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Everton en mode diesel
Plombé par un début de saison morose, Everton a attendu le mois de mars pour montrer le bout de son nez. Actuellement sur un nuage, les Toffees se sont incrustés à la lutte pour l'Europe par la grâce d'une série impressionnante tant sur le plan comptable que du jeu proposé. Ils ont sept matchs pour décrocher la timbale.
Pendant de longs mois, on a résumé la lutte pour la quatrième place à une course à trois : Liverpool, dont le déclin annoncé laissait penser que les Reds seraient le gros morceau le plus susceptible de gicler du Big Four, Manchester City et son recrutement PES et Tottenham qui a enfin compris qu’il ne servait à rien de cartonner une équipe 5-0 si cela revenait à perdre les six rencontres suivantes. Un peloton d’outsiders auquel on ajoutait de temps à autre Aston Villa. Avouons-le, à aucun moment on a osé évoquer Everton. Peut-être parce que les Toffees ont attendu le printemps pour enfin s’incruster dans les dix premières places. Et au vu de leurs performances actuelles, l’autre club de Liverpool pourrait bien coiffer tout le monde au poteau.
Ca n’a pas fait beaucoup de bruit cette semaine, mais les hommes de David Moyes ont en effet livré une véritable démonstration (victoire 2-0) sur la pelouse de Manchester City, qui, au coup de sifflet final, s’est rendu compte que c’est bel et bien face à un concurrent direct qu’il venait de lâcher trois points précieux. Lors de ce match en retard de la deuxième journée (oui, oui) les Toffees ont été emmenés par un duo en pleine bourre : Tim Cahill et Mikel Arteta, tous deux buteurs mercredi soir. Laissé en paix par ses genoux, l’Espagnol s’impose clairement comme l’un des tous meilleurs playmakers du Royaume. A moins de trois mois du Mondial, il devrait causer de nombreuses insomnies chez Vicente Del Bosque, le sélectionneur, qui n’avait sans doute jamais envisagé que le Basque puisse atteindre un tel niveau. Résultat ? Les Toffees, englués dans le ventre mou durant le premier trimestre de la saison, se sont concoctés une fin d’exercice plus conforme à leur statut. Le fruit d’une année 2010 digne d’un leader : 26 points pour douze rencontres disputées depuis le premier janvier.
Au niveau du jeu, Everton n’a pas non plus grand-chose à envier aux grosses cylindrées en lutte pour le titre. La preuve ? Blues comme Red Devils sont chacun venus prendre une dose à Goodison Park à une semaine d’intervalle il y a un peu plus d’un mois. Et le pire, c’est qu’il n’y avait pas photo. Mais s’ils sont si forts, pourquoi diable les Toffees ne pointent qu’en huitième position, à sept unités du dernier strapontin synonyme de C1 ? Parce que mis à part une ossature très solide, l’effectif reste assez limité quantitativement. D’où une certaine dépendance aux titulaires et une propension à rouler sur la jante dès qu’un ou deux cadres manquent à l’appel. C’est d’ailleurs dans cette optique que Landon Donovan, sous contrat aux LA Galaxy est venu effectuer une pige de deux mois en début d’année. Un recrutement judicieux qui a permis aux Toffees de tourner à plein régime. Désormais privée de l’Américain, l’équipe devrait néanmoins surfer sur sa dynamique actuelle et continuer à engranger. D’autant que son calendrier jusqu’à la fin de la saison lui est particulièrement favorable puisqu’il ne lui réserve que Villa comme membre du top 8. S’ils ont eu du mal à trouver la bonne carburation, les coéquipiers de Louis Saha semble partis pour rouler loin. Et longtemps ?
Ted Hibert
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