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Benjamin D’Hommeaux : « Faire un five avec sa femme, c’est royal »

Propos recueillis par Maxime Feuillet
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Benjamin D&rsquo;Hommeaux : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Faire un five avec sa femme, c&rsquo;est royal<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Marié depuis août 2014 à l'internationale française et joueuse au PSG Jessica Houara-D'Hommeaux, Benjamin explique, pour la Saint-Valentin, sa vie de HAB : le Husband and Boyfriend. Une WAG au masculin.

Ça fait quoi d’être marié à une footballeuse de très haut niveau ?

Avant tout, c’est une fierté. À la base, je suis un grand passionné de foot, alors voir sa femme jouer à ce niveau, être présente dans les médias, ça me rend très fier, c’est le mot.

C’est quoi la réaction des gens quand on dit que sa femme joue au PSG ?

En général, les gens sont tous un peu surpris. Ça leur fait un peu bizarre de voir une fille jouer au foot. On habite en Île-de-France, elle joue au PSG, donc il y a pas mal de Parisiens dans notre entourage qui sont intrigués, et il y a des questions qui reviennent souvent. « Est-ce qu’elles sont professionnelles ? Est-ce qu’elles connaissent Nasser et Zlatan ? » Les gens sont impressionnés la plupart du temps.

Des fans vous arrêtent parfois pour prendre une photo avec Jessica ?

Ça commence, il y en a de plus en plus. C’est venu avec la plus forte médiatisation du foot féminin. Mais maintenant, quand on va faire les magasins, quand on est dans la rue, les gens la reconnaissent, et c’est toujours sympa.

Et c’est toi qui prends les photos ?

C’est surtout des selfies maintenant, mais ça m’arrive aussi de jouer le photographe quand ils sont deux, trois à la reconnaître. Si je peux dépanner, je dépanne, mais je ne suis pas le photographe officiel (Rires).

Tu la vis comment, cette situation, quand on la reconnaît dans la rue ?

C’est de la fierté là aussi. Au départ, quand je l’ai connue en 2011, elle était au PSG en statut amateur encore. Elle bossait la journée comme secrétaire médicale, et le soir, elle partait à l’entraînement. Elle n’était vraiment pas connue. J’ai vu de près sa progression, son explosion footballistique, donc c’est une fierté quand les gens lui demandent une photo avec elle. Je sais que les gens sont contents de prendre une photo, donc je laisse faire facilement. Même si c’est un garçon, je ne suis pas jaloux.

Parle-nous des rassemblements avec les compagnons des joueuses. Comment ça se passe ?

C’est surtout en équipe de France que ça arrive. Ce sont les matchs où toutes les familles viennent, on se retrouve tous en loges. Je me suis fait des amis dans les familles des joueuses, encore vendredi soir, j’étais en soirée avec la famille de Wendie Renard. Ça fait des nouvelles rencontres, c’est sympa. À Paris, ça se fait peut-être un peu moins, chacun est un petit peu plus tranquille dans son coin. Je sais que c’est son club, son « entreprise » , donc je suis un peu plus discret lors des matchs au PSG.

Et lors des rassemblements avec les Bleues, il y a possibilité pour les joueuses de se retrouver en famille avant des matchs importants ?

Le jour J, c’est compliqué, mais on les voit à l’hôtel après les matchs. Et puis si elles sont à l’hôtel ou à Clairefontaine pendant trois-quatre jours, il y a toujours des créneaux qui sont aménagés pour qu’on puisse leur rendre visite, elle me dit quand je peux passer et puis je fais en fonction, et comme j’habite en Île-de-France, je suis à côté.
Est-ce que certaines femmes de footballeur sont vraiment là pour l’amour qu’elles portent à leurs maris. S’il était vendeur au marché, est-ce qu’elles se seraient mis avec ?

Il y avait eu une petite polémique concernant l’hôtel des compagnes des Bleus lors du Mondial au Brésil, vous allez faire la même chose pour la Coupe du monde au Canada cet été ?

Je profite de la question pour faire passer le message à la FFF. S’ils peuvent organiser le voyage pour les familles des footballeuses lors de cette Coupe du monde, parce que pour le moment, rien n’est encore fait. Pour l’Euro en Suède, il y a deux ans, on a vraiment dû se débrouiller tout seuls. On est partis en colocation à trois, mais pour les frais, c’était un peu la galère, donc j’avais pu rester seulement 5 jours là-bas. Ce serait sympa pour cette Coupe du monde que la FFF nous organise un voyage tout programmé, tout planifié. Si tout est organisé, tu me mets même dans un foyer, je ne dis rien, même si c’est au camping, j’y vais.

Justement, tu en penses quoi de cette médiatisation des femmes de footballeurs ?

Je pense que parfois, certaines sont prédestinées à sortir avec des footeux. Elles voient ça limite comme un métier, enfin, surtout en Angleterre, je pense. C’est plus mis en avant là-bas, ils ont plus cette culture que nous en France. Ça fait partie du monde du foot, il y a aussi du matérialisme là-dedans. Est-ce que certaines femmes sont vraiment là pour l’amour qu’elles portent à leurs maris. S’il était vendeur au marché, est-ce qu’elles se seraient mis avec ? Mais bon, si ces couples sont heureux ensemble, tant mieux pour eux, mais j’ai peur qu’il y ait aussi un peu d’hypocrisie dans ce milieu-là malheureusement.

Et toi par amour, tu serais capable de faire comme la copine de Nasri en insultant Philippe Bergeroo s’il ne retenait pas Jessica dans les 23 ?

(Rires) Non justement, je me tiens bien loin de tout ça. En tant que mari, je garde cette distance par rapport à tous les contacts qu’elle a dans le football. Je ne vais pas m’immiscer partout. Je ne vais pas parler à gauche, à droite, je fais attention. Si je pense un truc, je vais le garder pour moi ou en parler à ma femme, mais ça ne va pas aller plus loin. Ce qu’a fait la femme de Nasri, ce n’est ni bon pour elle, ni bon pour lui de toute façon.

Si elles gagnent la Coupe du monde cet été, on vous voit débarquer sur la pelouse après la finale comme les femmes des Allemands au Brésil en juillet dernier ?

Ah je ne sais pas, peut-être. Quand tu gagnes une Coupe du monde, je pense que ça ne se calcule pas, ça se fait dans la spontanéité. Mais ce serait beau. On partagerait ce moment avec tout le monde, comme on les suit souvent, ce serait un bel accomplissement. Là, elles font une grosse préparation. Après, comme elles le disent, ça reste des matchs amicaux. Quand on arrive en compétition, tout est différent. Elles ont bien la tête sur les épaules en tout cas, donc ça donne des raisons d’y croire.

Raconte-nous la rencontre avec Jessica. Comment ça s’est passé ?

C’était en 2011, il y avait un PSG-Lyon à Créteil, donc juste à côté de chez moi. On est partis voir le match avec des potes, je m’intéressais bien au foot féminin déjà. Ensuite, j’ai réussi à prendre contact avec Jessica pour parler de foot avec elle, et puis on a bien parlé pendant deux-trois semaines. J’ai eu son numéro, on s’est vus, et puis ça s’est fait naturellement. À l’époque, elles étaient amateurs, donc un plus accessibles qu’aujourd’hui.

Tu trouves que ça a changé avec l’arrivée du professionnalisme ?

Vu que les joueuses gagnent peut-être un petit plus d’argent, qu’elles sont plus médiatisées, ça peut attirer des personnes pas toujours bien intentionnées, qui veulent en profiter, donc oui, elles sont un peu plus méfiantes par rapport à ça. Un peu plus sur la défensive. Si j’allais parler à Jessica maintenant, peut-être qu’elle ne répondrait pas.

Tu as joué un peu en amateur toi aussi. Vous arriviez à concilier vos deux carrières ?

J’ai commencé tout petit à Combs-la-Ville avec mes amis, j’ai toujours joué pour ce club. J’ai joué en Excellence, c’est le plus haut niveau que j’ai atteint. Il y a une histoire entre Jessica et Combs-la-Ville d’ailleurs. Avant qu’elle passe professionnelle, elle était libre l’été de s’entraîner où elle voulait. Elle faisait un stage avec un préparateur physique qui s’occupait aussi de joueurs pros. Et un jour, ils sont venus jouer à Combs-la-Ville faire un match contre notre équipe. Je n’avais pas pu y aller, mais ça m’avait surpris d’entendre qu’elle était venue jouer sur mon terrain. Après, j’ai continué à jouer pendant une année et puis on a déménagé pour s’installer à côté de son centre d’entraînement. C’est à l’opposé de là où je jouais avant, donc j’ai dû vite arrêter. Quand tu vis avec une pro, le planning est un peu compliqué, donc c’était dur de continuer à jouer.
J’ai des amis qui se battent pour regarder un match du PSG, moi je suis tranquille.

On t’a déjà reconnu comme « le mec de Jessica Houara » sur un terrain ?

À Combs-la-Ville, non, parce qu’à l’époque, elle n’était vraiment pas connue. Après, ça lui arrivait de m’accompagner quand on faisait des five, et parfois on la reconnaissait là-bas. Les gens savent que je suis le mari de Jess, mais on ne m’a jamais rien dit de spécial à ce sujet. Mais c’est sympa d’aller jouer avec elle, c’est comme si tu faisais un five avec des potes, mais en fait, c’est ta femme, donc c’est royal.

Elle t’a déjà mis des gros tacles ou des gros coups d’épaule ?

Non, parce que j’ai toujours une technique, c’est de me mettre avec elle (Rires). Comme ça, je ne me mange rien. Si elle vient jouer, c’est toujours dans mon équipe, point barre.

Imaginons que demain, Jessica soit transférée à l’étranger, tu fais quoi, toi ?

S’il y a transfert, c’est qu’elle ne se sentirait plus bien au PSG, donc il faut se mettre à sa place. Il faut être à l’écoute, analyser ce qui va ou ce qui ne va pas. Après, si tu me dis d’aller vivre en Irlande, je ne sais pas quoi te dire. Ça dépend, en fait, ce sont des décisions qu’on prend en commun, mais on a signé l’acte de mariage, donc je vais la suivre quoi qu’il arrive (Rires).

Voir un D’H (les maillots de Jessica sont floqués « Houara D’H » ) pour D’Hommeaux sur un maillot des Bleus, c’est un rêve qui se réalise pour toi ?

Non, du tout, je ne le prends pas comme ça. J’ai pas mal de potes qui viennent me dire « ah c’est bien tu n’as pas pu être pro, mais tu as quand même ton nom derrière le maillot » . Même elle, elle a envie de l’avoir, ça lui donne une « nouvelle force » . Elle garde son nom de jeune fille, puisque c’est le nom de son papa à qui elle tient énormément et « D’H » , c’est juste pour le clin d’œil. C’est quelque chose qui la booste encore plus de devoir se battre pour deux noms.

Et ça fait quoi de savoir que sa femme porte le maillot du PSG et que son nom de jeune fille est l’anagramme parfait d’Hoarau ?

(Rires) Ça, il y en a beaucoup qui lui disent. Cette blague, elle l’a entendue des dizaines de fois comme le hip-hip-hip Houara.

On change un peu de sujet, le conflit pour la télécommande le soir, il se règle comment ?

Il n’y a même pas de conflit ! Le programme, c’est foot. beIN Sport ou Canal + pour le match du dimanche. Parfois, je vais dormir pendant qu’elle, elle continue à regarder L’Équipe du dimanche. Donc c’est plutôt pas mal, j’ai des amis qui se battent pour regarder un match du PSG, moi je suis tranquille.

Et quand vous faites les courses, vous prenez les paquets de chips du PSG ou pas ?

Non, je les ai vues hier pour la première fois, ça m’a surpris. Mais on n’en est pas encore à ce point-là. Il y a déjà beaucoup de trucs du PSG à la maison, on ne va pas en rajouter.

Dernière question, c’est votre première St-Valentin depuis le mariage en août dernier, c’est quoi la St-Valentin type lorsqu’on est l’époux d’une footballeuse du PSG ?

On s’en fout royalement (Rires). Ça ne représente vraiment rien pour nous, on ne se fait même pas de cadeau !

Vacances nous voilà 😁👍 #instavacances #instaamor #amormio #folie #futursmariés

Une photo publiée par Jessica Houara d’H (@jessicahouara) le 24 Juin 2014 à 12h35 PDT

Dans cet article :
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