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Top 5: Coupe d’Allemagne
Derby de la Ruhr à Berlin ce samedi. L'ogre Schalke 04 affronte le MSV Duisburg, pensionnaire de 2.Bundesliga, en finale de Coupe d'Allemagne. Si les joueurs de Gelsenkirchen partent évidemment favoris, les "Zèbres" voudront réussir là où beaucoup ont échoué: devenir la première équipe non issue de l'élite à remporter le "DFB-Pokal".
Manuel Neuer tient à son trophée. Il faut au moins ça pour finir la saison de schizophrène qu’a vécu Schalke 04. Il lui faut au moins ça pour quitter son club de coeur par la grande porte. Il sait qu’il doit battre le MSV avant de soulever la coupe. Il sait que c’est largement faisable. Mais attention: à l’étage en-dessous, le MSV (encore en 1ère division il n’y a pas si longtemps que cela) a également réalisé une saison très moyenne. Alors si Olivier Veigneau et les siens peuvent remporter le trophée, ils ne se gêneront pas. Pour cela, il faudra tirer le meilleur des expériences précédentes: en effet, quelques clubs des divisions inférieures se sont hissé jusqu’en finale de coupe. Le bilan n’est certes pas très glorieux, mais il y a quand même eu des surprises sympa. Attention vintage.
1. Finale 1968, 1.FC Cologne / VfL Bochum: 4-1
L’année où tout est permis. Alors comme c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres, pourquoi pas un club de Regionalliga (à l’époque, deuxième division de RFA) en finale de Coupe d’Allemagne. Et c’est le VfL Bochum, un club mineur (sans jeu de mots) de la Ruhr qui s’y colle. Après des matchs au couteau face aux représentants de Bade-Wurtemberg (Karlsruhe et Stuttgart), les choses se corsent avec la réception du futur grand Borussia Mönchengladbach, qui vient de finir troisème du championnat. Finalement, une claque 2-0, et voilà Gladbach au tapis. Avec le Bayern Munich qui se pointe au tour suivant, on se dit que la blague va s’arrêter. Mais non: le tenant du titre, par ailleurs vainqueur de la Coupe des Coupes l’année d’avant, se fait éjecter 2-1. La surprise prendra fin en finale, en même temps que le VfL Bochum prendra l’eau face au 1.FC Cologne au Südweststadion de Ludwigshafen, score sans appel de 4-1. Malgré tout, il s’agit de l’une des plus belles performances au niveau national du club si cher à Herbert Grönemeyer.
2. Finale 1970: Kickers Offenbach /1.FC Cologne: 2-1
Une édition étrange. Pour cause de Coupe du monde au Mexique, le programme de la Coupe d’Allemagne s’est déroulé en deux parties, la seconde, à partir des huitièmes de finale, ayant commencé après le Mondial, donc lors de la nouvelle saison. Edition étrange aussi car, pour la première fois depuis sa création en 1934, le trophée a été soulevé par une équipe de deuxième division, les Kickers Offenbach. Le club de Hesse s’est offert un très joli tableau de chasse, accrochant notamment les dépouilles du Munich 1860, du Borussia Dortmund en huitièmes, le 1.FC Nuremberg en demies et le 1.FC Cologne en finale. Mais la vraie finale, elle, a eu lieu deux matchs plus tôt: en quarts de finale, les Kickers étaient allés battre leurs rivaux de toujours de l’Eintracht Francfort. Saison étrange enfin, car Winfried Schäfer (futur sélectionneur-globe-trotter) a réalisé un doublé peu commun: il a amplement bénéficié de la « pause » du Mondial, puisqu’il a été sacré champion d’Allemagne avec Mönchengladbach pour le compte de la saison 69/70, puis s’est retrouvé à Offenbach, avec lequel il a remporté la Coupe. Propre.
3. Finale 1983: 1.FC Cologne / SC Fortuna Cologne: 1-0
Un derby, un vrai de vrai. Dans la ville de l’un des futurs terminus du réseau Thalys, le 1.FC Cologne est clairement donné favori face à son voisin qui aura connu la 2.Bundesliga pendant 26 ans sans jamais accéder à l’étage supérieur. Mais le Fortuna n’a pas à rougir de son parcours: Fribourg, Ulm et Braunschweig sautent dans un premier temps, suivent ensuite les Borussia, Gladbach (en deux temps) puis Dortmund (en une manita bien sentie). Mais qu’y a-t-il à faire face à une équipe entraînée par Rinus Michels, avec Harald Schumacher au goal, et surtout un trident d’attaque Allofs-Fischer-Littbarski? Pas grand chose, malheureusement.
4. Finale 1992: Hanovre 96 / Borussia Mönchengladbach: 0-0 (4-3 tab)
Dès leur première rencontre, les mecs de Hanovre savaient à quoi s’attendre: un marathon. Exit le premier adversaire donc, Marathon, sur le score de 7-0. Suivront ensuite le VfL Bochum, le Borussia Dortmund, Uerdigen et Karlsruhe. A partir des demies, ça devient technique: face au Werder, ça va au tirs au but. Le gardien Jörg Sievers marque le pénalty du 6-5 avant d’arrêter celui de Marco Bode. En finale face à Gladbach, ça va de nouveau aux tirs au but; cette fois-ci, Sievers « affronte » un client sérieux en la personne d’Uwe Kamps, qui a arrêté quatre pénos au tour d’avant face à Leverkusen. Mais Sievers tire son épingle du jeu, en arrêtant deux pénaltys, contre un à Kamps. Le Danois Michael Schjonberg finit le taf, et Hanovre remporte son seul et unique trophée.
5. Finale 1993: Bayer Leverkusen / Hertha Berlin Amateure: 1-0
Les « Hertha Bubis » (les ptits du Hertha) demeurent à ce jour la seule équipe réserve à s’être hissée en finale de Coupe d’Allemagne. Emmenés par Carsten Ramelow, les Berlinois éliminent tour à tour Hanovre 96, le 1.FC Nuremberg et Chemnitz. Ils auront beau évoluer à domicile le jour de la finale, ils ne peuvent rien contre la malice d’Ulf Kirsten, qui inscrit le seul but de la rencontre. Pas fou, Ramelow signera quelques saisons plus tard au Bayer, pour lequel il jouera à 327 reprises, et où il deviendra « le légendaire Carsten Ramelow ».
Ali Farhat
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