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- Inter Milan/Schalke 04
A Raul de jouer
Invité surprise des quarts de finale, Schalke 04 a vécu son entre-deux tours dans le tumulte, avec le bruyant licenciement de Felix Magath. Plus que jamais, les Allemands s'en remettront à Raul.
Ce que l’on se demande à propos du Shakhtar Donetsk, concerne également Schalke 04 : le club de la Ruhr peut-il le faire ? Peut-il renverser le champion en titre, et les Ukrainiens faire vaciller la meilleure équipe du moment ? Un coup dans le rétro pour donner une tendance : il y a tout juste deux ans, le club de la Ruhr disputait justement son premier quart de finale de Ligue des champions face … au Barça. Verdict : deux petites défaites (1-0 à l’aller comme au retour) mais une élimination sans discussion. Pour ce deuxième essai au même niveau, Schalke affronte bien le champion d’Europe en titre mais pas le grand favori de la compétition comme en 2008. Après la correction reçue par l’Inter à San Siro, le club de Gelsenkirchen va défier une équipe dont l’humeur pourrait osciller entre celle d’un convalescent déprimé et celle d’un revanchard empli d’orgueil. Les Allemands vont surtout retrouver le lieu de l’un des plus grands souvenirs de leur histoire moderne. Car en mai 1997, pour la dernière finale de l’UEFA jouée en aller et retour, c’est à Milan que Schalke 04 remportait son premier et dernier trophée européen face à l’Inter de Zamorano et Djorkaeff. Jens Lehmann se trouvait alors dans les buts et en pleine force de l’âge, tandis qu’Olaf Thon menait encore les offensives germaniques.
A l’exception de Zanetti, qui bouclait sa première année nerazzurra, les hommes de la Ruhr ne peuvent évidemment pas tabler sur un trauma interiste, sauf celui du frais derby de la Madonnina. Un nouvel exploit à Giuseppe Meazza constituerait surtout une heureuse coïncidence, d’autant qu’Il Capitano est bien le dernier élément interiste à se laisser hanter par les fantômes du passé. En appeler aux souvenirs peut toutefois contribuer à comprendre pourquoi Schalke en est là. En 1997, Raul n’en était qu’aux prémisses d’une carrière que l’on a longtemps cru unicolore, mais avait déjà inscrit huit buts en Ligue des champions. La saison suivante, il soulèvera le trophée majeur. A 21 ans.
Devenu meilleur buteur de la reine des compétitions, Raul a prolongé avec Schalke 04 au lendemain d’une qualification pour les quarts à laquelle son but du match aller à Valence doit beaucoup. Avec 16 réalisations en 40 matches, mais surtout porté par une expérience sans égale, le matador aux banderilles mouchetées s’annonce comme l’atout numéro un des Allemands. Pas un hasard que Leonardo se soit vu questionner d’entrée sur la présence de l’ex madrilène, de nouveau buteur ce week-end face à Sankt-Pauli. « C’est un joueur avec une histoire incroyable, et je crois (…) qu’il affronte un tel match avec beaucoup d’enthousiasme. Il est un des symboles du parcours de Schalke » a estimé le coach nerazzurro.
L’atout numéro 2 de Schalke devait se nommer Felix Magath, qui n’a pas son pareil pour mener des opérations commandos. Mais comme le club de la Ruhr aime se mettre des bâtons dans ses propres roues, et que l’ex-entraîneur du Bayern aurait pris sa casquette de directeur sportif un peu trop à coeur, le contrat du champion d’Allemagne 2008 avec Wolfsburg fut rompu au lendemain d’une qualification pour les quarts de finale qui redonnait pourtant du lustre à une saison passée dans l’ennui du ventre mou de la Bundesliga. Mardi soir, Schalke 04 devra aussi faire sans Mario Gavranovic, son jeune suisso-croate, qui pour sa première en Ligue des champions en huitième de finale retour, avait largement contribué à la qualification des siens. Autre forfait, celui de Peer Kluge, grand bosseur du milieu de terrain. Ralf Rangnick, ex de la maison (saison 2004-2005) et successeur de Magath, pourra toutefois compter sur le retour de Klaas-Jan Huntelaar, tout juste remis d’un bobo au genou droit. Pas forcément un renfort de poids non plus, car le Hollandais n’a pas inscrit un but depuis la mi-novembre et devrait débuter la rencontre sur le banc. Autant dire que les alternatives offensives sont réduites à minima pour Schalke. Mais tant qu’il y aura Raul …
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