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Arsenal a une peur blue
Dimanche à Stamford Bridge, Chelsea peut définitivement mettre Arsenal hors course en cas de succès. La démonstration des Blues à l'Emirates (3-0) il y a trois mois n'incite guère à l'optimisme pour les Gunners.
Faudrait que quelqu’un se dévoue pour aider Arsène Wenger à ouvrir les yeux. Le papa gâteau des Gunners se refuse à faire du déplacement à Stamford Bridge dimanche un moment clé du championnat. Au mieux, un match important. « Si nous sommes au contact après avoir joué Chelsea, nous serons dans une position très forte. Avoir six points de retard n’est pas dramatique. Nous étions à 11 points de Chelsea en novembre. Pourquoi devrions-nous renoncer si nous sommes à 11 points ? » a ainsi déclaré le manager d’Arsenal dans le Daily Telegraph. A trop traîner avec des gamins, Wenger a fini par être contaminé par leur inconscience. On taquine, on taquine. On se doute bien que ce bon Arsène cherche surtout à enlever un peu de pression sur les frêles épaules de ses petits arsènaux.
18 buts encaissés face aux cadors
C’est Samir Nasri qui a vendu la mèche cette semaine dans L’Equipe. « Peut-être nous mettons-nous un peu trop de pression avant ces matches contre les gros car on se dit qu’ils sont déterminants pour le titre » . L’heure de se rappeler que c’est la première saison que Wenger a clairement affiché l’objectif du titre de champion. Si c’est là l’explication principale, alors il faut vite trouver un prof de taï-chi pour aider les Canonniers à se relaxer un peu car les dégâts sont considérables. Face aux deux cadors du royaume que sont Manchester United et Chelsea, Arsenal reste sur une très impressionnante série de sept revers et un petit nul, passif alourdi par la différence de buts : 18 pions encaissés pour seulement 5 inscrits. Qui dit pire ? Et encore a-t-il fallu que Liverpool y mette du sien (c.s.c. incompréhensible de Glen Johnson alors que les Reds marchaient joyeusement sur les Londoniens) pour que les Gunners mettent fin à près de trois ans d’échec face au club de la Mersey. Une gabegie qui interpelle d’autant plus que la saison passée, jusqu’au crash en demi-finale de Ligue des Champions face à MU (0-1, 1-3), Arsenal avait plutôt bien tenu le choc dans ses rendez-vous du Big Four. Depuis ce double clash manqué, les Gunners ressemblent plus que jamais à des enfants quand ils croisent la route des bonshommes du championnat. Comme si ce rendez-vous manqué dans les grandes largeurs avait instillé chez les Nord-Londoniens un sentiment d’impuissance qui ne les quitte plus depuis. Certes, la bande à Wenger n’a pas été ménagée par les blessures mais pas franchement plus que Manchester sans même parler de l’hémorragie continue dans les rangs de Liverpool. A une différence près : les Red Devils ont la profondeur de banc et la moelle nécessaires pour pallier aux coups du sort quand Reds et Gunners se mettent direct dans le rouge. En ce sens, Arsenal (et encore moins Liverpool) ne boxe pas dans la même catégorie que les deux leaders. Demandez donc à Chelsea !
Planquez vos femmes, Terry sera là !
On promettait de sérieux problèmes aux Blues en janvier avec le départ pour la CAN de leurs quatre Africains (Drogba, Kalou, Essien et Obi Mikel), soit autant d’éléments majeurs, pour ne pas dire vitaux dans la réussite de l’équipe. Mais l’escouade d’Ancelotti s’est promenée, en profitant à plein d’un calendrier au poil. Bizarrement, Chelsea a légèrement coincé au moment où l’on s’y attendait le moins, cette semaine en match en retard à Hull (1-1) alors qu’une victoire leur aurait offert un break sans doute décisif. A ce petit coup d’arrêt est venue s’ajouter la tempête médiatique du moment outre-Manche : l’affaire John Terry. Le capitaine des Blues a vu ses infidélités avec l’ex de Wayne Bridge étalées à la Une de tous les journaux britanniques. Une histoire de coucherie assez banale somme toute mais qui cette fois a fait florès et secoué l’Angleterre avec une force peu commune pour une affaire pareille. Face à la vindicte populaire, Fabio Capello a même retiré le brassard national à Terry. Pas forcément l’idéal au moment d’aborder ce match capital face à Arsenal. Pourtant, Ancelotti alignera bien son leader alors qu’il était peut-être question de libérer quelque temps afin de faire retomber la pression. A dire vrai, c’est plutôt une bonne idée surtout quand on songe au match aller, une démonstration tactique sur mesure pour Terry et l’ensemble de son arrière garde. En gros, laisser la balle aux Gunners, blinder l’axe et flécher le jeu vers les extérieurs pour obliger Sagna et ses potes à multiplier les centres sans futur en direction des nains de l’attaque perdus parmi les géants bleus. Du cousu main avant de planter tout ce joli petit monde en contre grâce à Drogba, serial killer attitré d’Arsenal (une douzaine de buts inscrits face à eux).
Alors, on s’avance peut-être un peu mais, sauf énorme bourde du bloc défensif de Chelsea, on ne voit pas bien comment Arsenal pourrait réussir le hold up à Stamford Bridge. A moins qu’enfin dans un grand rendez-vous, les jeunes ouailles rouges et blanches retrouvent cette insouciance qui les caractérisait par le passé. Pour peut-être montrer à Evra et tous les cyniques de services que l’enfance, ça a parfois du bon.
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