Haché menu : les buvettes
A la manière d’une chronique du délicieux François SIMON. Si ce dernier savait ça !!!
Les buvettes des stades ou cabanes de prêcheurs ont souvent mauvaise presse. Elles fonctionnent toutes selon le même modèle et ne semblent exister que pour assurer de maigres revenus complémentaires aux clubs de foot, à l’heure de la folie du merchandising.
Ces abris (atomiques) ont l’air de soucoupes volantes venues s’échouer derrière les tribunes et n’existent encore que pour satisfaire les appétits gargantuesques de supporters frustrés ou affamés.
Les buvettes sont en outre des lieux que l’on évoque rarement. Dire que l’on y mange est inavouable. Croire que la gastronomie est une vertu cardinale constitue une erreur fondamentale. Pourtant, les soirs de match cela ressemble à une bouffée de l’authentique. Le gastronome n’a pas droit d’escale. C’est du recel, du graillon, de la bonne humeur.
LES TROUVER
Suivre la foule et l’odeur de la frite.
LE CADRE
C’est petit. C’est aux couleurs du club. On ne pousse aucune porte. On fait son trou. On prépare le terrain. On se montre. On passe commande.
LA CLIENTELE
Agglutinée au comptoir. Une foule dense comme un soir d’avant-première au Chinese Theater à Hollywood alors que ce n’est pas Cameron Diaz qui fait cuire la merguez.
Les hommes jouent des coudes. Les filles donnent des coups telles des mamies le soir d’une spéciale de « Questions pour un champion » ou d’un concert évènement de Frank Michael.
L’ACCUEIL
Dans la logique de « t’as un quart d’heure avant que le match ne reprenne ! » . Le dialogue est aussi expressif qu’un CRS qui voudrait vous gratter le dos avec sa matraque. On va juste à l’essentiel.
LES PLATS
Tout est préparé à la minute. On a le choix entre merguez-frites ou pizza-frites plus boissons gazeuses. C’est rustique et déconcertant comme une victoire du P.S.G.
EST-CE CHER ?
Rien à redire. C’est du juste rapport. On regrette que la pastille digestive ne soit pas offerte comme le chocolat au moment du café dans un restaurant.
Il s’agit de manger et non d’emballer une jeune américaine, nommée Felicity, modèle d’1,80 m.
Ne pas abuser si on est sujet au cholestérol. Votre banquier vous dira merci.
FAUT-IL Y ALLER ?
Oui. Avec son fils tout simplement pour qu’il se souvienne d’un moment de joie.
MORALE DE L’HISTOIRE
Y en a pas ou plutôt si : faut jamais faire la fine bouche.
Les Buvettes. Dans tous les stades. Uniquement les soirs de match.
Jean-françois Borne
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