EDF : La Lituanie, espice di Kaunas ?
Des guignols. Voilà qu'on a peur de la terrible Lituanie. Encore plus effrayante que Ben Laden et le Mollah Omar réunis. Un terrain pourri, un climat pourri et une équipe pourrie à jouer (1-0 seulement en 2007). C'est ce soir, à 20h45. On croise les doigts.
Un peu d’humour pour dédramatiser la menace balte : « La formation lituanienne, vice championne du monde en titre, est d’autant plus motivée qu’elle ne s’est jamais encore qualifiée pour la phase finale d’une compétition internationale » . Authentique. C’est dans le Nouvel Obs de Jeudi… Soyons sérieux. D’abord il y aura Roumanie-Serbie qui se déroulera ce soir, une heure avant Lituanie-France. Tout ça pour dire que le destin des Bleus passe aussi par le sort de ses concurrents directs du Groupe 7, pas très brillants eux non plus. La Roumanie s’est fait battre 3-0 à dom par la Lituanie, qui a elle-même perdu 3-0 en Serbie, laquelle s’est fait taper par la France 2-1. Et que dire de l’Autriche avec ses 4 points en 4 matchs (1-1 aux Féroé) ? Un groupe médiocre. Un sommet du G7 où l’on parle le latin : asinus asinum fricat (l’âne frotte l’âne).
Bon, les Bleus maintenant. Apparemment, ça sera du 4-2-3-1. Why not, pourvu que ça gagne. Mandanda dans les cages, c’était prévu et ça se tient. Sauf boulette honteuse, ce n’est a priori pas le genre de match où les qualités et les défauts de Steve peuvent être remis en cause, si l’on en croit le peu de boulot qu’il y aura contre les Baltes, ce soir. Faut voir…
En défense : Sagna, Squillaci, Gallas, Evra. Sur les côtés, continuité logique : RAS. La paire axiale est un énième bricolage. Le duo Squillacci-Gallas s’explique d’abord par l’indisponibilité d’Abidal, pressenti pour jouer central à l’avenir. Le choix de Squillacci n’est pas scandaleux, vu qu’il est OK au FC Séville. Reste William Gallas, censé apporter expérience et abattage derrière. Bof… Le Gunner bénéficie surtout aujourd’hui d’une cote surévaluée, qui remonte en fait à son duo avec Thuram, au top lors du Mondial 2006.
Or, on est en 2009 et William n’est plus aussi incontesté à Arsenal. Vient le cas Philippe Méxes, encore écarté par Ray Clash. Chouchou des journalistes et des anti-Domenech, il faut bien reconnaître une fois de plus que Méxes n’a quasiment jamais été grandiose avec les Bleus. C’est la vérité. Du coup, le choix de ne pas le titulariser n’a rien de très scandaleux. Ceci dit, est-il moins fort que Gallas ? Pas sûr non plus. En tous cas, les témoins qui suivent les Bleus au quotidien ont perçu une vraie lassitude chez Méxes lors de ce rassemblement des Bleus…
Au milieu, deux récupérateurs, Toulalan et Lass Diarra. Aucune surprise : Ray Double a toujours procédé ainsi. Si on compte bien, ça nous fait six joueurs à vocation défensive… Pour faire quoi ? Contrer les redoutables attaquants lituaniens ? C’est le genre de choix tactique calamiteux qui nous avait coûté un sinistre 0-0 contre la Roumanie à l’Euro 2008. Ben, oui ! Il fallait contrer le terrible Mutu. A six contre un… Comme il fallait contrer aussi à six contre un le terrible Mc Fadden, pointe unique à Glasgow et au Parc (0-1 aux deux matches). Sinon, Toulalan-Diarra, why not. Même si ça doublonne méchamment. Diarra est excellent ces temps-ci : comme Vieira, il a cette capacité à se porter devant, de faire “bouger les lignes” et de bien distribuer, même en partant de bas. La prestation de Diarra est à suivre de très près, c’est l’un des enjeux majeurs de ce match normalement mineur.
En attaque, la ligne de trois (Henry, Gourcuff, Ribéry) plus la pointe Benzéma est aussi finalement conforme aux prévisions. Benz avant-centre a été préféré à Henry, qui se positionnerait à gauche, un poste où il est le plus à l’aise. Il avait été question qu’Henry joue seul en pointe avec Ribéry à gauche.
Problème : personne dans le couloir droit (Govou blessé). Finalement, Lascarface jouera à droite. Pas vraiment sa tasse, vu qu’il affectionne aussi le couloir gauche et qu’il revendique un rôle de meneur plus axial. Mais c’est Gourcuff qui s’y collera, derrière Benz. L’ensemble se tient. Objectivement, ces quatre-là avaient fait des choses très intéressantes en deuxième mi-temps de Roumanie-France, à Constanza (2-2). On avait senti des débuts d’affinités Benzéma-Henry et Gourcuff-Ribéry. Autant la défense inquiète toujours, autant quelque chose se construit devant. Reste que Benzéma doit se montrer plus efficace devant. Derrière, ça pousse (Hoarau, Gignac)…
Et la Lituanie ? Du 4-5-1, des joueurs inconnus, un coach portugais (José Couçeiro)… et une grosse envie de contrer puis de taper des Bleus qui ne font plus peur à personne.
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