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L’Argentine et le seum du vainqueur

Par Jérémie Baron

Vainqueurs de la Coupe du monde de football pour la première fois depuis 36 ans, les Argentins ont pourtant passé leurs festivités à invectiver Kylian Mbappé et le peuple français, très souvent avec mauvais goût. Contre-seum ?

L’Argentine et le seum du vainqueur

Et si la sélection allemande avait créé un monstre ? Il y a huit ans, de retour à Berlin après être sortis vainqueurs d’une finale étouffante contre l’Argentine au Maracanã, six joueurs de la Mannschaft (Miroslav Klose, Roman Weidenfeller, André Schürrle, Toni Kroos, Shkodran Mustafi, ainsi que le buteur Mario Götze) profitaient de la fiesta donnée au pied de la Porte de Brandebourg pour offrir une bonne dose d’arrogance à l’allemande, se baissant pour chuchoter «  Ainsi marchent les gauchos  », avant de se redresser en clamant haut et fort «  Et voilà comment marchent les Allemands !  » Un bashing pas nécessaire à l’encontre du pays de Diego Maradona et qui, en plus de rappeler symboliquement de mauvais souvenirs du siècle précédent, avait provoqué son petit tollé à l’époque.

Leo Messi, Ángel Di María et leurs compatriotes avaient-ils encore cette humiliation en travers de la gorge, ce dimanche, au moment de soulever le plus beau trophée collectif du monde ? Était-ce la frustration de 36 ans de disette en Coupe du monde, le souvenir de la frappe de Benjamin Pavard et du chant sur N’Golo Kanté ou celui, plus frais, des mots de Kylian Mbappé en mai dernier à l’antenne de TNT Sports ( « Le football en Amérique du Sud n’est pas aussi avancé qu’en Europe » ) qui les animait ? Toujours est-il que depuis le tir au but de la gloire transformé par Gonzalo Montiel à Lusail, c’est toute l’Argentine qui semble s’en donner à cœur joie à l’encontre du vaincu français, quand l’heure devrait plutôt être à l’autosatisfaction.

Cercueil, poupée et «  Caro de pinga  »

Lorsque le raffiné Damián Martínez – qui venait d’aller chercher quatre fois le ballon au fond de ses filets sur des frappes de Mbappé – a ordonné à son vestiaire une minute de silence pour le crack de Bondy « qui est mort », ou lorsque Sergio Agüero, 34 ans, a fait rimer le nom du jeune Eduardo Camavinga avec « caro de pinga » (littéralement « tête de bite » ) en live sur Instagram, ça sentait déjà le roussi. La suite de la chouille, à Buenos Aires et ailleurs, n’a pas placé le niveau beaucoup plus haut, et Mbappé a encore été la star de la journée, de la planche de cercueil à son effigie détruite par les flammes jusqu’à la fameuse poupée le représentant et que le gardien argentin a trimbalé – pour le pire – pendant la parade, sous l’œil rieur de Messi et des autres. Sans oublier ce qui était déjà visible avant la finale et qui n’a malheureusement pas cessé, à savoir les « Negro de mierda » balancés sur les réseaux sociaux au sujet des joueurs de l’équipe de France, ou les diverses insultes lâchées en direct à la télévision par des supporters un peu trop attachés à leurs coutumes locales. Des dérives malheureusement universelles, mais néanmoins persistantes de ce côté-ci de l’Amérique du Sud.

Que les Argentins se rassurent : les Français n’avaient pas besoin de toutes ces émouvantes attentions pour broyer du noir toute la semaine, après être passés à côté de la troisième étoile. Tout comme les Belges n’avaient pas eu besoin de chambrage démesuré, après la demi-finale de 2018, pour entretenir leur rancœur. Raison pour laquelle lorsque l’illuminé Lucas Hernandez avait voulu faire un clin d’œil au Plat Pays sur le perron de l’Élysée au moment des festivités après le sacre russe, Olivier Giroud l’avait rapidement bâillonné, et tout le monde était passé à autre chose.

Où se situent les limites du LOL et où commence l’irrespect ? Français et Argentins semblent définitivement chacun avoir leur réponse à la question. À moins, tout bonnement, que ce soit juste le costume du loser qui soit trop dur à porter pour nous autres Tricolores, et qui rende instantanément n’importe quelle célébration adverse insupportable. Reste que les joueurs de Lionel Scaloni étaient visiblement portés par autre chose, ces dernières heures, que le simple sentiment de bonheur d’avoir ramené la coupe à la maison. Et qu’à son tour, l’Albiceleste semble avoir donné naissance à un monstre. Car au vu du regard noir qu’arborait le Kyk’s au coup de sifflet final dimanche ou au balcon de l’hôtel de Crillon le lendemain, l’histoire ne devrait pas s’arrêter là.

Par Jérémie Baron

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