ASSE-OM (0-3) : Les Verts dans le Phocée…
Trop fort, Marseille. Trop faible, St-Etienne. What else ? Le classement. L'OM est deuxième, à un point du Lion's Club et St-Etienne est à l'Ouest, aux portes de l'Enfer, aux Bermudes. Premier relégable.
Au bout de dix minutes de théorème d’Archimède (tout corps projeté contre un mur se ramasse à la petite cuillère), on a compris que les Verts tiendraient au mieux une heure avant de plier. Du bluff sur les côtés durant le premier quart d’heure : Andreu-Mirallas à droite et du Varrault-Grax à gauche. Pas inintéressant du tout. Sauf qu’on n’est pas au hockey sur glace, où les possibilités de déborder derrière la cage pour centrer le palet en retrait sont parfaitement autorisées. Ici, c’est du foot. Alors les débordements stéphanois se finissent en 6 mètres, en corners mal tirés ou en centres pas dangereux…
Ben, ouais : l’axe du terrain est mastoquement marseillais. Du très lourd et du vicieux : Cheyrou et Cana. C’est simple, Cheyrou ne monte plus trop comme avant : il aligne les parpaings quand Cana distribue des pains (nerveux, le Lorik !). Derrière les deux nettoyeurs, une paire axiale façon Bouygues : du BTP massif (Hilton-Civelli). Et sur les côtés, un peu de poésie frontale (Mears et Taïwo). Résultat : les Verts n’avaient aucune chance de passer. C’était “No Way” pour atteindre la surface de Mandanda. Du cassage de dents sur la muraille. Les Verts étaient pourtant prévenus : le PSG était passé chez le dentiste le lendemain de PSG-OM au Parc (1-3).
Le compte à rebours s’est révélé impitoyable. L’OM a pris les choses en main dès le retour des vestiaires. A l’heure de jeu, donc, St-Etienne a craqué quand “l’abruti” de Mirallas a agrippé le marcel de Niang dans les 16 mètres sur un coup franc de Taïwo. Penalty de Niang transformé (60ème). Brandao double de la tête sur un centre de Cheyrou (73ème) et Niang triple de la tête aussi (76ème).
La routine pour l’OM et les Verts lessivés. Sarko n’était pas les tribunes et Perrin avait arrêté de faire semblant de prendre des notes sur son grand calepin à spirales Rodier (Clairefontaine ?). Faut pas en vouloir à Gomis, injustement sifflé à sa sortie à la 78ème. OK, il a raté un lob facile mais il est beaucoup trop seul devant. Gomis n’est pas Pauleta, capable de transformer du plomb en or. En plus, Ilan, normalement en soutien de Bafé, s’est planqué pendant tout le match. Et puis de toute façon, ils étaient tous les deux coupés de leurs milieux.
Logique : comme on l’a dit plus haut, Machado et Landrin se sont fait croquer par le midfield marseillais. Les Verts sont très mal barrés. On repense à la minute de silence ultra émouvante de tout Geoffroy Guichard avant le match, à la mémoire du cameraman des Magic Fan’s, tué accidentellement par une voiture ce week-end. Ambiance funèbre sur le Forez…
Marseille, c’est du lourd. Taillé à coup sûr pour gagner la Coupe de l’UEFA. Très costaud (Mears, Hilton, Taïwo, Civelli ou Rodriguez, Cana,…), très sérieux et sans fioritures. En fait, avec un OM qui lui ressemble, Gerets est juste en train de nous refaire un PSV Eindhoven-bis, un peu à la façon de Guus Hiddink : dur et efficace, avec juste un peu de « fantaisie » ici ou là (Koné, Niang, Valbuena). Et ça marche. Pour la course au titre de champion, Marseille dispose d’un atout de taille que l’OL actuel n’a pas : la solidité défensive. L’OM ne prend (presque) plus de buts et ne souffre d’aucune carence derrière. Or, on l’a encore vu contre Le Mans, l’OL flotte beaucoup trop défensivement. Lyon ne pourra pas éternellement compter sur le brio d’un Lloris décidément très décisif.
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