Noël Le Graët s’emporte contre les sanctions collectives

Noël a les boules.

Alors que le débat sur les interruptions de rencontres et les interdictions de déplacement des supporters fait rage, le président de la Fédération française de football Noël Le Graët s’est vigoureusement positionné contre le « tout-répressif » . Non sans glisser au passage l’un ou l’autre petit tacle aux politiques : « La sortie de crise se fera toute seule, a-t-il ainsi déclaré dans une interview accordée à Ouest France. On travaille avec les présidents de club, des gens qui ne la ramènent pas tous les matins, qui ne vont pas faire les beaux sur les plateaux de télévision. »

L’ancien président de l’En Avant de Guingamp en a assez que le football soit accusé de maux qui concernent l’ensemble de la société. « Pour être clair, je trouve qu’on arrête trop de matchs. Cela fait plaisir à certains ministres, mais moi, ça me gêne. Le football ne peut pas être pris en otage pour des propos vulgaires. Ce n’est pas le foot, mais la société en général qui doit y réfléchir, à l’école ou dans les entreprises, partout » , a-t-il notamment estimé, ajoutant que « quand sur 30 000 personnes, il y a 2 000 imbéciles, je ne veux pas que les 28 000 autres soient punis. »

Sur la question des interdictions de déplacement, le Breton de 77 ans n’a pas été plus tendre avec les pouvoirs publics, et critique là aussi la politique du gouvernement : « Cela me gêne, il faut que ça s’arrête. J’en ai parlé avec certains préfets, ils ont des instructions… Je dois avoir rendez-vous avec les membres du ministère de l’Intérieur et la ministre des Sports le plus vite possible.[…]On se couvre trop vite et on arrive à des situations ridicules, comme interdire des déplacements de quelques dizaines de kilomètres. Lorient – Brest, par exemple. Non, mais, franchement…[…]Priver 2500 personnes de déplacement, alors qu’il n’y a que 10% d’abrutis, c’est stupide.[…]Le tout-répressif n’est pas la solution. Selon moi, dans la vie, plus on sanctionne, plus on donne envie. À chaque fois que vous interdisez à un gosse de faire une connerie, il en fait encore plus. Je préfère le dialogue, la sensibilisation, l’éducation, la confiance aussi. »

Fallait pas nous l’énerver.