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France-Maroc, pour une place en finale et dans l’histoire

Par Maxime Brigand, à Doha
France-Maroc, pour une place en finale et dans l’histoire

Après avoir su écarter l'Angleterre grâce à sa force collective, l'équipe de France a rendez-vous mercredi soir, au Qatar, avec un Maroc redouté et redoutable qui s'avance avec l'ambition de faire rôtir un nouveau gros poisson sur sa route. Cette demi-finale de Coupe du monde s'annonce aussi historique qu'étouffante.

Le 14/12/2022 à 20h
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Walid Regragui n’en est toujours pas revenu. Assis dans une salle de conférence de Doha ce mardi matin, le sélectionneur du Maroc, qui ne cesse de défoncer les portes de l’histoire depuis qu’il a posé le pied au Qatar, a ressorti sa batte de baseball contre ceux qui cherchent à caricaturer l’approche de son clan et qui se plaisent à tracer une frontière entre un bon football et un mauvais football, une forme de bien et de mal en crampons. La scène a duré un peu plus de trois minutes. En avant : « On va jouer comme on sait faire. Je vais le répéter, parce qu’on est en demi-finales et que ça aura donc plus d’écho, mais cette mode de possession de balle, c’est extraordinaire… 60-70%, ça vous fait rêver, mais tu as fait deux tirs dans le match. Et les xG, ça, c’est la meilleure invention pour les coachs ou pour les joueurs.« On aurait pu gagner parce qu’on a eu 4xG… » Mais tu as un attaquant en bois qui a loupé quatre occasions !

  Je sais que parfois, ça fait plaisir de dire que les Africains étaient sympas, qu’il y avait un peu de danse, que ça jouait bien, que Sofiane Boufal a fait deux petits ponts… mais c’est fini. On est passé à autre chose. On a envie de gagner.  

Nous, on est là pour gagner. La possession, si on peut l’avoir, on va la prendre, et s’ils ne nous la laissent pas, on va leur laisser, mais on va se battre avec nos moyens pour gagner. Demain, il y aura d’ailleurs en face un sélectionneur, le meilleur au monde, qui a très bien compris ça et depuis longtemps.(…) Nous, on vient pour faire un coup, mais pour la possession, je vais demander à Infantino s’il peut donner un point ou trois points à partir du moment où on peut avoir 60% de possession. Ça va changer beaucoup de choses, parce qu’à part City… Je suis aussi passé par là. C’était mon rêve. Guardiola m’a aussi rendu fou. C’est sûr que quand tu as De Bruyne, Bernardo Silva, X, Y… Mais moi, ce qui m’importe, c’est gagner. Pour nous, pour l’Afrique. Je pense que certains journalistes européens sont juste embêtés de voir une équipe africaine jouer comme une équipe européenne. Je sais que parfois, ça fait plaisir de dire que les Africains étaient sympas, qu’il y avait un peu de danse, que ça jouait bien, que Sofiane Boufal a fait deux petits ponts… mais c’est fini. On est passé à autre chose. On a envie de gagner. Il n’y a pas qu’une manière de jouer, et la France est un bel exemple : en 2018, elle a tout compris et elle a explosé tout le monde. Je crois qu’on avait 0,01% de chances de gagner la Coupe du monde au départ de la compète. Ah, on est à 12% maintenant ? Demain, je passerai peut-être pour un con, on dira que j’ai trop parlé, mais on va essayer de monter encore un peu plus. »

 Contre l’Angleterre, on a su souffrir, batailler. Le niveau continue de s’élever, les matchs sont de plus en plus intenses. On sait que ce qui nous attend face au Maroc va de nouveau être très très compliqué. On va se battre.

Un cadeau de fin d’année

Il n’a ensuite été question que d’une chose : croquer dans l’événement, danser sans penser au lendemain, le serrer dans ses bras sans jamais avoir le moindre doute. Voilà où en est cette Coupe du monde 2022 ce mercredi matin. Elle s’apprête à voir un groupe de diables sortir à nouveau de sa boîte pour écrire une triple histoire. Celle du jeu, celle d’un pays et celle d’un continent qui a vu chacun de ses représentants remporter un match dans le tournoi (une première). « J’entends dire que l’on doit être contents quoi qu’il arrive, que notre Coupe du monde est déjà réussie, mais non, a averti Regragui, mardi. On veut aller en finale et gagner la Coupe du monde. Ce ne sont pas des paroles en l’air. On a faim, on n’est pas fatigués. Peut-être qu’on est fous, mais c’est bien d’être fous, non ? » Sans aucun doute, d’autant plus lorsqu’on s’apprête à disputer une demi-finale de Mondial, qui plus est face au tenant du titre. L’histoire est belle, la fête devrait l’être aussi, et avoir un tel Maroc-France à déballer quelques jours avant Noël est l’un des plus cadeaux de cette fin d’année. On peut s’en satisfaire, déjà, car les deux machines collectives qui vont trinquer ensemble sur la pelouse de l’Al-Bayt Stadium sont celles qui ont jusqu’ici réussi à rafler et à maîtriser le plus de « moments », ces bouts de match qui font la différence au moment de faire les comptes d’un tournoi. Cette demi-finale, match qui peut « donner une couleur particulière ou non à une Coupe du monde », selon Youri Djorkaeff, pourrait donc déboucher sur une rencontre étrange, tendue, fragile. Quelque chose d’autre va alors entrer en jeu : les Bleus appellent ça le vécu.

Une nuit sans frontières

Si Walid Regragui et Didier Deschamps, deux hommes qui se sont cajolés médiatiquement avant la rencontre, ont une conception assez similaire de la manière dont le football de sélection doit être abordé, le second, relayé par ses joueurs, s’est légèrement différencié du premier dans le choix des mots. Depuis quelques jours, on ne parle en effet dans le camp tricolore que de « bataille », de « lutte », de « souffrance ». Lundi, Varane, vice-capitaine du navire, le formulait ainsi : « Contre l’Angleterre, on a su souffrir, batailler. Le niveau continue de s’élever, les matchs sont de plus en plus intenses. On sait que ce qui nous attend face au Maroc va de nouveau être très très compliqué. On va se battre. » Ces mecs connaissent ces hauteurs et ont, eux aussi, dû passer des cols et même une montagne, lors d’un quart de finale traversé en équilibre sur un fil ténu. Ils savent parfaitement le piège qui peut potentiellement se refermer sur eux, mais ont aussi conscience d’avoir les armes pour, en cas de but inscrit rapidement, calmer la furia de la vague rouge qui a déjà englouti Doha.

 Mes joueurs savent aussi qu’il va y avoir beaucoup de bruit. Ils sont prévenus, savent à quoi s’attendre.

Deschamps, qui sait qu’il s’approche de quelque chose de potentiellement historique avec son groupe, reste évidemment prudent : «  On va faire en sorte de trouver la clé face à cette équipe qui a une bonne organisation, très rationnelle, où les joueurs se trouvent bien, qui a une capacité à très bien défendre et à faire mal. Mes joueurs savent aussi qu’il va y avoir beaucoup de bruit. Ils sont prévenus, savent à quoi s’attendre. » Dans son menu, rien ne devrait changer, même si l’état de santé de Dayot Upamecano et d’Adrien Rabiot, tous les deux malades la veille, sera à scruter de près. Il existe également encore des doutes du côté d’un Maroc qui possède la meilleure défense de cette Coupe du monde et n’a jamais perdu la maîtrise des scénarios dans ce tournoi (aucune minute passée à courir après le score), mais pourrait se présenter à table sans ses deux centraux titulaires, Aguerd et Saïss, incertains. Cela ne devrait pas affecter l’approche de Regragui, mais ce sera évidemment un point important de ce dîner entre amis, inattendu et bienvenu, qui promet des étincelles. Son rôle est aussi d’offrir une nuit sans 99% des frontières : celles du foot et celles des hommes. Il n’en restera qu’une, entre la porte et la possibilité d’un dernier combat des chefs contre l’Argentine. Alors, dansez maintenant.

Tchouaméni, patron incognito
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