Fulham/West Ham, Sexy London

Mohammed Al Fayed peut enfin être fier de son joujou. Raillé chaque saison depuis 2001 où, tout fier d’avoir promu son club en première division (RIP Tigana et Louis Saha), il avait confondu melon et ambition – « Fulham sera bientôt champion d’Angleterre » , avait-il alors fanfaronné -, l’ancien beau père officieux de Lady Di peut bomber le torse: son club pointe en tête du ventre mou.

Cette année, malgré une équipe de daube, qui en plus a perdu Bullard, son meilleur élément, Fulham pointe en première partie de classement. Les Londonniens se sont même permis le luxe de corriger Manchester United à Craven Cottage récemment et de plonger les Mancuniens en plein doute à l’orée du printemps.

Fulham, c’est ce genre d’équipe sans projet de jeu, coachée par le globe trotter Roy Hodgson (ancien sélectionneur de la Suisse, de la Finlande et des Emirats Arabes Unis, passé également par Copenhague, Malmö et l’Udinese), et dont le leimotiv est le suivant : on tape loin devant et on voit ce qu’il se passe. Et comme devant, il y a Andrew Johnson, un attaquant international (si si), ça fonctionne pas trop mal. Pour mémoire, Johnson est un ancien top scorer de Premier League, du temps où il officiait à Crystal Palace. Une sorte de Kevin Phillips du pauvre. Du rêve en barre, donc.

Suffisant en tout cas pour que le boss égyptien réfute toutes les rumeurs qui placent Fulham sur la liste des clubs à vendre. Al Fayed est un président romantique, qui aime un peu trop son équipe. Il aurait pu utiliser l’argent perçu grâce à l’inflation des droits télé pour éponger les dettes de son club, de plus en plus abyssales. Mais non, le proprio des magasins Harrods a préféré utiliser cette rentrée inespérée de cash pour augmenter la masse salariale de son effectif. Etre huitième du championnat, ça n’a visiblement pas de prix.

Un poil plus sexy, et un poil devant, on trouve un autre club de la capitale. West Ham pointe en septième position, une place d’ordinaire réservée aux Portsmouth, Newcastle ou Blackburn. Avec 44 points, les Hammers sont un candidat crédible à l’UEFA. L’avenir s’inscrit toutefois en pointillés à Upton Park depuis qu’un consortium de banques internationales a annoncé le rachat du club dans les prochains jours, et que si renforts il y a, ils seront financés via les ventes de certains joueurs.

Une nouvelle qui n’a pas dérangé Gianfranco Zola, qui visiblement se plaît chez les Claret and Blue et compte s’inscrire dans une politique à long terme, bien que les rumeurs qui l’envoient à Chelsea à la fin de l’année se fassent de plus en plus pressantes. « J’ai commencé à construire quelque chose ici et j’ai envie de voir jusqu’où ça peut nous mener dans quelques années » , a déclaré l’ancien Parmesan.