après son élection à la présidence de son pays, en 1995, on lui avait bien fait cadeau d’une Coupe du monde de rugby. N’est-ce pas, Abdelatif Benazzi et l’équipe de France éliminée en demi-finale ? Bref, s’attendre à des buts en position de hors-jeu et des pénos gracieux tout au long de la compétition. Mais un moment forcément inoubliable, quand Mandela, le héros remis de ses blessures, enfilera un maillot pour soulever la Coupe. Clint Eastwood peut déjà préparer Invictus 2.

Vidéo

Le onze type

Khune – Gaxa, Sangweni, Khumalo, Masilela – Chabangu, Dikgacoi, Letsholonyane, Tshabalala – Mphela, Parker

Avec un Benni McCarthy forfait en raison de ses ischio-jambiers et la retraite de Steven Pienaar, l’Afrique du Sud n’a plus de grande star à forte expérience internationale. Ce qui se remarque en un coup d’œil sur la liste des 23 de Gordon Isegund : 16 joueurs proviennent du championnat local, avec une ossature made in Kaizer Chiefs, actuel leader de PSL. Praticien du 4-4-2, le sélectionneur sudaf’ mise sur la vitesse de Tshabalala et Chabangu sur les ailes pour apporter le danger, le très offensif latéral Gaxa et le central du PAOK Khumalo faisant figure de cadres, dans ce onze de départ à forte résonnance locale. Ce dernier, en compagnie du milieu de Crystal Palace Dikgacoi, est le seul à évoluer sur les pelouses européennes.

Le mec à suivre

Siphiwe Tshabalala. Pour beaucoup, il est uniquement le premier buteur de la Coupe du monde 2010, celui qui, lors du match d’ouverture face au Mexique, avait catapulté le Jabulani en lucarne au terme d’une course folle. Mais aujourd’hui, l’ailier aux dreadlocks est bien plus pour l’Afrique du Sud et Gordon Igesund : en plus d’être le plus capé des Bafana Bafana (71 sélections), il est la référence offensive de l’effectif, l’animateur excentré sur son côté gauche. Autrement, Tshabalala est aussi le premier buteur de la Coupe du monde 2010.

Vidéo

La banana bafana

L’espoir de but du côté des Bafana Bafana se nomme Katlego Mphela. Un mec qui tâte les filets assez fréquemment, avec les Mamelodi Sundowns comme en sélection. Mais il convient de préciser que la seule expérience européenne du joueur de 28 ans, autrement dit sa seule expérimentation du football de haut niveau (quoique), s’est soldée par un échec. Ou plutôt deux. À Strasbourg, puis Reims, de 2004 à 2006. 24 matchs, pas un but. Buteur référence de la sélection, Mphela est trop souvent absent lors des rendez-vous importants. Tout en étant, donc, un peu le symbole de la faible expérience internationale des Bafana Bafana.

Le portrait-robot

– 25% d’Alien. Si un jour, les extra-terrestres débarquent en Afrique du Sud, ils seront la propriété de l’État. Ouais, c’est la loi. Vous n’avez pas vu District 9 ?

– 15% de ciel bleu. Le ciel de Cape Town est le plus bleu du monde.

– 15% de langage. Avec onze langues officielles, la nation arc-en-ciel est du genre polyglotte.

– 10% de Vilakazi Street, cette rue de Soweto. Ou la seule rue au monde qui héberge deux prix Nobel, Nelson Mandela et Archbishop Desmond Tutu.

– 10% de centre commercial, lieu de rencontre privilégié des Sudaf’. Let’s go to the mall, today.

– 10% de Pienaar. La route du vin R62 est la plus longue au monde.

– 10% de « Blowjob » . Quoi ? Ouais, un cocktail/shot composé d’Amarula (liqueur de fruit), de Kahlua (liqueur de café) et de crème, très répandu sur place. Pas autant que sur les moteurs de recherche, direz-vous.

– 4% de Springbok. Cet animal symbole de l’équipe nationale de rugby. Qui est vraiment forte, elle.

– 1% de Morgan Freeman.

Le dicton local

« L’espoir est le pilier du monde. » En voilà, un joli proverbe. Et de l’espoir, les Bafana Bafana en ont besoin.

Pourquoi les Bafana Bafana ?

Avant 1994 et la fin du régime d’apartheid, toutes les équipes nationales sud-africaines, football compris, étaient surnommées « Springboks » . Ou Springbokke en afrikaans, ou Amabokoboko en zoulou. Bref, le nom d’une petite gazelle. Depuis lors, les footeux sont surnommés « Bafana Bafana » , mot emprunté à l’une des autres (nombreuses) langues officielles du pays, le xhosa. Le mot signifie littéralement « Les gars, les gars » . Pas franchement original, au final.

La banderole de supporters

Une banderole ? Pour quoi faire ? Non, le supporter sud-africain se caractérise davantage par sa capacité à s’époumoner dans un vuvuzela. Cette fameuse trompette qui provoque un vacarme assourdissant (et évoque un essaim d’abeilles devant son poste de télé) devrait accompagner la CAN 2013 comme elle a accompagné le Mondial 2010. Autant dire que ça va être chiant.

L’hymne officieux

Bafana Bafana. De La la la la Fouine. N’a aucun autre rapport que le titre.

Sinon, on peut toujours rejouer la fameuse chanson de la Coupe du monde 2010, le Waka Waka de Shakira. Mais bon, elle rappelle désormais davantage la Roja. Ou Piqué.

Par Alexandre Pauwels

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