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Tu sais que tu vibrais devant l’équipe d’URSS quand…
L’Union soviétique a disputé le tout dernier match de son histoire il y a 30 ans jour pour jour, à Chypre. Une victoire anecdotique (0-3) en forme de chant du cygne pour une sélection qui, avec un collectif savamment rodé, des joueurs emblématiques et des entraîneurs à la dégaine mémorable, a laissé une empreinte indélébile sur le football du XXe siècle. Toi aussi, tu sais que tu vibrais devant l’équipe d’URSS quand...
… forcément, tu as plus de 30 ans. Rien que ça, déjà, ça fait un peu mal.
… pour toi, le collectif prime sur l’individu. Et pas qu’en football.
… tu te souviens avec émotion du but victorieux de Viktor Ponedelnik en prolongation de la finale de l’Euro 1960. À jamais les premiers.
… tu ne comprends d’ailleurs toujours pas pourquoi l’Espagne ne s’était pas pointée le jour de son quart de finale face à l’URSS. Franco craignait trop de voir son équipe prendre une rouste, sans doute.
… ça ne te dérange absolument pas que Lev Yachine soit encore le seul et unique gardien Ballon d’or de l’histoire. Personne ne lui est arrivé à la cheville depuis, sauf peut-être Rinat Dasaev.
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… en cours d’histoire, tu étais incollable sur la doctrine Jdanov. Mais tu maîtrisais beaucoup moins la doctrine Truman.
… tu es d’accord avec les Uruguayens : un titre olympique vaut bien un sacre en Coupe du monde. Donnez-nous nos deux étoiles !
… tu as fondé une amicale des supporters désœuvrés avec des camarades venus de RDA et de Yougoslavie.
… ce maillot CCCP blanc avec les fines bandes rouges te met dans tous tes états.
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… tu roules en Lada.
… on peut encore te surprendre en train de lâcher des « Davai, tovaritch ! » en plein match.
… tu regardes avec mépris ceux qui se pâment devant Pep Guardiola ou Jürgen Klopp. Parce que le GOAT ultime des entraîneurs, ça restera Valeri Lobanovski.
… au fait, il souriait, parfois, Lobanovski ?

… tu écoutes toujours les Chœurs de l’Armée rouge en boucle.
… ce Luzhniki-là, qui sent encore la peinture fraîche, très peu pour toi. Le stade central Lénine, en revanche…
… pour toi, Eduard Streltsov – aka le Pelé blanc – est clairement le joueur le plus sous-coté du siècle passé. Il faut dire que son long séjour au Goulag ne l’a pas franchement aidé.
… tu dis « Biélorussie » , et surtout pas « Bélarus » .
… tu te rappelles le Mundial 1986, de ce huitième de finale complètement dingo contre la Belgique, avec le triplé du crack Igor Belanov et cette cruelle élimination après prolongation (3-4). Jan Ceulemans était hors jeu, bordel !
… on a déjà essayé de t’initier à l’art contemporain, mais tu ne jures que par le réalisme soviétique. Sobre et efficace.
… tu souris avec malice en repensant à la clim’ infligée aux spectateurs du Parc des Princes en octobre 1986 (0-2). Les Bleus d’Henri Michel n’iront pas à l’Euro 1988. Les Soviétiques, si.
… d’ailleurs, Ruud Gullit et surtout Marco van Basten t’ont fait beaucoup de mal.
… un attaquant ukrainien ayant raflé un Ballon d’or t’a fait exploser de joie à de nombreuses reprises. Andriy Shevchenko ? Non : Oleg Blokhine.
… ton club favori, ce n’était ni le CSKA, ni le Spartak, ni aucune autre équipe moscovite, mais bien le Dynamo Kiev. Un très grand pourvoyeur de talents soviétiques.
… en 1985, tu as vu Mikhail Gorbatchev débarquer. Tu l’as entendu parler de « reconstruction » et de « liberté d’expression », et tu as eu un mauvais pressentiment.
… tu préférais mille fois la moustache de Sergei Aleinikov à celle de Guy Lacombe.
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… tu l’as regardé, toi, ce fameux match à Chypre. Mais si tu avais su que c’était le dernier, tu aurais pris la peine de l’enregistrer !
… l’hymne russe a gardé la même mélodie que l’hymne soviétique, et tu valides. Les paroles ont cependant été modifiées, et ça, tu valides moins.
… tu as vaguement essayé de te passionner pour les matchs de la CEI. Mais tu as vite lâché l’affaire.
… tu te dis qu’une sélection d’URSS, aujourd’hui, aurait sacrément de la gueule.
… puis tu jettes un rapide coup d’œil aux résultats des clubs russes et ukrainiens en Ligue des champions et tu te dis qu’en fait, bof.
L’Ukraine gratte son ticket pour les barragesPar Raphaël Brosse



















