- L1
- 16e journée
- Lille/OL
(4-3) Lisandro ne suffit plus
La marionnette d'Aimé Jacquet dans les Guignols de l'Info va pouvoir arrêter sa cure de valium. Après le 5-5 de Lyon-Marseille il y a un mois, le service des sports de Canal peut encore remercier la Ligue 1 de lui offrir un spectacle propre à faire sortir ses abonnés de la grisaille du dimanche soir. Pour dire vrai, il peut surtout remercier la défense lyonnaise et Monsieur Lisandro Lopez. Une fois de plus.
Se pointer sur le terrain avec un sponsor Toupargel tout pourri, dans un monde normal, est déjà bien trop insolent pour espérer repartir avec un bon résultat. Durant une mi-temps, les Lyonnais ont pourtant évolué dans une dimension parallèle au Stadium Lille Métropole (où leurs recruteurs ont une loge à l’année). Une dimension où le LOSC tire et l’OL marque. Une dimension où Lloris se troue et Landreau prend les buts. Malgré l’ouverture du score de Lisandro au bout d’une minute et huit secondes, ce sont les hommes de Rudi Garcia qui dominent le début de match, enchainant les frappes et les corners. Mais dans cet univers impitoyable, c’est LiLo qui en rajoute un sur penalty. Pas découragés pour un sou, les Lillois continuent à attaquer salement, encouragés par la défense en mousse de Cris et ses copains ainsi que par les petites erreurs du gardien des Bleus. Une sortie foirée, ça va, deux, bonjour les dégâts. Trois minutes à 2-0, ça suffit et Frau réduit le score de la tête après un arrêt moyen d’Hugo Délire.
Le problème, c’est que Lysandre peut tout faire sur le champ de bataille. En défense (on l’aperçoit se sacrifier pour contrer des centres), à la récupération et en attaque, l’Argentin est absolument seul dans son équipe, mais cela ne semble pas le gêner. À la 35è minute, il récupère un ballon à l’angle de la surface nordiste, mystifie Adel Rami et claque une frappe au ras du premier poteau. On aurait facilement fait reposer le score final sur l’issue du duel Rami/Lopez, et jusqu’ici tout se passe comme prévu.
Heureusement, la deuxième mi-temps aura rétabli la logique sportive. Lloris a beau ressortir ses plus belles manchettes et repousser l’échéance en étendant ses branches, il n’arrive pas à cacher la forêt de médiocrité de ses coéquipiers non-lisandresques. Gervinho par deux fois et Cabaye sur penalty (symbole de l’impuissance lyonnaise : Gassama était bien en retard sur Debuchy) permettent aux supporters lillois de ne pas repartir frustrés dans leurs foyers. Gomis (remplacé par Ederson à la 60è) a été inexistant, le milieu de terrain lyonnais n’a jamais réussi à jouer son rôle de filtre (Puel devrait rapidement abandonner le 442 pour revenir au 433 traditionnel) et la défense a été continuellement dépassée, Gervinho (qui devrait logiquement trimballer son sac à Tola Vologe la saison prochaine) n’a jamais été inquiété par un Boumsong inerte. Les chiffres sont parfois très parlants : Lloris a touché 53 fois le cuir en 90 minutes, sans doute un record.
Cette 16ème journée aura donc été celle qui a (enfin) reflété les mauvais résultats lyonnais sur le miroir déformant du classement, qui jusqu’ici ne cessait de répéter aux joueurs de Claude Puel qu’ils étaient les plus beaux du royaume. Coincés à la quatrième place entre Valenciennes et Auxerre, les Gones vont maintenant devoir regonfler leur défense et leur confiance. Côté Lillois, on enchaine un deuxième match à quatre buts et on met le pied dans la porte de la première partie de tableau, à seulement quatre points de l’adversaire du jour.
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