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Turquie, le cimetière des éléphants

Par Quentin Müller
Turquie, le cimetière des éléphants

Viré au bout de 4 mois et 20 jours, Cesare Prandelli n'aura pas fait long feu en Turquie. Son éviction pose la question de la difficulté d'adaptation des entraîneurs étrangers à la mystérieuse Spor Toto Süper Lig. 

En vingt matchs toutes compétitions confondues, l’ancien sélectionneur de la Squadra Azzurra a tout juste la moyenne avec 10 victoires pour deux nuls et huit défaites. Autrement dit, le bilan d’un élève moyen davantage proche de l’avertissement travail que des encouragements. À l’image d’un Roberto Mancini qui n’aura fait que neuf petits mois, le conseil de classe turc a une nouvelle fois décidé de faire usage de la peine capitale : le licenciement. Mais les deux transalpins ne sont certainement pas des exceptions. Voilà un petit temps déjà que la Turquie avale, puis recrache des grands noms du football européen peut-être trop indigestes. On pourrait même dire qu’elle en fait la collection. Frank Rijkaard ou Gheorghe Hagi pour Galatasaray n’ont jamais passé le cap des deux saisons. Pareil pour Zdeněk Zeman, Joachim Löw, Zico ou encore Luis Aragonés, passés en coup de vent au Fenerbahçe avec la même insignifiante longévité.

« Quand l’euphorie est passée… »

En Turquie, la Spor Toto Süper Lig n’est certainement pas un championnat à la valeur d’un litre de sans plomb 95. Toto brasse chaque année des millions et des millions d’euros. D’ailleurs, les équipes turques ne sont pas loin d’être les plus actives sur le mercato en Europe. « C’est le problème en Turquie. À chaque mercato d’été, t’as 50 % de l’effectif qui change » , raconte le Français Yannick Kamanan, passé par Sivasspor de 2009 à 2011. Pour une grande majorité de locaux, le football turc est beaucoup trop politisé. Les millions sont investis sur du court terme et ciblent souvent le clinquant à défaut d’une réelle politique tournée vers du long terme. La formation de jeunes joueurs, mais aussi de jeunes coachs est boudée. La Spor Toto préfère ainsi se jeter dans les bras de vieux techniciens venus tâter de la pépète et soigner leurs rhumatismes sur les bords du Bosphore. Prandelli et Galatasaray avaient convenu d’un salaire à hauteur de 5 millions d’euros annuel. Ce qui n’est pas loin – rappelons-le – des 7,5 millions d’euros de Carlo Ancelotti au Real Madrid. Pour Yannick, tout semble se jouer autour de la prise de fonction du coach étranger : « Pour moi, si tu fais attention aux grands entraîneurs, comme Ancelotti, Guardiola ou Mourinho, ces gars s’investissent dans le projet du club, la langue, le pays, la culture, etc. » Toujours bien accueillis par la presse et impressionnés par le tintouin des supporters à leur arrivée à l’aéroport, les coachs étrangers déchantent rapidement : « Au début, la nouveauté est belle, donc ça motive. Mais après quand l’euphorie est passée, et on arrive dans la réalité du truc, c’est là que tu vois si le gars s’est investi assez pour être l’homme de la situation » , croit savoir Yannick. Forts de leurs brillants curriculum vitae et bardés d’a priori, les anciennes starlettes des bancs de touche de Serie A, de Liga ou de Premier League s’en sont toutes cassé le dentier.

Quotas et argent

En 2008, au sortir de son triomphant Euro avec la Roja, le vieillissant Luis Aragonés débarque au Fener avec Daniel Guiza, alors pichichi en Liga pour 14,3 millions d’euros. La mayonnaise ne prendra jamais. C’est le cas aujourd’hui pour Goran Pandev, transféré pour 3 millions d’euros et qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Pareil pour le Suisse Džemaili, venu lui aussi de Naples sur les conseils de Prandelli. Peu utilisés en championnat, les deux anciens Napolitains ont en revanche tous deux joué presque l’intégralité des matchs européens. Une curiosité qui fait écho au quota restrictif de joueurs étrangers imposé par la ligue nationale locale. Souvent, le joueur turc titulaire en championnat se retrouve à faire banquette en Ligue des champions ou en Ligue Europa où les quotas de joueurs étrangers n’existent pas. C’est le choix paradoxal et réducteur du coach étranger persuadé de tenir la bonne option, alors que ce dernier perd en crédit aux yeux de ses joueurs natifs. Pour Roberto Mancini, ça a été le cas avec des joueurs comme Drogba et Sneijder. Pris entre la pression exercée par sa direction d’aligner les stars, et la menace de perdre toute crédibilité auprès de ses joueurs turcs souvent meilleurs à l’entraînement et sur le pré, le coach italien confiait son désarroi dans So Foot Junior n°1 : « Cette limitation n’a pas de sens : l’entraîneur peut faire jouer qui il veut en Europe, mais pas en championnat… » La mesure initiée par la ligue turque n’aurait en fait pour unique but que de faire grimper la valeur des joueurs locaux, histoire de se faire un peu plus d’argent encore. Étrangement, la dernière meilleure performance européenne de Galatasaray (quart de finale ndlr) remonte à un temps où un entraîneur national dirigeait encore l’équipe. Son blaze ? Fatih Terim. Tout sauf un hasard.

Par Quentin Müller

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