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Jean-David Beauguel : « Je n'ai retenu que du négatif de Cristiano Ronaldo »

Propos recueillis par Alexandre Lejeune

En claquant un retourné acrobatique ce lundi, Jean-David Beauguel a éliminé Al-Nassr et permis à Al-Wehda d'aller en finale de la coupe. Il a surtout éliminé Cristiano Ronaldo, comme il l'explique si bien, dont il ne gardera pas un grand souvenir... C'était donc le moment ou jamais de poser sept questions au bourreau de CR7.

Jean-David Beauguel : « Je n'ai retenu que du négatif de Cristiano Ronaldo »

Que retiens-tu de cette folle soirée de lundi ?

C’était forcément particulier. Sur place, on ne parle que de Ronaldo. Après la partie, on m’a dit que j’avais éliminé Ronaldo à moi tout seul, alors que c’est évidemment Al-Wehda qui a sorti Al-Nassr. J’ai vraiment été marqué par tout l’engouement qu’il y avait autour de ce match. Sur le but, mon geste est totalement instinctif, je ne réfléchis pas, je le fais. Ensuite, je mets deux, trois secondes avant de comprendre que j’ai marqué et là, je pars direct en courant pour aller célébrer avec mes coéquipiers. Et au moment où je retourne dans mon camp pour me replacer, je me dis : « c’est quoi ce truc de fou ? » Je n’avais qu’une envie, c’était de revoir les images du but après le match.

 

Ronaldo est venu te dire quelque chose pour te féliciter ?

Honnêtement, j’ai été assez déçu par Ronaldo. Il est le capitaine de leur équipe, mais à aucun moment je ne l’ai vu essayer de remobiliser ses coéquipiers, il a surtout passé son temps à crier, à râler… Je suis sorti assez tôt, car j’étais mort, et même du banc, j’étais assez étonné. À la fin du match, je me dis que je vais aller le voir pour lui serrer la main, essayer d’échanger nos maillots et lui dire que je suis un grand fan. Là encore, je l’ai trouvé méprisant, il m’a à peine serré la main, à peine regardé… Ce n’est que du négatif que j’ai retenu de lui sur ce match. Mes coéquipiers m’ont dit que ce n’était peut-être pas le bon moment, comme il venait de perdre, mais bon…

J’ai eu des propositions de clubs français comme Clermont, Brest, Saint-Étienne… Ma famille n’attendait que ça, de me voir sur Canal+ ou Amazon. Mais je me suis dit qu’à 30 ans, je n’avais pas gagné énormément d’argent, et que c’était le moment de signer un beau contrat.

C’est une saison assez paradoxale pour ton équipe, puisque vous êtes premiers non-relégables en championnat, mais en finale en coupe. Comment l’expliques-tu ?

Je cherche encore la réponse… Je crois qu’on a des difficultés à gérer les matchs où il y a beaucoup d’enjeux contre les concurrents directs. En revanche, si on regarde ce qu’on a produit contre les plus grosses équipes, c’est pas mal dans l’ensemble. Ce sont des formations qui ne viennent pas forcément nous chercher très haut, qui aiment avoir la possession, donc quand on a le ballon, on a plus de temps pour mettre notre jeu en place. Après, sur le match contre Al-Nassr de ce lundi, c’est encore différent, car on prend un rouge assez tôt, l’arbitre a tout fait pour les aider, donc on a subi beaucoup de frappes, mais on a réussi à tenir jusqu’au bout. Maintenant, on a la possibilité de réaliser quelque chose d’historique en finale ! Ce sera contre Al-Hilal, donc forcément un gros match. Il y a la possibilité de décrocher une place dans la Ligue des champions asiatique, et même financièrement, ce serait grandiose pour le club.

Tu as passé la majeure partie de ta carrière à l’étranger, notamment en Tchéquie. Comment t’es-tu retrouvé en Arabie saoudite ?

À l’été 2021, j’ai dit au président de Plzeň que ce serait ma dernière saison là-bas, peu importe ce qu’il se passait, et que j’avais besoin d’un nouveau défi. Finalement, je fais une superbe année, je suis meilleur buteur du championnat, élu meilleur joueur étranger… J’avais la possibilité de jouer la Ligue des champions cette saison si je restais. Mais mon choix était fait : je voulais quelque chose d’exotique. J’ai eu pas mal de propositions, dont plusieurs clubs français comme Clermont, Brest, Saint-Étienne… Ma famille n’attendait que ça, de me voir sur Canal+ ou Amazon. Mais je me suis dit qu’à 30 ans, je n’avais pas gagné énormément d’argent, et que c’était le moment de signer un beau contrat. J’ai reçu cette belle proposition qui me permettait de connaître quelque chose de nouveau, même si j’avais aussi la possibilité d’aller à Jakarta. Honnêtement, je suis un peu fatigué, j’ai l’impression d’avoir fait le tour, et je pense déjà à mon après-carrière.

Vous êtes seulement quatre joueurs français dans le championnat saoudien, et ton club est le seul à en avoir deux dans son effectif. N’était-ce pas trop compliqué de s’intégrer ?

Pas du tout ! Les joueurs saoudiens parlent anglais, donc il n’y a aucun souci de langue. Ensuite, je suis quelqu’un d’ouvert d’esprit, donc je me suis vite adapté. Ici, c’est le roi qui décide. S’il dit A, c’est A, s’il dit B, c’est B. Une fois que tu comprends que dans un pays musulman, il y a des choses à respecter, tout se passe bien. La vie ici n’est pas celle qu’on décrit dans les médias. Je n’ai pas vu un pays si conservateur, ça n’a rien à voir avec l’Iran par exemple. Cela vaut pour les femmes, il y a des plages privées, elles se baladent en bikini, il n’y a vraiment aucun problème là-dessus. Pour l’alcool, je n’en suis pas un grand consommateur, donc de temps à autre, si je veux m’accorder un petit mojito à la fraise, je peux aller à Dubaï, c’est à deux heures de vol.

Comment estimes-tu le niveau du championnat saoudien ?

Il y a de très bonnes équipes en haut du tableau, il suffit de voir par exemple les résultats d’Al-Hilal dans les coupes continentales, ils sont quasiment à chaque fois dans le dernier carré. Récemment, ils ont joué contre le Real Madrid, et ils n’ont perdu que 4-3. Je pense que c’est le meilleur championnat asiatique, même s’il y a aussi de bonnes équipes coréennes et japonaises. Maintenant, je ne crois pas que ce soit encore comparable avec les championnats européens. Il y a encore beaucoup de boulot pour en arriver à ce niveau-là.

Est-ce qu’il y a des choses qui t’ont marqué depuis ton arrivée, positivement ou négativement d’ailleurs ?

Je me souviens qu’à mon arrivée, j’ai été surpris par certaines choses au club. Il fallait parfois se débrouiller tout seul, au niveau des équipements par exemple. J’ai des dizaines d’anecdotes à ce propos, mais tout ça me fait sourire aujourd’hui. Justement, au dernier match, les intendants du club avaient oublié les crampons, et c’est le président lui-même qui est venu me les apporter juste avant le match !

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