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Bilbao, à l’ancienne
Avant la semaine de la vérité, le Real a du mal à faire semblant de toujours jouer la Liga. Sauf que ce soir c'est Bilbao et chez ces gens-là, on ne triche pas, on joue. Présentation.
« C’est vrai qu’on pourrait penser qu’on le dit juste pour parler mais aucun des joueurs qui sont passés par cette institution n’a jamais renoncé à quoique ce soit. Tant que mathématiquement c’est encore possible, cette équipe se battra jusqu’à la fin parce que dans ce club, on ne renonce jamais » . Aïtor Karanka est un bon élève. Basque de sang, ancienne légende de l’Athletic Bilbao et du Real, l’adjoint a remplacé hier le Mou en conf de presse. Karanka a bien révisé ses classiques : le Barça est irrattrapable et la Liga est finie depuis la semaine dernière ? Certes. Mais ici c’est Madrid et les titres ne se jettent jamais à la poubelle. Sauf que les mots mentent, pas les actes. Le Real a laissé tomber la Liga depuis bien longtemps. Le championnat ne sert désormais qu’à vaincre l’angoisse qui monte et à faire peur à Guardiola. Real et Barça vont s’affronter 4 fois en 18 jours pour se disputer 2 titres. Alors oui Bilbao, c’est gentil.
Sauf que l’Athletic Bilbao c’est – avec le Barça – le club qui en veut le plus au Real. Pour des raisons historiques ces deux-là n’en finissent pas d’être rivaux. L’Athletic, c’est le seul club avec le Barça et le Real à n’être jamais descendu en deuxième division, c’est aussi l’un des 4 seuls clubs espagnols (Bilbao, Osasuna, Real, Barça) dans lesquels socios sont tout-puissants. Et puis surtout, Bilbao c’est le Pays Basque, province à forte tendance nationaliste. Du coup, quand le Royal Madrid débarque en Euskadi, San Mamés fait le plein de bruit et d’Ikurriña, le drapeau basque. Aujourd’hui, on jouera le 100ème Bilbao-Real de l’histoire. Depuis 1913, ces matchs se sont toujours déroulés dans ce stade qu’ici on appelle la Cathédrale. Historiquement les stats sont plutôt côté Rojiblanca avec 47 victoires, 18 nuls et 34 nuls. Ce soir, Bilbao (5ème) peut s’assurer une place européenne contre un Real plutôt distrait. Attention aux doigts.
Euskadi, l’autre pays du football
Joaquin Caparros, le magicien andalou, baisse la pression : « ce match ne sera pas définitif pour nous, car il nous resterait encore 21 points à disputer » … sauf que trois points ce soir permettraient à ses gosses de s’installer en Première dans le train pour l’Europe. Pas mal pour une équipe qui a touché le fond en 2007. Les basques se sauvaient à l’époque d’une relégation honteuse lors de la dernière journée de championnat. Mais depuis que Caparros transpire sur le banc basque, l’Athletic est en progression constante. En 2009, son Athletic est finaliste de la Coupe du Roi (24 ans plus tard) contre le Barça du triplé. La saison suivante, les rayés termineront huitième à un poil de l’Europe. Cette saison, les lions basques ont bien failli réaliser le casse du siècle en presque éliminant le Barça en Coupe. Les catalans se qualifient grâce à un but d’Abidal mais sans gagner (0-0 au Camp Nou à l’aller, 1-1 au retour).
A Madrid, les esprits sont ailleurs. Il n’y en a que pour le Barça. Pour Marca, le retour de ¼ à Tottenham n’est qu’une tracasserie administrative et Bilbao c’est bien gentil mais à part Llorente, pas grand chose à voir. Les choses sérieuses c’est la semaine prochaine. Mercredi : Tottenham à Londres. Samedi : Barça à Bernabeu. Le reste n’est, au mieux, qu’un filage de ce qui se passera dans quelques jours. Alors comme il faut bien se faire un peu peur pour réveiller la bête endormie, on se repasse les 16 buts basques marqués de la tête (sur 47) marqués et les plus belles actions du grand Llorente (15 buts, 8 de la tête). Mais Bilbao on connaît c’est : pressing façon pitbull, récupération, grande balle sur Llorente, déviation sur Toquero, centre, tête de Llorente, but. Ici, le Toque est un truc de plouc. A Bilbao on joue au foot, pas au flipper.
Procès d’intentions
Benzema, mis au chaud pour la Champions et Khedira, grippé (sic) n’en seront pas. Adebayor et son mètre quatre vingt onze en pivot, y seront eux. Mou devrait faire de son mieux pour avoir l’air de jouer le championnat. Le 11 madrilène sera donc expérimentale histoire de reposer son monde. Option 1 : 4-3-3 avec Higuain, Adebayor et Ozil mais pas de Ronaldo laissé au repos : Casillas/Marcelo-Albiol-Pepe-Ramos/Alonso-Lass-Granero/Ozil-Adebayor-Higuain. Option 2 : 4-2-3-1 avec Ronaldo et Kaka mais pas d’Higuain :Casillas/Marcelo-Albiol-Pepe-Ramos/Alonso-Lass /Ozil-Kaka-Higuain/Adebayor. En face Caparros la joue moins discret car la seule incertitude repose sur le petit génie homemade Muniain sur le côté gauche. L’Athletic de ce soir ce sera donc : Iraizoz/Castillo-Ekiza-SanJose-Iraola/Javi Martinez-Orbalz/Gurpegui-Toquero-Muniain/Llorente. 11 basques, 7 formés au club. Du foot à l’ancienne quoi.
Thibaud Leplat, à Madrid
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