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Florian Makhedjouf, le Francilien

Par Maxime Brigand
Florian Makhedjouf, le Francilien

Né à Ivry-sur-Seine et formé au PSG, Florian Makhedjouf, 24 ans, est l'un des moteurs du Red Star version 2015. Homme clé de la montée en Ligue 2, l'ancien rêveur du Parc s'est relancé en silence. Loin de la lumière du Parc, dans les bras de Bauer.

La dernière fois qu’on l’avait quitté, il avait la tête ailleurs. Ses yeux étaient rieurs, son short était tombé pour arriver dans les mains d’un jeune supporter et son cœur semblait à la fête. Micro en main, Florian Makhedjouf s’était mué alors en ambianceur d’une pelouse envahie par une foule d’amoureux massés les uns contre les autres. Ces derniers levaient très haut leur drapeau vert et blanc, chantaient fort leur passion. Bauer semblait avoir retrouvé ses glorieuses années alors que Bruno Le Roux, le chef des députés PS à l’Assemblée nationale, regardait la scène du haut de la tribune. Admiratif face à tant de joie exprimée et représentée par un gamin. Le 8 mai dernier, le Red Star a validé son ticket pour la Ligue 2, seize ans après l’avoir quittée, et son milieu de terrain a poursuivi la fête jusqu’au bout de la nuit. Il confie même ne pas avoir encore réussi « à s’en remettre » .

Génération Sakho-Sankharé

La vie d’un footballeur, ce sont finalement des vies. Il y a eu l’ES Vitry où il tâta ses premiers ballons, Villejuif où il apprit à grandir et Ivry, où le gamin est devenu adolescent. Un prodige couvé, bien entouré et largement scruté. L’Île-de-France est un bassin de génies où chaque apprenti footballeur peut se perdre aussi vite qu’il a éclos aux yeux des observateurs. La patience est alors synonyme de raison. À cette époque, Florian Makhedjouf crame son adolescence dans les travées du Parc des Princes où il se rend « supporter son club de cœur, le Paris Saint-Germain » . Le vrai, celui de Ronaldinho et Pauleta, pas le PSG « bling-bling » qu’il n’aime plus autant aujourd’hui.

Ces idoles d’enfance vont rapidement devenir des collègues de travail. Makhedjouf n’a que 15 ans lorsque Pierre Reynaud, le nez recruteur du PSG, vient le chercher sur les terrains d’Ivry. « À l’époque, j’avais pas mal de clubs qui souhaitaient me faire venir chez eux. Mais j’ai toujours été attaché à Paris, c’est mon équipe et depuis que j’étais petit, je n’avais qu’un rêve. Peu importe quand, peu importe combien de fois, je voulais fouler la pelouse du Parc, connaître cette sensation » témoigne le Francilien de naissance. Il intègre alors le centre de formation parisien aux côtés des générations 89 et 90. Celles de Sakho, Sankharé et Maxime Partouche. « Il avait déjà un vrai talent, une belle patte gauche et était un leader naturel au sein du groupe. C’était certainement même l’un des plus talentueux et je pense qu’il a pris un peu de retard, car sa place est plus haut. Il a le talent pour » se rappelle son camarade de jeu, Neeskens Kebano, un an plus jeune et aujourd’hui à Charleroi.

De Makelele à Sedan »

Janvier 2011, Marrakech inaugure son nouveau stade de football. Pour l’occasion, le PSG a été invité pour disputer une rencontre amicale contre le Widad de Casablanca. Le roi Mohammed VI est dans les tribunes, Antoine Kombouaré est sur le banc. Dans une saison marathon, le coach parisien entend faire tourner son effectif et décide d’aligner un milieu inédit à la récupération : Claude Makelele et Florian Makhedjouf. « C’était très impressionnant, me retrouver à côté d’un tel champion… Au-delà du nom et du regard que l’on peut avoir sur ces stars quand on est gamin, c’est une personne très simple. Il m’a dit de ne pas me prendre la tête, de faire comme à l’entraînement et que ça allait rouler tout seul. J’ai sorti mon meilleur match sous le maillot du PSG. » L’apothéose d’une formation marquée par une finale nationale perdue contre l’OM de Jordan Ayew avec les 16 ans et son premier trophée en 2010 face à l’AS Monaco chez les U18 à Orléans. Un titre remporté au tirs au but contre la génération dorée monégasque d’Eysseric, Kurzawa et Makengo. La première coupe, la deuxième médaille. En or celle-ci.

Marrakech est aujourd’hui dans la boîte à souvenirs. Le PSG terminera mai 2011 à la quatrième place du championnat, QSI posera ses valises le mois suivant. Florian Makhedjouf avoue alors avoir « très vite compris que pour jouer, il fallait partir. Je pouvais signer un contrat pro, mais le plus important pour moi était le terrain » . Direction Sedan, loin des siens, dans une ville où le football était encore roi à l’époque. Le club ambitionne de retrouver la Ligue 1 et recrute des jeunes prometteurs autour du vétéran Ramé dans les buts. Sur le banc, Laurent Guyot joue la carte de la formation et échouera à la cinquième place. « La première saison était belle, on est passé près de la montée. Mais l’été suivant, beaucoup de joueurs sont partis et on a glissé doucement vers le National. C’est l’un des moments les plus difficiles de ma carrière. Voir ces gens, dont le football est la raison de vivre, aussi tristes et ce club déposer le bilan a été terrible » , raconte l’ancien Parisien.

« Je dois distribuer les plats »

Plus de deux ans après l’épisode ardennais, Florian Makhedjouf a retrouvé sa famille, « son cocon parisien » . Un retour aux sources qui a coïncidé avec un renouveau sportif, une libération sur le terrain. Le coach Sébastien Robert lui confie les clés du jeu et lui donne la mission « de distribuer les plats, de faire la liaison pour remonter le ballon le plus rapidement possible » . Le milieu audonien découvre un entraîneur joueur, avec un schéma tactique fixe et un président « bourré de culot qui avait affiché dans la presse dès le début de saison son ambition de Ligue 2 » . Une récompense assurée après une saison à près de 40 matchs sous les crampons. La folie est maintenant retombée, le Red Star continue pourtant de savourer. Lui et son public unique, « sa famille formidable qui offre tous les quinze jours une ambiance inégalable, même en Ligue 2 » . Le marathon va désormais toucher à sa fin dans deux rencontres. Saint-Ouen va souffler durant quelques semaines, le stade Bauer va éteindre sa lumière, peut-être définitivement. Le futur s’écrira alors ailleurs, comme l’épilogue d’un vieux bouquin.

Par Maxime Brigand

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