Juninho, mauvais perdant ?
Expulsé en fin de match face au Barça, le capitaine de l'OL est un habitué des pétages de plomb en plein match. Quand les choses tournent mal pour lui ou son équipe, le Brésilien parle mal, crache, met des coups, et va se replacer pouce levé et clin d'œil de faux-cul à la clé, histoire de dire que tout est "under control". Que dalle!
Contre le Barça, c’était la boucherie : la démonstration des Catalans en première période a par moments tourné à de la pornographie footballistique et Juninho a débandé. A la 35ème minute, un tampon de demi-de-mêlée sur Iniesta, le cerveau catalan, et un second carton en fin de match, où il a été dire à l’arbitre sa façon de penser. Et ce qu’il pense à ce moment-là pourrait se résumer ainsi : « OK les gars, je vous emmerde tous, j’ai 34 ans, je vois pas pourquoi je devrais subir une telle raclée devant tout le monde pour mon dernier match de coupe d’Europe » .
Ce second carton jaune est plus intéressant qu’un simple tacle de dépit “à l’anglaise” deux pieds décollés. Ce n’est pas le geste d’un joueur plutôt cool, mais qui devient bouillant, se laisse submerger par l’émotion et craque complet (il laisse ça à Grosso, Cris ou Keita…). Non, là, c’est une phrase d’insulte froidement déclamée à l’arbitre, avec la pleine conscience des conséquences. La meilleure illustration de son état d’esprit est sa sortie du terrain où il transmet le brassard calmement à Cris avant de quitter l’aire de jeu au petit trot, tel un joueur qu’on remplacerait. C’est sa putain de frustration qui parle. Juninho n’est pas qu’un mauvais perdant, il a le melon et ça ne date pas d’hier. Quand il gagne, c’est un bonheur : disponible avec les médias, attentionné à l’égard du public, fair-play avec ses adversaires et petit coucou aux enfants… Mais tout ça, c’est de l’esbroufe. Juni tolère le jeu médiatico-corridesque quand c’est lui le vainqueur.
Si les choses tournent mal, vous ne le verrez pas au micro après la rencontre. Il file tête baissée aux vestiaires où on devine qu’il va fracasser un casier. Une vrai “drama queen” en fait, une catin. Il met en scène sa dernière sortie européenne car il ne supporte pas la tournure des évènements et n’admet pas l’idée qu’il devra quitter le terrain en même temps que tout le monde, serrer la main à ses brillants adversaires et réconforter ses coéquipiers, comme tout bon capitaine le ferait. Parce qu’à ce moment-là, il les déteste. Tous. Il déteste les Barcelonais de lui avoir montré une nouvelle idée du football, une idée totale et juvénile qui le pousse irrémédiablement vers la sortie. Et il déteste ses partenaires de n’avoir pas été à la hauteur de l’évènement, de ne pas lui avoir permis à lui, le maitre du jeu, d’exprimer pleinement son rayonnement.
Juninho ne digérera jamais de n’être pas le joueur brillant qui mérite un vrai club d’envergure européenne et une carrière internationale digne de ce nom. Il y a quelques mois, au Parc des Princes, il n’était pas titulaire et son équipe perd 1-0 lorsqu’il rentre sur le terrain à 30 minutes de la fin. Il comprend vite que Lyon est dans un jour sans et qu’il ne pourra rien y faire. Il prend un rouge direct pour un attentat sur Armand un quart d’heure après être entré en jeu. Sa réponse à lui quand les évènements ne tournent pas comme il le voudrait. Net et sans bavures, du vrai travail de pute.
Barry Lyndon
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