Brésil 2 Italie 0
Un match amical qui n'en a pas vraiment été un, de match. Le Brésil a rapidement mené 2-0 et joué à la baballe devant des Ritals qui n'ont pas eu le temps de rentrer dans le match qu'ils en avaient déjà rien à foutre.
Voilà, tout est dit. A la mi-temps, Lippi a tout changé, ses joueurs ont alors un peu haussé le ton et mis deux trois taquets, mais il était déjà trop tard. Alors quel enseignement tirer de ce match ? Si le Brésil semble avoir trouvé une équipe qui marche, l’Italie est devant un sacré chantier.
Le Brésil alignait au coup d’envoi des joueurs évoluant tous en Europe, pour éviter les longs trajets, le match se déroulant à l’Emirates Stadium, donc à Londres. Pourtant, c’est pratique quand tous ses meilleurs éléments jouent sur le Vieux Continent, l’équipe était cohérente, et même emballante : un 442 façon Elie Baup à Bordeaux avec Julio Cesar dans les bois, Lucio et Juan dans l’axe, solides, Marcelo et Maicon en guise de latéraux ultra offensifs, Gilberto Silva et Felipe Melo tous deux très justes dans le jeu en double pivot, Ronaldinho et Elano pour animer sur les côtés comme dans l’axe, avec l’aide de Robinho associé à la statue d’Adriano devant.
Avec ça, les Auriverde ont vite mis la main sur ce match, vite dépassé une équipe d’Italie un peu en dedans, et vite marqué, donc tué le match. Pas grand chose à redire donc côté brésilien. L’ensemble fonctionne, les joueurs se complètent et se couvrent tout naturellement. Avec toujours cette touche de technique en plus, façon fuchetbol de plage, qui fait que la Seleçao sera toujours la Seleçao. On t’endort et d’un coup, on te dépasse, d’une passe, d’une course, d’un pas danse. Dunga, dont la position était soi-disant un peu fragilisée en ce moment, a sans doute gagné un peu de répit et le droit de continuer à driver l’équipe. Il a là une formule pas loin de pouvoir être magique, une fois les Milanistes intégrés, Kaka pour Elano et Pato pour Adriano, et plein de solutions de rechange alléchantes, Daniel Alvès était par exemple remplaçant. 2010, le retour de la Samba ?
En face, Marcello Lippi a de la pizza sur la planche. L’Italie n’a jamais semblé en mesure de revenir dans ce match, ni même d’en avoir vraiment envie. Lippi a tout changé à la mi-temps, mais la physionomie du match n’a pas changé et le Mister n’a pas dû y trouver une quelconque satisfaction.
C’est simple, tout est à reconstruite. Si l’ensemble de l’équipe demeure cohérente, dans la logique de sa Squadra 2006, ce qui marchait du tonnerre n’est plus du tout imparable. La base de son Italie championne du Monde, à savoir Pirlo et sa défense, n’est plus imprenable. Zambrotta, Cannavaro, Grosso, … Va falloir trouver de nouveaux piliers pour entourer Chiellini. Au milieu, va falloir retrouver un animateur à la Pirlo. De Rossi et Perrotta sont encore un peu juste. Et devant, c’est simple, personne ne semble en mesure d’endosser le costume de leader du jeu offensif transalpin, de Totti quoi. Parce que si Toni est fidèle à lui-même, va bien falloir l’alimenter autrement que par des longs ballons dans la boîte. Tout le secteur offensif est à repenser. Bref, après ce match, pour Lippi, peu de motifs de satisfaction, aucune découverte, le gazon une morne plaine. Reste un grand bonheur, celui de planter des choux.
Simon Capelli Welter
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