Thierry Henry dit « Titi », par Vikash Dhorasoo
En 2006, la France s'est qualifiée à l'arrache... Alors pour 2010, la France se qualifiera-t-elle à l'arrache ? Pas évident. Va sans doute falloir passer par la case des barrages.
A la Fédé, ça panique grave, mais c’est comment à Clairefontaine ? Hier, sur le plateau de Téléfoot, comme d’hab, on sert la soupe. La France a bien joué –pas faux– sauf que la France n’a pas gagné, comme d’hab, et là, bah ça se complique car Titi, lui, s’ennuie ferme. Parce que oui, les entraînements de Raymond sont relou, ses briefings sont relou et puis son style de jeu –enfin son pas de style de jeu– est relou. En gros, Raymond est vraiment relou, on le savait. Et Titi en a marre, alors il pousse une gueulante dans Le Parisien après dix ans de carrière en Bleu.
Pourquoi maintenant ? Quand on est un grand joueur qui évolue au sein du club qui joue le mieux au football, recevoir une convocation en sélection avec Raymond Domenech dans la case sélectionneur, ça fait peut-être chier. Va falloir se farcir les blagues à la con de Ribéry (c’est pas le pire), Toulalan au milieu de terrain à la place de Yaya Touré, des supporters qui vont nous siffler au SDF… Sans parler de ces cons de journalistes français à qui Raymond servira, après un autre nul à domicile, que l’on a produit du jeu et que on va se remettre au boulot pour aller en Serbie.
Parce que oui, maintenant il faut aller en Serbie pour assurer la 2ème place et continuer de nous faire croire que la France est une grande nation de football. C’est ça la vérité, en fait. La France est à sa place : pays de l’exception culturelle et des Lumières, la France n’est pas une grande nation de sport et c’est dur à accepter.
Alors après la “défaite”, vers 2h30 du matin, Titi a regardé un vrai match, Argentine-Brésil en l’occurrence, avec des buts, un stade, deux stars (Kaka et Messi), deux entraîneurs jadis capitaines de leur sélection. C’est déjà dur d’être dans la forêt de Rambouillet les soirs de contre-performance, et avec ce sommet en Amérique du Sud, il s’est fait un peu plus mal. Parce que oui, ça c’est du football.
Dépité le Titi au micro de Christian Jeanpierre ? Oui, forcément. Un dimanche à Clairefontaine, c’est vraiment la galère. Décrassage, ou peut-être pas tiens, pour Titi. Vers midi, déjeuner et amende pour ceux qui arrivent en retard, sauf si c’est Escudé, le pauvre… On fait mine d’être abattus ou on fait mine d’être joyeux, parce que la vie continue et qu’il peut toujours y avoir pire. Que finalement, les footballeurs sont des privilégiés. Ce midi-là, Ribéry va éviter de mettre du sel dans le Coca de Benzema parce qu’il n’a pas joué et qu’il pourrait s’énerver cette fois, surtout que pour devenir le meilleur joueur du monde, c’est quand même mieux d’être sur le terrain.
Après, sieste et on s’emmerde à Clairefontaine jusqu’au lendemain où là on va s’emmerder à l’entraînement. Des sessions d’attaque-défense, lors desquelles on alterne les animations. Du classique, mais du relou quand c’est avec Raymond Domenech. Puis, viendra le départ pour la Serbie et la mise en place du huis clos la veille avec des journalistes cachés dans les arbres pour connaître le compo du lendemain.
Et enfin arrive le match, The Match. Le style de match où les grands joueurs se révèlent. Titi sera à la hauteur, Ribéry est incertain, DD Gignac va aller faire un stage sur le banc voire carrément en tribunes (c’est la spécialité Domenech) et Escudé va jouer le cul serré. Bref, Yoann, c’est à toi de jouer…
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