Champions League 2e salve

Barcelonne – Lyon 3-0

On a cru revivre les soirées de foot des années 70-80, quand les équipes françaises prenaient pâtée sur pâtée dans les grands matchs européens, sans démériter, mais sans inquiéter leur adversaire. Le résultat a semblé inéluctable, le verdict écrit d’avance. Bref, le Barça ne fut impressionnant que par intermittence, grâce à la technique d’ensemble de ses joueurs. Ce fût suffisant. En face, les Lyonnais timorés n’étaient là que pour au mieux faire un nul vierge. C’est certainement le plus inquiétant pour le champion de France. Il semble avoir intégré sa régression au lieu de se révolter pour démontrer que ceux qui le raillent ont tort. Après tout, Marseille a gagné la coupe d’Europe l’année du départ de Papin et Waddle. Mais le milieu de terrain lyonnais paraît bien léger à ce niveau. Après le match, les joueurs rappelaient sans cesse qu’en face c’était le top, une grande équipe, que le terrain était grand… On aurait dit Lyon la Duchère en visite à Gerland pour la coupe de France. Côté Barcelonne, Messi est royal, Deco et Xavi irremplaçables, Abidal le meilleur « Lyonnais » . Ronaldinho se cherche, mais ne se trouve carrément pas. Pire, quelques sifflets viennent le rappeler à l’ordre lorsqu’il oublie de donner la sphère. Henry ressemble plus au titi version équipe de France qu’à la star d’Arsenal. On ne sait pas trop pendant combien de temps son ego le supportera, mais il terminera plus sûrement meilleur passeur que roi des buteurs. Pourvu qu’il ne perde pas en finale contre Arsenal. Comme un certain Papin avec Milan contre Marseille en 93.

Glasgow Rangers – VFB Stuttgart : 2-1

Vu le match de Glasgow, ça ne va pas être facile pour Lyon. Du rythme, du jeu, de l’ambiance. Bref du haut niveau des deux côtés. Un but de Gomez mérité juste avant l’heure de jeu donne l’avantage aux Allemands. Les Ecossais n’auront pas le temps de douter grâce à une frappe superbe du droit d’Adam. Et à un quart d’heure de la fin, c’est Darcheville, auteur d’un bon match, qui transforme le penalty de la victoire. Toujours étonnant de voir l’abattage et la popularité d’un joueur de 32 ans plutôt moqué chez nous. A noter également un match énorme du défenseur Alan Hutton, assurément dans tous les bons coups hier soir…

AS Roma – Dynamo Kiev : 2-0

Voilà un match qui vous fait regretter la bonne vieille Coupe des champions, quand le Dynamo Kiev était une terreur du vieux continent. Au lieu de quoi, on vit un one team show de la Roma avec un premier but à quatorze passes et un second de Totti. Cette année, si une équipe doit en prendre sept à Manchester, ça doit être Kiev et pas la Roma.

Sporting CP – Manchester United 0-1

Pas de quoi se rouler par terre. Naturellement, Cristiano Ronaldo a fait le maximum pour ruiner les chances de son ancien club. Il montra ostensiblement qu’il n’était pas heureux d’avoir marqué le but de la victoire. Le public lui réserva une ovation monstre à sa sortie. Une soirée entre gens bien élevés.

PSV Eindhoven – CSKA Moscou 2-1

Tous les ans, les Bataves sont là. Cette année ne dérogera pas à la règle. En pillant les meilleurs éléments de ses rares rivaux nationaux, le PSV trace sa route. Les transfuges d’AZ67 s’en sont donnés à cœur joie et en particulier le dénommé Perez, auteur d’un deuxième but d’une frappe terrible sans élan. Tout le monde a sa chance dans le groupe vu le niveau affligeant de l’Inter hier soir.

Fenerbahçe – Inter Milan 1-0

Soit Fenerbahçe est l’équipe à suivre cette année, soit l’Inter va être le super flop de la fin 2007. Match à sens unique où les seuls beaux gestes des Italiens ont été défensifs voire l’oeuvre du gardien. Côté turc en revanche, Roberto Carlos a semblé rajeunir de dix ans et la volée victorieuse du Brésilien Deivid justifie à elle seule le montant de son transfert comme le dirait tout bon chroniqueur de Téléfoot.

Arsenal – FC Séville 3-0

Un match, un vrai de vrai. On ne sait pas encore si Arsenal tiendra le rythme toute la saison, mais une chose est sûre, le départ d’Henry est une bénédiction pour cette bande de jeunes aux talents multiples. Arsenal est devenu un vrai collectif d’individualités (sic). Ceux qui ont vu jouer Adebayor à Metz ou Monaco se demandent s’il s’agit bien du même joueur. Fabregas – avec l’aide d’Escudé – et Van Persie, certainement les deux plus doués de la bande, se sont chargés de régler son compte à une équipe de Séville qui va en faire souffrir d’autres. Le troisième but de Da Silva, fait d’abnégation et de sens collectif, est à montrer à tous les mômes qui commencent à jouer au foot.

Slavia Prague – Steaua Bucarest 2-1

Le genre de match qui emmerde les programmateurs de la Champion’s League, mais le rêve pour Michel Platini pourfendeur de l’Europe à deux vitesses. A part ça, les meilleurs joueurs viendront sûrement jouer en France pour se faire connaître un peu. Mention spéciale donc pour les buteurs du Slavia, Senkerik et Belaïd. Ce dernier est franco-tunisien et a joué au Paris FC. On aimerait les voir bousculer les deux grosses équipes du groupe, mais ça serait étonnant.

Christophe Lalo