C1 : Bordeaux sur la voie roumaine…

Les journalistes sont des chiens…de Pavlov. Parlez-leur de la Roumanie et ils se remettent à fantasmer en rêvant d’une une frappe victorieuse des 30 mètres de Yohann Gourcuff. Presque réussi ! Parce que Yohann a bien marqué le premier but bordelais. Comme ça, à bout portant dès la 6ème sur un chouette petit centre côté droit de Gouffran, astucieusement lancé par Chamakh. Chamakh, yeeeeeeessss ! Bien vu Laurent Blanc ! Il avait décidé de titulariser d’entrée le Marocain, au détriment de Cavenaghi et il a eu raison because Marouane a été l’homme du match. Comme escompté par Lolo Blanc, Chamakh a été le plus utile pour ce genre de rencontre où son jeu de tête en déviation, ses appels dans la profondeur et ses relais avec les milieux ont bousillé la défense roumaine forcée de courir après l’ombre de l’Atlas. Et dire que Marouane a failli marquer le troisième but dans les arrêts de jeu après une course de 50 mètres et une baballe qui va mourir contre le poteau… Alors qu’il n’a pas arrêté de sauter, courir et raffûter pour décrocher la lune et la servir toute chaude à ses potes.

Retour sur la chrono. Après le but de Gourcuff à la 6ème, les Roumains n’ont mis que trois minutes à égaliser sur une tête de Dani sur coup-franc (1-1). Débute alors une classique bataille au milieu de terrain que les Bordelais, plus mobiles et plus techniques, auraient dû plier rapidos.

Problème : Fernando est à la rue et perd 9 ballons sur 10. Et puis Wendel n’apporte aucun allant côté gauche, à l’opposé de Gouffran beaucoup plus remuant à tribord. Heureusement, le Brésilien fait du taf défensif correct dans le couloir. Pas radin, Wendel fait un peu de rab en transformant un coup franc de ouf à 20 mètres côté droit en pleine lucarne à la 38ème : 2-1 à la mi-temps pour les Gigis. Normal. Logique. Les Roumains n’ont guère d’arguments à faire valoir, à part sur les coups de pieds ultra coupants de l’Argentin Culio. Et puis, et puis… Il y a eu Dubarbier, milieu offensif argentin lui aussi de 22 ans ! Dribbleur démoniaque, un brin provocateur et catalyseur d’une équipe de Cluj qui assurément ne le mérite guère. Traduction : Dubarbier ne devrait pas rester plus trop longtemps en Transylvanie. Les recruteurs de L1 devraient tenter quelque chose. Dubarbier, putain ! Ça sonne français, non ?!

Voilà, en deuxième mi-temps, pas grand-chose. La « Barbe » argentine a fait chier Jurietti, Diarra, Wendel et Diawara. Heureusement pour Bordeaux, ça n’a pas abouti. Valverde a fait deux arrêts de classe planétaire : une Gordon Banks sur une tête à bout portant de Peralta et une Van der Sar sur une frappe à ras du poteau de Dubarbier. Rien que ça… Fernando a continué à faire du marron, en manquant de précision et surtout en ne sachant pas assez bien garder le ballon et faire tourner pour mieux conserver le score. Du coup Gourcuff a décroché plus souvent de deux crans pour faire les devoirs du cancre brésilien. D’autant plus que Diarra a pris un peu moins de responsabilités dans la construction que d’habitude. Gouffran a bien bossé à droite et aurait dû obtenir un péno sur une faute de main énorme d’un défenseur roumain. En gros, Bordeaux a bien joué en bloc derrière, sans commettre trop de fautes (Planus et Diawara impecs). Dommage que devant, les combinaisons entre Gourcuff, Chamakh et Gouffran manquent encore d’automatismes : trop de gâchis sur les centres, sur l’avant-dernière passe, les petites balles en profondeur… En temps normal, Bordeaux aurait plié le match 5-1 sans problèmes.

Bon, allez : Bordeaux se relance (et c’est ça qui compte) et l’OM a tapé Eindhoven (3-0). Reste plus aux Lyonnais qu’à en faire autant. Tu sais bien, Karim : les pralines à 20 mètres !…

Chérif Ghemmour