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Ribas : « Ibrahimovic est très sympa ! »
Le Dijon FCO évoluera peut-être en Ligue 1 l'an prochain. Et si les Bourguignons ont toutes les cartes en main pour découvrir enfin l'élite du foot français, ils le doivent avant tout à un homme : Sebastian Ribas, actuel meilleur buteur de Ligue 2, déjà passé par l'Inter Milan d'Ibrahimovic, Zanetti ou Recoba, le tout à 23 ans...
Est-ce que tu es satisfait du point pris à Nantes ce week-end (Nantes 1-1 Dijon, 31e journée de L2) ?
Oui, plutôt. Nous avons pas mal été mis en difficulté par cette équipe de Nantes, et au vu de la rencontre, on est contents de prendre un point. Bon, ce qui est dommage, c’est qu’on menait jusqu’à la 93e (ndlr : et l’égalisation nantaise de Vivian), et qu’il est toujours rageant de voir la victoire nous échapper dans les dernières minutes. On tenait la victoire… Mais l’important, c’est que nous n’avons pas perdu malgré un match difficile. On a pris un point contre Nantes, une équipe qui n’est pas du tout à sa place en Ligue 2, c’est bien.
Dijon a réussi une remontée assez spectaculaire jusqu’à se hisser sur le podium… La montée est-elle devenue un objectif clairement affiché pour Dijon ?
Écoute, on sait très bien qu’on ne faisait pas partie des favoris en début de saison. On connaît tous les moyens de cet!te équipe de Dijon. On a déjà assuré l’essentiel : nous avons atteint la barre des 44 points pour être sûrs de se maintenir. Maintenant, le reste, c’est vraiment du bonus. On prend beaucoup de plaisir à jouer les premiers rôles, et c’est que du bonheur de pouvoir jouer contre des grosses équipes comme Nantes sans se mettre la pression.
Est-ce que l’effectif du DFCO a été réfléchi, en début de saison, pour se mêler à la course à la Ligue 1, ou est-ce plutôt un concours de circonstances ?
L’objectif que Dijon s’était fixé cette année est déjà atteint. Nous avons un staff formidable, des dirigeants qui travaillent énormément pour que l’on ait des bons résultats, et il ne faut pas oublier que notre président a beaucoup d’ambition. L’objectif, cette saison, était avant tout de former une équipe, un groupe solidaire, qui prend plaisir à jouer ensemble. Et c’est réussi. Maintenant que nous avons assuré le maintien et que le groupe vit bien ensemble, on va essayer de finir le plus haut possible.
Est-ce que tu penses que Dijon pourrait s’en sortir à l’étage supérieur ?
Je ne peux pas dire le contraire, et aller à l’encontre des ambitions du président, du staff, et de toute la ville. Pour l’instant, on a conscience qu’il se faut se concentrer sur les dernières journées. C’est un championnat où tout peut arriver, les choses évoluent très vite. J’ai énormément de confiance en ce groupe. Nous avons su trouver un mix parfait, entre de jeunes joueurs talentueux et d’autres plus expérimentés, qui nous apprennent beaucoup de choses. Il y a beaucoup d’entraide, et on vit très bien ensemble. Donc oui, je pense qu’on a les moyens de bien jouer en Ligue 1. Avec quelques recrues, peut-être…
L’exemple d’Arles-Avignon, une équipe montée par surprise et pas vraiment taillée pour la Ligue 1, et qui peine énormément cette saison, ne refroidit-il pas vos ambitions ?
Écoute, je ne veux pas trop comparer les équipes, comme ça. Arles-Avignon a été très bon en Ligue 2, l’an dernier, ils jouaient très bien. Après, évidemment, le niveau n’est pas le même en Ligue 1. Le président fait beaucoup d’efforts pour nous donner les moyens d’être compétitifs, le staff travaille avec acharnement… Je pense donc qu’il y a moyen de faire bonne figure en Ligue 1, avec beaucoup d’humilité et de travail. Même si le club est encore en train de grandir… Grandir, ça signifie aussi aller vers le plus haut niveau.
Sur un plan personnel, cette saison est celle de la confirmation pour toi. Déjà 19 buts d’inscrits !
C’est sûr que ça fait toujours plaisir pour un attaquant de marquer des buts. Personnellement, c’est donc une très bonne saison pour moi, je suis ravi. Il y a eu pas mal de rumeurs de transfert à mon sujet l’été dernier, et je suis donc persuadé d’avoir fait le bon choix en restant à Dijon. Le projet du club est intéressant, tout le monde a envie que le club grandisse, et on s’en donne les moyens. Rester ici m’a permis de me former un peu plus, et tout le monde a été gagnant, finalement. Mais je suis lucide : si je marque des buts, c’est parce que le groupe me rend performant. Même lorsque j’ai traversé des périodes de doute, quand je n’ai pas marqué pendant quelques matches, comme ça arrive à tous les attaquants, je n’ai pas perdu confiance. Dans ces cas-là, on se met au service de l’équipe et des consignes du coach. J’ai continué à bosser. Le travail finit toujours par payer, et je suis content que l’équipe en récolte les fruits.
Comment expliques-tu que le championnat de Ligue 2 soit si serré cette année ?
C’est ma troisième saison ici, en Ligue 2. Et c’est de plus en plus serré chaque année. Cette saison, c’est vrai que c’est assez incroyable (ndlr : Dijon est passé de la 8e à la 2e place en trois journées seulement). Mais le niveau se resserre aussi en Ligue 1, que ce soit en haut du tableau ou pour les équipes qui luttent pour le maintien. Je trouve que pour les équipes un peu plus faibles, c’est un contexte parfait pour créer des surprises, pour se lancer dans la course au championnat (sic). Après c’est vrai que les grosses équipes ne sont pas au rendez-vous, peut-être à cause de la pression…
Quels sont tes favoris pour l’accession finale en Ligue 1 ?
J’aimerais bien que Dijon fasse partie du trio de tête ! Après, je vois bien Évian et Ajaccio. Le Mans va se mêler à la course, c’est sûr, comme Le Havre. Ce sont des équipes qui connaissent le haut niveau, ils ont l’expérience des matches à enjeu. Ils vont être pressants jusqu’au bout.
Plusieurs rumeurs de transfert te concernant circulent depuis un mois (notamment dans L’Equipe). Beaucoup de clubs semblaient intéressés, mais il paraît que tu aurais déjà signé à Caen ?
Non, ce n’est pas vrai, je suis sous contrat avec Dijon. Dans ma tête, je suis à Dijon. On va jouer les sept derniers matches à fond, et ce sont sept finales… Pour l’instant, je ne pense pas à ce qui va arriver après. Arriver au plus haut niveau avec Dijon, ce serait top. Personnellement, je ne préfère pas avoir de contacts avec d’autres clubs pour l’instant, je préfère rester concentré sur Dijon et les matches qui restent à jouer. Ce sont mon père et mon agent qui s’occupent de ça.
Qu’est-ce que tu retiens de ton passage à l’Inter Milan (entre 2006 et 2008, à son arrivée en Europe) ?
J’ai appris beaucoup de choses à l’Inter Milan. J’ai eu l’opportunité de côtoyer de grands joueurs, comme Zanetti, Cambiasso, Vieira, Ibrahimovic, Recoba, Adriano… Je pourrais continuer longtemps, la liste est longue… C’était une chance incroyable, pour un gamin de 17 ans comme moi, d’apprendre au contact de joueurs comme ça. En dehors du terrain ou sur le terrain. C’était un peu comme être à l’université, pour moi. Mais à l’Inter, c’était très difficile de se faire une place, à l’âge que j’avais. Je jouais en Primavera (ndlr : équipe réserve). Mais mon passage à l’Inter n’est pas du tout un échec. C’est déjà une fierté et une réussite en soi d’avoir signé à l’Inter. Il n’y a que très peu de joueurs qui ont réussi à passer de l’équipe réserve en équipe pro : Martins, ou Balotelli, mais même lui a été transféré assez rapidement ; c’est vraiment très compliqué de se faire une place dans un tel club. Mais c’est tout à fait normal, il faut l’accepter. Ensuite, Dijon s’est présenté au bon moment, alors que je voulais trouver un nouveau challenge sportif.
Il est sympa, Ibrahimovic ?
Ah oui, c’est un mec très gentil, très ouvert, il parle beaucoup (sic). Beaucoup de choses sont dites à son sujet, parce qu’il donne une certaine image de lui. En privé, il n’est pas du tout le même. Il parle beaucoup aux jeunes, par exemple. C’est un type très sympa. Moi, je discutais plus avec Zanetti, Cambiasso ou Recoba, qui sont sud-américains. Un jour, Recoba, qui est uruguayen comme moi, est arrivé au stage de début de saison avec beaucoup d’argent sur lui… C’était pour régler en une fois toutes les amendes qu’il allait ramasser au cours de la saison ; il disait : « De toute façon, je vais m’en prendre plein, alors autant être débarrassé… »
Propos recueillis par Julien Mahieu
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