- Copa America
- Quarts de finale
Un Big Four sud-américain ?
Ce soir débutent les premiers quarts de la Copa America 2011. Après un premier tour décevant, se profilent des demi-finales entre ténors : Argentine-Colombie, Brésil-Chili. A moins qu'un outsider ne s'en mêle.
Brésil-Paraguay
Ce qui est bien avec la drôle de formule que propose la Copa America, c’est qu’il faut quand même le vouloir pour être éliminé au premier tour. « Les deux premiers et les deux meilleurs troisièmes sont qualifiés pour les quarts de finale de la compétition » . Cette ligne du règlement de la compétition, les Paraguayens l’ont appris sur le bout des doigts. 0-0, 2-2, 3-3, les Guaranis montent crescendo dans cette Copa America. Costauds, les joueurs de Gerardo Martino se sont qualifiés avec trois points au compteur, grâce à un goal average plus séduisant que celui du Costa Rica (0 contre -2). Pleine de surprises, cette Copa America offre également la possibilité aux équipes sorties d’un même groupe de se revoir dès les quarts de finale. Les coéquipiers de Roque Santa Cruz retrouveront donc la Seleçao à La Plata, pour enfin se départager après un bel épisode I (2-2) à Cordoba. Auteurs d’un improbable come-back à la 90ème minute grâce à un but de Fred en phase de poule, les Brésiliens pourront cette fois-ci compter sur Neymar et Pato, tous deux en confiance après le festival auriverde face à l’Equateur. Dans la presse brésilienne, la mission de Mano Menezes a été clairement énoncée : pérenniser la mainmise brésilienne sur la Copa America depuis 2004 et une victoire au Pérou. Jamais deux sans trois, c’est ça ?
Les chances de qualification : Brésil 75% – 25% Paraguay
Argentine-Uruguay
Journalistes, supporteurs ou simples observateurs, argentins ou gringos, personne n’épargne l’Albiceleste. L’Argentine est nulle, Messi est un nabot, Tevez est moche, Banega exhibitionniste… Les clichés et détours faciles sont de sortie depuis les premières prestations de la sélection hôte du tournoi. Les deux premières. Car, comme beaucoup d’équipes talentueuses, l’escouade de Batista a su réagir une fois dos au mur. Leo Messi, soulagé par la présence dans le onze titulaire de Fernando Gago, pas le mec qui ne joue pas à Madrid, mais celui qui avait du football plein les chaussettes, et par Sergio Aguëro, sans doute le meilleur argentin du moment, a ressuscité et fait taire ces bavards de grattes-papier argentins. Mais quand on joue à la maison, le silence ne dure qu’un temps. Alors ce quart de finale est assimilable à un quitte ou double risqué. Soit ils s’inclinent et subissent les lourdes conséquences que l’on sait, soit ils gagnent, avec panache, et filent droit vers une victoire qui aura cela de beau qu’elle aura des airs de triomphe dans l’hostilité et la controverse. En face, l’Uruguay n’est définitivement plus celui de 2010. Forlan est en pré-retraite depuis que son agent a mal bossé l’été dernier, Cavani regrette le San Paolo et Suarez est bien seul. Bredouilles depuis 1993, les Argentins ont la pression. C’est donc un beau duel de cancres en quête de rédemption qui se profile.
Les chances de qualification : Argentine 70% – 30% Uruguay
Colombie – Pérou
Le Pérou intrigue. La Rojiblanca, c’est 10 défaites en onze matches entre octobre 2008 et octobre 2009, et seulement deux défaites en quatorze matches depuis, dont la dernière, pas vraiment méritée, en phase de poule face au Chili. C’est un donc un Pérou surprenant et en forme qui se pointe à Santa Fe, pour y affronter la Colombie, équipe la plus plaisante de cette étrange Copa America, emmenée par l’excellent Caramel Falcao, bien soutenu par Ramos, Guarin ou encore Rodallega. En plus d’être la seule équipe à maintenir éveillée les aficionados de la Copa, cette campagne colombienne est aussi la belle histoire d’un homme qu’on adore aimer : Mario Yepes. Vainqueur de la Copa America en 2001 (seule des cinq dernières éditions qui a échappée au Brésil) alors qu’il faisait ses premiers pas de titulaire indiscutable sous le maillot colombien, celui qui a été élu dans l’équipe type sud-américaine la même année pourrait finir sa carrière comme il l’a commencé : par une victoire. Gageons que personne ne lui souhaitera le contraire.
Les chances de qualification : Colombie 90% – Pérou 10%`
Chili-Venezuela
Le Chili a vite cédé son statut d’équipe frisson de cette Copa America à la Colombie. En misant sur la sobriété, les coéquipiers d’Alexis Sanchez ont récolté l’efficacité. Menés 1-0 par le Mexique à l’occasion du premier match, les Chiliens ont su égaliser puis revenir afin de ne pas se compliquer la tâche. Tenus en échec par l’Uruguay à l’occasion d’un match plaisant, les hommes de Claudio Borghi se sont ensuite imposés de justesse face au Pérou pour finir premiers de leur groupe C avec 7 points. Certes, ce Chili n’est pas forcément celui qu’on a commandé, mais il pourrait, à la faveur d’une rencontre plutôt abordable face au Venezuela, taquiner le Brésil en demi-finale. Car ce Chili, c’est quand même du talent à tous les étages. On attendait Sanchez, on a eu Valdivia, Paredes et surtout Vidal, autant de talents qui devraient mettre à mal une équipe Vénézuélienne pleine de ressources. Costauds face au Brésil, efficaces face à l’Equateur, les joueurs de Cesar Farias arriveront à San Juan décomplexés. Pas sûr que cela soit suffisant.
Les chances de qualification : Chili 80% – Venezuela 20%
Swann Borsellino
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