Top 10 : Bleus en Déroute
La France joue une partie de son avenir samedi contre la Roumanie au Stade de France. La victoire est impérative pour la fine équipe de Momond sous peine de regarder le Mondial sud-af' à la télé. Mais les Bleus n'ont jamais été fans des matches couperet. Pis, ils se sont souvent pris les pieds dans le tapis. Classement des dix matches les plus honteux de l'Histoire des Tricolores. Chienne de vie.
1 – France/Bulgarie 1993
Le contexte : La France est à deux doigts de se qualifier pour le Mondial US. Deuxièmes du groupe 6 derrière la Suède, les Bleus peuvent valider leurs billets Air France pour l’été suivant s’ils ne perdent pas. Gérard Houllier est serein, il peut compter sur son duo Cantoche–JPP. En pleine période post VA-OM, la France du ballon rond souhaite plus que jamais s’offrir un bol d’air.
Le match : Une partie hachée façon football rustique des faubourgs de Sofia. Canto croit avoir fait le plus dur en ouvrant le score. Mais c’est sans compter sur Emil Kostadinov. Le joueur de Porto ruine les Bleus à lui tout seul. Un but sur corner puis le fameux Ginolicide de la 90ème. 2-1 pour la bande à Stoichkov. Ginola est sacrifié sur l’autel de l’inexpérience. Et de l’irresponsabilité tactique.
2 – France/Sénégal 2002
Le contexte : Champions d’Europe et du Monde en titre, les Bleus débarquent en Asie avec leurs gros sabots. Nantis des trois meilleurs buteurs de trois championnats différents (Cissé, Trézéguet et Henry), la France veut croquer l’ancien colon sénégalais. Un petit match entre amis.
Le match : Zizou se blesse peu avant l’ouverture du Mondial. Les hommes de Roger Lemerre ne la ramènent plus. Dieu absent, c’est toute la tour de Babel qui vacille. Un édifice que Papa Bouba Diop prendra un malin plaisir à démonter à la 30ème minute. Sans génie offensif, atteints du syndrome du cigare, les Bleus ratent leur ouverture de Coupe du Monde. La faute à ce petit frère africain composé de onze mecs évoluant en France. Un comble.
3 – France/Israël 1993
Le contexte : Il ne reste que deux matches dans ces qualifications pour la Coupe du Monde 1994. La France reçoit deux fois de suite et n’a besoin que d’une seule victoire pour se qualifier. Première équipe à se présenter au Parc des Princes, Israël. Les Bleus l’avaient emporté 4-0 en Terre Sainte quelques mois avant. Tout le monde voit les mangeurs de grenouilles scalper les hommes de Shlomo Scharf. Une formalité, du moins c’est ce que l’on pensait…
Le match : Une putain de soirée de merde. Voilà comment on pourrait résumer le match d’octobre 1993. Outre la défaite –honteuse– à domicile 3-2, c’est la manière qui inquiète. Lente, amorphe, la France ne s’est jamais surpassée. Alors que les Bleus menaient 2-1 à la 83ème, ils s’inclinent dans les derniers instants. Dégueulasse. Les Bleus joueront leur survie contre la Bulgarie à Paris, avec le résultat que l’on connaît.
4 – France/Danemark 1992
Le contexte : Euro 92, Suède, la France arrive en bombant le torse. 8 matches de qualifications, 8 victoires. Respect. Platini et ses ouailles sont confiants et osent même s’afficher en favoris de la compétition. Mais les deux premières rencontres sont tout simplement immondes. Deux nuls contre la Suède et l’Angleterre. Pour valider son ticket pour les quarts de finale, la France doit de fait battre le Danemark, invité surprise suite après l’exclusion de la Yougoslavie et venu chez les voisins suédois en toute décontraction.
Le match : La France débute mal et prend un pion à la 8ème minute par Larsen. Incapables d’arroser correctement la cage de Peter Schmeichel, les Français bafouent leur football. On croit à un miracle quand JPP remet les compteurs à zéro à l’heure de jeu. Que nenni, Elstrup crucifie Bruno Martini à un quart d’heure de la fin. La France regarde les Vikings s’envoler vers le trophée. Platini quitte les Bleus. Triste.
5 – France/Danemark 2002
Le contexte : Dernier match de poule de la Coupe du Monde asiatique. La France se présente avec un seul point en deux matches. Thierry Henry est suspendu, Yazid “Vicious” sur une jambe. Le dilemme est simple : battre le Danemark (encore) par deux buts d’écart ou crever (encore).
Le match : De match, il n’en a jamais été question. Trop tétanisés par l’enjeu, les Bleus n’ont jamais existé. Pis, ils se sont liquéfiés. Rommehdal et Tomasson renvoient les Coqs direction Charles de Gaulle. Trois matches, un point, aucun but marqué. Chapeau bas.
6 – France/Grèce 2004
Le contexte : Toujours tenante du titre, l’équipe de Jacques Santini sort d’une poule relevée (Angleterre, Suisse et Croatie). Le destin propose la Grèce en quart de finale de l’Euro. Une aubaine. Emmenés par un Zizou encore fringant, les Bleus doivent passer l’obstacle hellène sans souci. Enfin, en théorie.
Le match : Jacques Santini sort l’artillerie. ZZ, Henry et Trézéguet au coup d’envoi. En face, Otto Rehhagel ne change rien. Un 8-1-1 des familles avec des armoires à glace en défense sur lesquelles les attaquants tricolores se casseront les dents inlassablement. Charisteas place son crâne et envoie la gonfle dans les filets de Barthez. Henry rate une égalisation toute faite en confirmant l’inexistence de son jeu de tête. Santini et sa bande sont chassés d’un Euro par les futurs vainqueurs. Logiquement…
7 – France/Pays-Bas 2008
Le contexte : Première compétition internationale sans Zidane depuis l’Euro 96. Raymond Domenech tente de résister à la Fatwa médiatique à son encontre. Il peine à convaincre après un premier match calamiteux contre la Roumanie (0-0). Les Bleus retrouvent une Hollande qui vient de broyer l’Italie. Pour la confiance, on a connu mieux.
Le match : ADSL, vous manquez de vitesse ? Robben dépose Sagnol sur chaque crochet. Sneijder nettoie la lunette de Coupet. Kuyt endort Malouda. 4-1, une gifle en forme d’uppercut de forain. Thuram est séché et ne s’en remettra jamais. La France pensait avoir une équipe de football, elle découvre un centre gériatrique. Triste.
8 – France/Écosse 2007
Le contexte : Pour espérer bien figurer à l’Euro austro-suisse, il faut d’abord se qualifier. L’ogre écossais débarque sur Paname avec ses fans imbibés et kiltés. Coupet blessé, c’est Landreau qui gardera les cages. Une victoire facile en vue a priori. Un succès serait d’ailleurs bienvenu afin de s’éviter un déplacement délicat lors de la dernière journée en Ukraine.
Le match : Copie conforme de la défaite dans les Highlands. Les Écossais balancent, jouent les corners à bloc et s’en remettent au talent de James Mc Fadden et à Micka Landreau. Sur une frappe du joueur de Birmingham, Landreau s’envole (ou pas, question de point de vue) et rate sa manchette. 1-0, score final. La France a livré une prestation insipide. Il faudra se sortir les doigts.
9 – France/Chypre 1988
Le contexte : Absents de l’Euro 88, les Bleus d’Henri Michel doivent absolument se qualifier pour le Mondial transalpin. Dans un groupe à leur portée (Yougoslavie, Écosse, Norvège et Chypre), les Tricolores doivent absolument gagner à Nicosie sous peine de compromettre leurs chances. Rien d’insurmontable.
Le match : Un zest de démotivation, une pincée d’inhibition et une cuisson chypriote à souhait et vous obtenez un magnifique match nul (1-1). Le but de Daniel Xuereb n’était qu’un leurre. Basile Boli en mode faucheuse du dimanche offre un penalty à Pittas, qui ne se fait pas prier. Un match lamentable qui aura comme conséquence directe l’arrivée de Michel Platini à la tête des Bleus. Pour la Coupe du Monde 1990, ça sera télé et Tourtel.
10 – France/Norvège 1968
Le contexte : La Coupe du Monde mexicaine en ligne de mire. Un adversaire norvégien composé des facteurs et bouchers d’Oslo. Rien d’insurmontable. Dans un ménage à trois, les Français doivent se débarrasser de la Norvège et de la Suède pour rallier Mexico. On se dit que la bande à Djorkaeff père est suffisamment armée pour régler le sort des amateurs venus du froid.
Le match : A force de déjouer, la France se fait cueillir par une Norvège robuste et joueuse. Le match à Strasbourg sonne le glas d’une Équipe de France en fin de cycle. Une petite défaite 1-0 qui prive les Bleus de la Coupe du Monde. Fermez boutique.
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