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Hellas Vérone : le Scudetto le plus inattendu de l’histoire

Par Valentin Pauluzzi
Hellas Vérone : le Scudetto le plus inattendu de l’histoire

Le 12 mai 1985, le Hellas va chercher un match nul 1-1 à Bergame, suffisant pour être officiellement sacré champion d'Italie. Un exploit qui n'a jamais été réitéré depuis et qui restera probablement unique.

Explosion de joie à la 51e minute du derby de Vérone dimanche dernier. Les supporters du Hellas dressent leurs écharpes au ciel et se mettent à chanter à tue-tête. Pourtant, la rencontre vit une phase de jeu tout à fait normale : pas de remplacements, pas de coup de sifflet de l’arbitre, ni de but. Le score est déjà de 2-2 et en restera là, par ailleurs. Mais 30 ans plus tôt, à la 51e minute de la rencontre Atalanta-Hellas, Galderisi remisait pour Elkjær Larsen qui battait le portier adverse. « C’est le but du 1-1. Il nous fallait un petit point pour être officiellement sacré. C’était le couronnement d’une année exceptionnelle » , raconte Silvano Fontolan, stoppeur de cette génération qui a su déjouer tous les pronostics. Trois décennies plus tard, les festivités n’ont jamais réellement été interrompues.

Carpe diem

« On était partis pour faire un bon championnat comme les années précédentes, vu qu’on avait fait 4e et 6e et même deux finales de Coupe d’Italie » , se souvient encore Fontolan. Un champion surprise certes, mais un outsider qui avait montré de quoi il était capable auparavant : « Les arrivées d’Elkjær Larsen et Briegel nous ont permis de passer un cap. » Le résultat de la première journée aurait d’ailleurs dû mettre la puce à l’oreille. Au Bentegodi se présente le Napoli de Maradona tout fraîchement débarqué du Barça, le Hellas l’emporte 3-1 et occupe une première place qu’il ne quittera plus. Le premier revers arrive lors du dernier match aller, sur la pelouse de l’Avellino. Entre-temps, le Hellas réussit l’exploit, lors de cette phase aller, de battre la Juve, championne en titre. L’un des deux buts inscrits face aux Bianconeri, inscrit par Elkjær, est d’ailleurs resté célèbre car inscrit… sans chaussures. Il ne s’agit donc pas d’un feu de paille.

Durant la phase retour, le Hellas se fait peur par deux fois lors des confrontations directes : un nul 1-1 contre l’Inter avec plusieurs joueurs grippés et une défaite 2-1 contre le Torino qui sera son dauphin : « Ce n’est qu’à la moitié des matchs retours que l’on s’est rendu compte que l’on pouvait aller au bout. On s’impose 3-1 à Florence, et là, on s’est dit que si on ne faisait pas les cons, c’était pour nous. » Parmi les adversaires, pas de Roma ni de Juventus (trop occupée à aller gagner sa Ligue des champions) qui ont pourtant dominé la première partie des années 80 : « C’est vrai, on a eu du pot, mais il faut savoir profiter d’une année sans des équipes favorites, car cela n’arrive pas deux fois de suite. » Effectivement, la saison suivante, la Vieille Dame est sacrée et la Louve termine deuxième. Ou comment saisir sa chance au bon moment.

Onze héros pour l’éternité

À cette époque, pas besoin d’effectif extra-large pour remporter un titre. D’ailleurs, les trois premiers du classement (Hellas, Torino et l’Inter) sont les équipes qui ont utilisé le moins de joueurs, seulement 17. Titulaires et remplaçants étaient très bien définis. Dans la boîte, Garella : « Ce n’était pas un phénomène, mais il faisait ce qu’il devait faire. Il a regagné le Scudetto avec le Napoli ensuite. » En libéro, Tricella : « Un garçon très intelligent qui a filé à la Juve après, qui parlait quand il le fallait. » À droite, Ferroni : « Au marquage des attaquants de soutien comme Maradona, un mec solide. » À gauche, Marangon : « Arrière offensif, auteur d’une grosse saison au point de finir à l’Inter. » Fontolan, lui, se dresse au poste de stoppeur : « Je marquais l’avant-centre adverse le plus avancé, cela a fonctionné puisqu’on n’a perdu que deux rencontres sur toute la saison. »

Au milieu, Volpati : « Le joker, qui jouait aussi arrière latéral quand il le fallait. En fait, il y avait 10 titulaires fixes et une place vacante, c’était lui, Bruni, Sacchetti ou Turchetta qui l’occupaient. » À leurs côtés, l’Allemand Briegel : « Une force de la nature, qui ratissait et qui, en plus, a marqué plusieurs buts importants. Il nous a amené l’expérience qui nous manquait. » Di Gennaro est le playmaker : « La plaque tournante de l’équipe, un peu plus haut qu’aujourd’hui, parfois en soutien de l’attaquant. » Sur l’aile droite, Fanna : « Il avait eu du mal à la Juve, un mec qui ne s’arrêtait pas de courir. » À gauche, Galderisi : « En bon Napolitain, il blaguait tout le temps et foutait l’ambiance, mais surtout, il plantait. » Et pour finir, le Danois Elkjær Larsen : « Un grand déconneur, un mec extra hors du terrain, mais quand il enfilait le maillot, il se transformait. Il nous apportait beaucoup de profondeur et était très rapide. » C’est simple le football.

Ou plutôt douze

Il ne manque qu’une personne, peut-être la plus importante. Taciturne et bougon, Osvaldo Bagnoli était surtout un excellent tacticien, soucieux du moindre détail : « C’était la personne qu’il fallait, toujours correct. Il avait la capacité d’anticiper les coups de mou et savait nous impliquer chaque jour. » Il restera en tout neuf ans à Vérone, de 1981 à 1990. Son Hellas pratiquait un beau football, mais savait être calculateur quand il le fallait. Une gestion qui a même inspiré Enzo Bearzot, le sélectionneur champion du monde quelques années plus tôt. Enfin, lapalissade peut-être, mais au Hellas plus qu’ailleurs, le secret était le groupe : « On vivait très bien ensemble, on arrivait largement en avance à l’entraînement. Et après, on restait dans les vestiaires et personne ne voulait rentrer chez soi. On se voyait souvent en semaine sans être obligé de le faire. Et même encore 30 ans après, on est tous restés en contact. » Toute la fine équipe se retrouvera le week-end prochain pour fêter ça avec les supporters avant la rencontre face à l’Empoli. Et plus le temps passe, plus les héros du Scudetto éclipsent les amants de Shakespeare.

Par Valentin Pauluzzi

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