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Super-Ligue ou nouvelle Ligue des champions, que va-t-on avoir ?

Par Pierre Rondeau
5 minutes
Super-Ligue ou nouvelle Ligue des champions, que va-t-on avoir ?

C’est le feuilleton de 2021, la réforme de la célébrissime Ligue des champions ou la création d’une Superligue européenne privée et fermée... ou les deux ! En coulisse se trame actuellement l’avenir du football continental et mêlent à la fois négociation, trahison, stratégie et coups bas. Et bientôt une série HBO ?

Voilà des jours, des semaines, des mois que dans les couloirs de l’UEFA, tout ce petit monde s’agite autour du grand projet : la réforme de la Ligue des champions. À tel point qu’entre ça et le projet de Superligue, plus personne n’y comprend rien. Pourtant, ça y est, une date est tombée. Normalement, on devrait enfin y voir plus clair le lundi 19 avril prochain. D’ici sept jours, donc. Après la semaine européenne, l’UEFA, avec les représentants des clubs, devrait se réunir pour officialiser la réforme de la Ligue des champions, dès 2024. Devrait, car ce projet ne cesse de subir rebondissements, ralentissements et reports. C’est simple, depuis le début de l’épidémie de coronavirus, on est passé par toutes les émotions.

La Superligue, un mirage de plus en plus visible

Alors que rien ne laissait présager de transformation ou de bouleversement lourd, la crise sanitaire a accéléré les choses. Les clubs, cumulant des pertes à plus de 6 milliards d’euros en moins d’un an, ont poussé la réflexion d’une Superligue européenne, compétition fermée, privée et ô combien lucrative, d’inspiration nord-américaine. Enfin, seulement certains clubs, ceux capables de truster les meilleures audiences à travers le monde : FC Barcelone, Juventus, Real Madrid, Liverpool ou Manchester United. Pendant de long mois, Andrea Agnelli, à la fois président de la Juventus et de l’ECA, le syndicat des clubs, a défendu ce projet, a monté des investigations, demandé conseil auprès de certains experts et conduit des business-plans. Alors qu’autrefois, dans les années 1990 et 2000, la Superligue n’était qu’un mirage, un fantasme ou un moyen de pression politique, le projet a pris une crédibilité très importante.

À tel point que l’UEFA, prise de panique à l’idée de perdre sa compétition lucrative, générant plus de 2,04 milliards d’euros par an de chiffre d’affaires, a pris les devants et a commandité différents groupes d’étude chargés de trouver la parade. À savoir : révolutionner sa Ligue des champions, plus lucrative et plus attractive. Durant tout l’été 2020, plusieurs projets sont présentés et un seul sort du lot, le « modèle suisse » : 36 clubs, une poule unique, 10 matchs en phase de groupes, des play-offs de qualification en phase finale, un véritable nouveau monde. Pendant tout le dernier semestre 2020, ce modèle a été présenté aux clubs et aux championnats européens, le but étant toujours de réunir le plus possible de partisans afin de couper court à toute perspective de compétition concurrente. Le syndicat des ligues, l’European League, se déclare favorable, à la seule condition que les championnats restent prioritaires et que la qualification passe par le mérite sportif.

Même l’ECA, longtemps hésitante, puisque consciente de l’intérêt d’une Superligue, en tout cas pour quelques-uns de ses membres, finit par obtempérer et accepte le deal. Une nouvelle C1 avec plus de matchs et plus de clubs, cela sera forcément plus rémunérateur et plus intéressant financièrement. On pensait alors l’inquiétude finie et le projet bouclé. La presse anglaise avait même dévoilé que la décision devrait être officialisée le mercredi 31 mars, lors d’une réunion exceptionnelle, en présence de tous les clubs, les équipes et les représentants des championnats. Oui, mais…

Le nerf de la guerre, c’est encore et toujours l’argent

Mais en fait, rien ne s’est passé comme prévu. La veille, mardi, les dirigeants de Liverpool, Manchester City, Manchester United, avec le soutien du Real, du Barça et de la Juve, refusent la réunion et demandent de reporter l’officialisation au 19 avril. Ils veulent récupérer l’intégralité des droits financiers et commerciaux de la compétition, sans cela, pas de nouvelle C1. On se dit alors que trois semaines de réflexion devraient permettre de trouver un terrain d’entente, que les négociations vont durer encore un moment, le temps d’aboutir à une solution qui convienne à tout le monde. Le Financial Times parle d’un joint-venture, d’une union d’entreprises pour prendre la direction de la société commerciale de l’UEFA, avec les mêmes attributions accordées aux clubs et à l’instance européenne.

Pourtant, samedi 10 mars, le quotidien L’Équipe sort une bombe : le projet Superligue existerait toujours. Malgré le projet suisse de l’UEFA, malgré la validation de la plupart des clubs et des championnats européens, Manchester United, City, Liverpool, le Real, le Barça, la Juve, le Milan et l’Inter continuent leurs investigations en faveur de cette nouvelle compétition. Pire, selon l’article, le PSG ne serait même plus de la partie, le club de la capitale préférant rester du côté de l’UEFA et de sa nouvelle Ligue des champions, jugée « plus intéressante ».

L’UEFA en Othello, le PSG en Iago ?

En coulisse, personne ne croit en cette perspective, personne n’imagine une seule seconde que le Paris Saint-Germain, 5e club le plus riche du monde et vice-champion d’Europe, soit doublé par l’Ajax, Porto ou Dortmund parmi les équipes invitées. En fait, tout cela ne serait que politique et stratégie, ces révélations ne seraient faites qu’à dessein dans le but de montrer à l’UEFA que la Ligue des champions reste importante, respectée et admirée, mais que sans plus de passe-droit accordé aux clubs, le risque de scission existerait bel et bien. « En montrant deux camps, l’un derrière l’UEFA, l’autre en faveur de la Superligue, on fait croire qu’une division existe et que des clubs restent attachés à la C1, à son histoire, ses symboles, son trophée, sa musique, son palmarès.[…]Fondamentalement, les riches ne veulent pas créer une nouvelle compétition, leur objectif est de prendre possession de la Ligue des champions », répète un ancien cadre de l’ECA interrogé. Vouloir le beurre et l’argent du beurre, en somme.

Il faut alors voir cela comme une tragédie shakespearienne : pendant que l’UEFA panique à l’idée de perdre sa coupe, le PSG et d’autres, comme le Bayern, lui répètent à l’oreille qu’ils sont de son côté face au camp adverse, celui des partisans de la Superligue. Mais pour rester, il faudrait seulement récupérer la gestion des droits commerciaux, sinon…

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Par Pierre Rondeau

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