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Ángel Correa, cœur de lion

Par Ruben Curiel
Ángel Correa, cœur de lion

Une tumeur au cœur aurait pu mettre un terme à sa carrière. Mais un an plus tard, Ángel Correa s'est imposé à l'Atlético de Madrid. Désormais international argentin, le natif de Rosario s'attire déjà d'élogieuses comparaisons avec Messi. Portrait d'un miraculé. Entre meurtres, transfert douteux, et confirmation par le pape François.

18 juin 2014. Alors qu’Ángel Correa croit entrer dans une nouvelle dimension en quittant San Lorenzo pour l’Atlético de Madrid, la visite médicale va tout changer. Une insuffisance cardiaque est évoquée. Un kyste au cœur ensuite. Finalement, la nouvelle tombe. Le natif de Rosario souffre d’une tumeur cardiaque. L’Atlético annonce que le joueur sera opéré à New York, dans le meilleur centre de cardiologie du monde. La presse argentine annonce une période d’indisponibilité de six mois. D’autres vont jusqu’à évoquer une fin de carrière prématurée. Après l’opération, Correa déclare : « Je ne retournerai jamais aux États-Unis. » Raté. Le désormais protégé de Diego Simeone a remis les pieds sur la terre de l’Oncle Sam, plus d’un an après sa promesse. Au BBVA Compass Stadium de Texas, plus précisément. Et cela avec le maillot de la sélection nationale.

« Là-bas, tout le monde te tire vers le bas »

Las Flores. Rosario. Ángel Correa, entouré de dix frères et sœurs, grandit dans un quartier pauvre. La où le football se joue pieds nus, où les cages sont faites avec des pierres, et où les matchs prennent fin à la tombée de la nuit. La où le football peut sauver, surtout : « J’ai eu une enfance très difficile. Mon père est mort quand j’avais dix ans. Deux ans après, j’ai perdu mon grand frère (tous deux dans des conditions qu’il préfère taire, ndlr). J’étais petit, et je voyais que mes parents ne mangeaient pas pour qu’on ait plus de nourriture » , raconte « Angelito » dans El Gráfico. « Le quartier est gangrené par les gangs. J’ai connu des mecs qui jouaient très bien, mais se droguaient à longueur de journée. Mes amis m’ont toujours dit de tout donner pour le football » , raconte le jeune Argentin. Ce supporter inconditionnel de Rosario Central ajoute : « Quand tu viens d’un tel quartier, la vie est forcément difficile. Tout le monde te tire vers le bas, te dit que tu vas devenir accro à la drogue, ou finir en prison. Mon exemple montre qu’on peut s’en sortir. Avec des efforts, tout est possible. » Des efforts, Ángel Correa en fait lorsqu’il quitte le cocon familial à douze ans : « Après un match, j’ai fait un essai à Buenos Aires, à San Lorenzo. On était cinq du club d’Allianza. Ils nous ont tous pris. J’ai intégré le centre de formation directement. » À 14 ans, Correa assiste à une messe organisée par le club et dirigée par le supporter le plus célèbre de San Lorenzo, l’archevêque Jorge Bergoglio, l’actuel pape François. « Je vivais dans la pension du club, j’étais enfermé toute la journée. Ils nous ont proposé de faire notre confirmation, j’ai accepté » , raconte l’attaquant argentin. « Plus tard, on m’a dit que l’homme qui dirigeait la cérémonie est aujourd’hui pape. Je n’y croyais pas. Apparemment, je lui ai porté chance » , raconte Correa dans l’interview pour El Gráfico.

Un transfert douteux

Le début d’une histoire d’amour avec San Lorenzo. Qui aurait pu prendre fin à deux reprises. En 2013, la justice a ordonné une saisie de biens du club de San Lorenzo, pour des soupçons de blanchiment d’argent lors de la venue d’Ángel Correa. Selon le juge d’instruction, un pourcentage du joueur appartiendrait à la famille Cantero, qui dirige le gang narcotrafiquant « Los Monos » . Des écoutes téléphoniques ont même révélé des liens entre Francisco Lapiana, agent de Correa et Ramón Machuca, membre du gang.

La même année, Benfica tente de recruter le jeune Argentin, qui n’avait pas encore signé de contrat professionnel à San Lorenzo. « Benfica est venu et a proposé d’aider ma famille. Qu’est-ce que je pouvais faire ? C’est difficile parce que je voulais les aider » , raconte Correa. Le jeune joueur qui a fait ses débuts avec le Ciclón le 31 mars 2013, année du titre de l’équipe du pape François, aurait même dû soulever la première Copa Libertadores du club. L’Atlético Madrid avait autorisé le joueur à disputer cette rencontre, avant de s’installer définitivement dans la capitale espagnole. Mais la visite médicale a tout changé.

Tumeur cardiaque

Le verdict est inquiétant : Ángel Correa a une tumeur au cœur. La presse argentine évoque une rupture directe du contrat. Au contraire, l’Atlético va accompagner le crack argentin lors de sa récupération longue de six mois. Correa disputera ses seules minutes de football avec la sélection des moins de vingt ans argentins, lors du Sudamericano remporté par l’Argentine. Finalement, il fera ses débuts sous le maillot colchonero un an après son arrivée. L’attaquant a marqué son premier but en Liga, à Eibar, une minute après son entrée. Idem en Ligue des champions.

Ses bonnes performances ont même convaincu Gerardo Martino de le convoquer en sélection nationale. Lors du match amical face à la Bolivie (gagné sept à zéro par les Argentins), Correa a marqué son premier but avec l’Albiceleste. Ses entraîneurs sont sous le charme. Tata Martino d’abord, en conférence de presse avant sa première sélection : « La convocation de Correa était inévitable, c’est le jeune Argentin du moment. En compagnie des autres petits nouveaux, il aura sûrement un rôle important à jouer au sein de l’équipe nationale à l’avenir. » Diego Simeone, ensuite : « Il est différent des autres joueurs à ma disposition dans la zone de vérité ; il se retourne très vite et est très dangereux. Il a une très bonne vision dans les petits espaces, il est capable de provoquer des fautes et a l’audace et l’esprit rebelle nécessaire pour jouer au foot. Il n’a jamais peur, et nous aimons ça. » Le meilleur pote de Griezmann a même été adoubé par Leo Messi. Rien que ça.

L’intéressé répondait aux comparaisons avec le numéro dix barcelonais, avant sa première sélection : « J’espère pouvoir faire beaucoup de une-deux avec Messi. C’est le meilleur du monde. » Sans pression.

Par Ruben Curiel

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