S’abonner au mag
  • Coupe du monde 2014
  • Groupe E
  • France

1996-2014, l’étrange parallèle des Bleus

Par Mathieu Faure
1996-2014, l’étrange parallèle des Bleus

Comme avant l'Euro 1996 en Angleterre avec le Mondial 1998 à la maison en ligne de mire, les Bleus entament une compétition internationale en pensant déjà à l'après. L'après, c'est l'Euro 2016 organisé en France. Une compétition que les Bleus rêvent secrètement de gagner. Pour ce faire, il faut se préparer dès maintenant. Comme en 1996. Et avec les mêmes recettes.

En 1996, Aimé Jacquet avait frappé fort avant de convoquer son groupe pour l’Euro. Champion d’Angleterre avec Manchester United, Éric Cantona, 30 ans et première idole de la toute jeune Premier League, ne verra pas son pays d’adoption avec le maillot Bleu. Le choix est dur et brutal. En interne, le sélectionneur des Bleus craint que la personnalité de Canto nuise à l’éclosion de la nouvelle génération. Le raisonnement est quasiment le même avec David Ginola, alors coqueluche de Newcastle. Les deux Frenchies d’Angleterre, talentueux à souhait, sont donc laissés à la maison. Un vrai pari. Le parallèle avec Samir Nasri est évident. Champion d’Angleterre avec Manchester City et titulaire indiscutable au sein de l’équipe de Pellegrini, Nasri a été laissé à la maison. Ce n’est pas son talent qui est remis en cause, mais sa capacité à phagocyter un groupe de 23 joueurs qui doit vivre ensemble pendant un mois. Didier Deschamps, qui était de l’aventure 1996 en tant que joueur, sait l’importance du vécu pour mener un groupe à la victoire. La victoire en Coupe du monde 1998 ne s’est pas construite en un an. Jacquet avait déjà posé les premiers jalons dès son intronisation, en 1994. Pour Deschamps, en poste depuis 2012, la donne est exactement la même. Le Mondial brésilien arrive après deux années de mandat. Il sera réellement jugé sur l’Euro 2016. Dès lors, il faut le préparer dès à présent. Donc Nasri et sa capacité « à appuyer là où ça fait mal » , comme le disait Raymond Domenech, sont priés d’aller en vacances loin du Brésil.

Faire confiance à la jeune génération

En 1996, Jacquet avait emmené dans ses bagages des jeunes prometteurs, et notamment la fameuse génération 1972 dans laquelle on retrouvait Zinedine Zidane, Lilian Thuram et Christophe Dugarry, tous âgés de 24 ans au moment de l’Euro. Avec eux, Mémé faisait également confiance à Bixente Lizarazu – 26 ans – qui avait profité de l’Euro pour débouter Éric Di Meco du poste de latéral gauche et à Fabien Barthez – 25 ans – encore dans le rôle de doublure de Bernard Lama. Ces cinq-là seront déterminants dans l’obtention du titre de champion du monde en 1998. À un degré moindre, l’Euro 1996 confirmait aussi la prise de pouvoir de Youri Djorkaeff et de Christian Karembeu, deux autres tauliers de 98. En leur donnant le volant de l’équipe de France dès 1996, tout en écartant les fortes personnalités, Jacquet a responsabilisé les jeunes internationaux. L’Euro a permis de poser la première pierre de 1998. Même logique à moyen terme pour Didier Deschamps sélectionneur. Ainsi, Paul Pogba, Raphaël Varane, Lucas Digne, Antoine Griezmann, Morgan Schneiderlin ou encore Rémy Cabella vont connaître leur première grande compétition internationale chez les A. Même si leur vécu en club est déjà très intéressant (surtout pour Pogba et Varane), un Euro ou une Coupe du monde, c’est autre chose. Ce Mondial au Brésil, sans réelle pression quant au résultat final, est avant tout un exercice. Ou comment vivre tous ensemble, en vase clos, dans une grande compétition internationale. Digne et Pogba ont connu cet exercice en Turquie l’an dernier avec les U20. Là, c’est le niveau au-dessus. Tant mieux. Deschamps a toujours dit qu’il allait se servir de 2014 pour préparer 2016. Comme Jacquet en 1996. Les chiens ne font pas des chats.

Emmagasiner de l’expérience pour la suite

2016, comme 1998, se jouera en France. Quand on sait que deux des trois trophées internationaux de l’équipe de France (Euro 1984 et Coupe du monde 1998) ont été gagnés à la maison, le millésime 2016 ne doit pas être une piquette. C’est interdit. Dès lors, l’enchaînement 2014-2016 est primordial pour le groupe des Bleus. À l’exception de Patrice Évra (33 piges aujourd’hui), Mickael Landreau (à la retraite dans un mois) et peut-être de Bacary Sagna (33 ans en 2016), l’ensemble du groupe présent au Brésil sera dans la fleur de l’âge en 2016. Cabaye, Lloris et Koscielny auront 30 ans, Matuidi et Benzema 29, Sakho 26, Pogba, Varane et Digne seulement 23. Autant dire que le groupe pétera la santé et aura déjà traversé un grand événement collectivement. Ce vécu emmagasiné au Brésil doit être déterminant pour la suite. Il ne faut pas se leurrer, il est préférable de se planter maintenant, au Brésil, qu’à la maison dans deux ans. Aimé Jacquet avait assuré le minimum syndical en Angleterre avec une demi-finale perdue aux tirs au but contre la République tchèque sans vraiment produire de jeu. Néanmoins, les Bleus étaient sortis de l’Euro sans avoir perdu un seul de leurs cinq matchs. Si les nouveaux Bleus atteignent le top 8 en proposant une idée de jeu – sachant qu’il manque Ribéry, Grenier et Mandanda – l’espoir d’un été 2016 victorieux n’est pas à exclure. On est bien loin des atermoiements de Knysna et de l’Ukraine. Comme quoi, en football, tout va très vite.

Par Mathieu Faure

Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

21
Revivez OM-Lens (2-1)
Revivez OM-Lens (2-1)

Revivez OM-Lens (2-1)

Revivez OM-Lens (2-1)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine