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Barça : Guardiola plus fort que Cruyff ?

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Barça : Guardiola plus fort que Cruyff ?

«Piètre est l'élève qui ne dépasse pas son maître», disait Léonard de Vinci. Rijkjaard avait largement égalé Cruyff, il y a quelques années avec Eto'o, Messi, Ronnie et Deco. Aujourd'hui Guardiola semble avoir dépassé et Cruyff, et Rijkjaard. Les performances récentes en Ligue des Champions contre l'OL (5-2) et surtout contre le Bayern (4-0), mercredi soir, semblent l'attester. Faut-il s'en réjouir ?

Peut-être l’image la plus forte de ce Barça-Bayern : Johan 1er, charismatique et décontracté, contemple l’œuvre de son élève, Pep Guardiola, du haut de la tribune d’honneur du Nou Camp… Sur le terrain, c’est trop simple, trop facile que ça en devient lassant : déjà 2-0 dans le premier quart d’heure pour les Blaugranas, puis 4-0 à la mi-temps, comme prévu. Le Bayern est déjà éliminé, comme prévu.

Du coup, deux questions se posent au sujet de la valeur réelle du club catalan. Premièrement, est-ce que ce Barça n’a encore rencontré que des équipes “faibles” (Lyon et le Bayern) et privées de pas mal de joueurs cadres ? Dans ce cas, il faudrait attendre enfin la grosse confrontation avec les autres clubs toujours en course (Liverpool, Chelsea, Arsenal, MU, Villarreal, Porto) pour mieux jauger sa force.

Deuxièmement, est-ce que ce Barça fait d’ores et déjà partie des plus grands clubs mythiques de l’Histoire : Real 1959, Santos 1962, Ajax 1972, Dynamo Kiev 1986, Milan AC 1989… et Barça 1992 ? La vérité, c’est qu’on penche pour l’instant de plus en plus vers la deuxième interrogation. Parce qu’il semblerait que l’élève Guardiola ait carrément dépassé le maître, Johan Cruyff, metteur en scène de la légendaire Dream Team.

La première chose qui frappe avec le Barça 2009, plus qu’avec la Dream Team, c’est la maîtrise totale du rythme de la partie, le contrôle de l’espace et de la possession de balle. Contrôle de la partie : la plupart des équipes jouent sur plusieurs tempos, en alternant les moments forts (phases actives, offensives, fort pressing) et les moments faibles (essentiellement dans la baisse d’activité physique où il faut souffler et où on laisse la balle à l’adversaire). La Dream Team de Cruyff n’échappait pas à ces “phases passives” où elle subissait aussi le jeu de l’adversaire et concédait des occases dangereuses et même beaucoup de buts.

Avec le Barça 2009, ni moments forts, ni moments faibles : un tempo quasi unique, régulier, au rythme moyen mais entrecoupé de fulgurances (une-deux soudains, accélérations de Messi). Le contrôle total du ballon permet à la fois d’user l’adversaire, mais surtout de le mettre hors d’état de s’approcher de ses propres 16 mètres : Victor Valdès ne touche presque jamais le ballon…

Le plus inouï, c’est qu’on sent que le tempo imposé par Xabi et Iniesta permet la quasi récupération physique de l’équipe en plein match ! Evidemment, les Barcelonais finissent le match vannés (pressing de tous obligé)… mais pas tant que ça, visiblement. Le 3-4-3 un peu casse-gueule de Cruyff nécessitait plus d’efforts physiques, notamment à la perte de la balle, avec de mémorables replis défensifs à l’arrache sur contres…

Autre comparaison intéressante avec la Dream Team : l’occupation de la moitié adverse, et plus précisément les 20 derniers mètres. Une constante dans le jeu du Barça, d’hier et d’aujourd’hui. Avec Cruyff, on observait une densité maximale de joueurs blaugranas dans la surface adverse, avec parfois sept à huit joueurs dans les 20 derniers mètres de l’adversaire, avec un milieu Bakero à l’affût comme un attaquant et un défenseur Koeman qui rôde pas loin. Beaucoup de buts de Romario, Stoïchkov, mais hyper risqué en cas de contre ou d’interception (même si les milieux et les attaquants de Cruyff étaient eux aussi soumis à un boulot de récupération morfale dès la perte du ballon).

Aujourd’hui, trois ou quatre joueurs (Messi, Henry, Eto’o voire Iniesta) suffisent à déstabiliser une défense regroupée dans sa surface. Grâce à la technique supérieure (du basique contrôle/passe mais très haut de gamme) de ces quatre-là, les ouvertures font mouche. Là encore, et c’est mystérieux, on se demande comment Eto’o, Henry et Messi se retrouvent à marquer de près, presque libres de tout marquage alors que le bloc défensif était au départ apparemment hyper compact et infranchissable. Et c’est là qu’on comprend mieux pourquoi l’adversaire craque psychologiquement et lâche complètement (Lyon et le Bayern) : parce qu’il faut improviser en temps réel un nouveau système défensif à chaque offensive du Barça. Un truc de fou…

Dernier point notable : la symbiose télépathique. A la base, tout le collectif est connecté au modem Xavi-Iniesta. Tout marche à la perfection. Comme l’info, le ballon circule en flux continu sans vraiment d’entraves. Là aussi, on peut observer que le Barça de Guardiola est supérieur à celui de Cruyff dans la maîtrise quasi-totale du tempo, de l’espace et du contrôle du jeu. Un peu comme si le bas débit tout de même classieux de Cruyff avait été supplanté aujourd’hui par l’ADSL ultra sophistiquée de Guardiola. Philosophiquement, on prend peur… La Dream Team de Cruyff avait quelque chose de pas tout à fait parfait, d’un peu vulnérable. En bref : ce Barça était humain. Avec Guardiola, on touche à la quasi perfection, au foot robotisé. En tuant le père, Guardiola ne serait-il pas en train de tuer le foot ?

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