CdC : Italie/USA, 3-1 : l’Italie sauvée par ses jeunes
D'abord mal barrée et décevante comme à chaque fois qu'un tournoi montre le bout de son nez, l'équipe de Lippi s'en est sortie sans trop pavoiser face aux Ricains. En même temps, elle aurait pu gagner 5-1. La leçon du jour ? Que Marcello vire les vieux et laisse faire les jeunôts : c'est eux qui ont fait tout le boulot.
Tout le monde semble l’avoir oublié, mais c’est bel et bien la sélection américaine qui posa le plus de problèmes à l’Italie il y a trois ans en Allemagne lors de son chemin victorieux vers la Jules Rimet. Le match, placé en poule, avait fini sur un vilain 1-1 marqué par l’expulsion de Daniele De Rossi, coupable de coup de coude sur adversaire lancé dans les airs. Seize ans plus tôt, au bled, il avait déjà fallu Toto Schillaci pour que les Italiens arrivent à se défaire des Américains. Et ne pas oublier non plus que la Nazionale avait souffert sueurs et larmes lors du Mondial cow-boy de 94, traçant sa route vers une finale dramatique à coups de buts à la dernière minute et de cartons rouges baroques.
Tout ça pour dire quoi ? Qu’un match USA-Italie a toujours une bonne tête d’affiche étrange. Peut-être parce qu’il oppose le pays le plus protestant de la planète foot au plus catholique. Peut-être aussi parce que c’est une sorte de derby. La preuve encore ce soir. A Pretoria, après que les Américains ont mené 1-0 sur pénalty bien que réduits injustement à dix depuis quelques minutes, c’est Giuseppe Rossi et nul autre, le kid du New Jersey au passeport rital, qui a permis à l’équipe de Lippi de se remettre dans le match. La suite, elle, était facile à deviner : ça finirait a priori en 2-1. Bon, ça a fini en 3-1. L’air de l’Afrique, sans doute.
Marcello Lippi avait prévenu qu’il ne venait pas ici pour gagner la compétition, mais pour prendre la température d’un peu tout : les stades, les hôtels, les restaurants, les adversaires, et ses propres joueurs. Les matches ? Des entraînements, et encore, avait-il annoncé, en soulignant d’une boutade que l’équipe qui gagne la Coupe des Conf ne fait jamais grand chose au Mondial suivant.
Au bout de 90 minutes à peine, il doit être satisfait de ce qu’il a vu. Car si son Italie n’a pas été très belle à voir -euphémisme-, au moins s’est-elle montrée instructive. Partie avec ses vieux (quasiment que des champions du monde sur le terrain au coup d’envoi), la Squadra Azzurra a commencé à envoyer du jeu en deuxième période, au moment pile de l’entrée en jeu des jeunes Giuseppe Rossi et Riccardo Montolivo (deux buts pour le premier, des ouvertures pour le second, des courses et de la justesse technique pour les deux). Le signe qu’il fera bon mettre de la chair fraîche dans cette équipe si l’Italie entend faire quelque chose de valable l’an prochain à la coupe du monde. D’ailleurs, c’est Daniele De Rossi, le plus jeune des cadres, qui a offert la victoire aux Italiens, d’une bonne petite frappe croisée des familles, avant que le petit attaquant de Villarreal ne s’offre un doublé pour le fun. C’est à regretter que Marcello n’ait pas puisé plus largement encore dans le vivier des Espoirs.
A part ça, la confirmation que Chiellini concède encore trop de fautes, que Pirlo est indispensable (une action de grande classe avec passe dé’ à la clef pour Rossi), Gattuso et Camoranesi cramés, Grosso un autre joueur dès qu’il quitte Lyon, Iaquinta limité, Toni définitivement trop lent, Gilardino un peu léger ; et celle, toujours aussi déprimante, que les États-Unis sont une équipe plus que correcte, organisée et athlétique, mais sans aucun joueur qui sente un tant soit peu le football. Et dire qu’ils en sont encore à se demander pourquoi Giuseppe Rossi a préféré prendre la nationalité italienne au détriment de la leur.
Italie 3-1 États-Unis
Buts : Donovan (USA, 42ème), Rossi (58ème, 90ème), De Rossi (72ème)
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