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Mais qui es-tu, Independiente del Valle ?

Par Bastien Poupat, à Buenos Aires
Mais qui es-tu, Independiente del Valle ?

Cette nuit, Independiente del Valle disputera sa première finale de Copa Libertadores de son histoire. Et pourtant. Le club équatorien compte à peine sept saisons de première division dans les jambes, un palmarès vierge et un nouveau statut déposé il y a deux ans… Mais bordel, qui es-tu, Independiente del Valle ?

Nous sommes le 16 juillet 2014. Le club connu comme Independiente José Teran situé dans la ville de Sangolqui change de nom pour devenir le Club de Alto Rendimiento Especializado Independiente del Valle sous l’approbation du ministère des Sports et de la Fédération équatorienne de football. Pourtant fondé le 1er mars 1958 sous le nom Independiente José Teran, par le même José Teran, pour beaucoup son histoire (site officiel du club compris) semble avoir débuté en 2007. Une simple amnésie pour un club qui n’attirait pas les foules et a toujours laissé une vitrine orpheline de ses trophées ? Pas si sûr…

L’arrivée de l’ « Oncle Sam »

À l’instar du Paris Saint-Germain, quand des nouveaux actionnaires débarquent, il peut y avoir une certaine tendance à faire table rase du passé, de son identité ou encore de son histoire. 2007 marque un tournant sans précédent pour l’institution. Une célèbre franchise de fast-food américaine, Kentucky Fried Chicken, plus connu sous le sigle KFC, pose ses valises en Équateur. L’arrivée du nouvel actionnaire principal met fin au nom d’antan du club pour Independiente del Valle (même si ce dernier est reconnu officiellement seulement en 2014) et aux couleurs historiques de l’institution optant pour un bleu et noir, d’où le surnom « Negriazul » et un deuxième maillot violet fuchsia que même les supporters des Girondins ne jalouseraient pas.

Une accession en seconde division plus tard, il faudra ensuite deux saisons aux « Rayados del Valle » pour être sacrés champion en Primera B et connaître pour la première fois de leur histoire la Serie A équatorienne. L’intersaison voit débarquer un nouvel actionnaire, la société de vente multi-niveau Herbalife, cotée en bourse, aux fonds propres de 560 000 millions de dollars et aux bénéfices annuels de 7,5 milliards de dollars. Le club obtient son maintien avec une dixième place au classement et voit Herbalife, condamné entre-temps pour vente pyramidale, céder la place à un autre géant américain, DirecTV.

Un projet sportif et social accompagné d’une hype uruguayenne

L’arrivée du service de télévision par satellite change radicalement la donne. Un centre d’entraînement flambant neuf, une « responsabilité sociale » constamment mise en avant avec par exemple l’ouverture d’un collège qui reçoit 150 jeunes du clubs et un partenariat avec « la fabrique à champions » qatarie basée à Doha, Aspire Academy, ne manque plus qu’une reconnaissance sportive pour franchir un dernier palier. Pour cela, fin 2012, c’est l’entraîneur uruguayen Pablo Repetto qui est appelé à la rescousse emmenant dans sa valise trois joueurs « charruas » avec lui, Pinchon Nunez, Emiliano Tellechea et Mario Rizotto. L’effet ne se fait pas attendre, avec une vague de jeunes joueurs talentueux venus des « inferiores » .

2013 marquera la première participation du club dans une compétition internationale, la Copa Sudamericana (équivalent de la Ligue Europa), et les hommes de Repetto termineront vice-champions d’Équateur obtenant par la même occasion une qualification en Copa Libertadores 2014 où ils resteront sur le carreau en phase de poules dans les dernières minutes de jeu aux dépens du futur vainqueur de la compétition, le club argentin de San Lorenzo de Almagro. Outre la rigueur et la « garra » qu’a imposée ce nouveau staff uruguayen, le club peut se targuer d’être devenu l’une des plus grandes écoles de football du pays. Sa « cantera » rafle tous les titres dans les « inferiores » et chez les jeunes depuis 2010. La pépite José Angulo, que l’Amérique du Sud a découvert lors de cette Copa Libertadores, en est la vitrine. Le gamin a empilé les buts et affolé les statistiques avec les U16, U18, puis la réserve du club, avant de mettre le continent à ses pieds cette saison.

Guichets fermés

Un projet sportif cohérent, un travail de fond au sein de la formation et une reconnaissance sportive enfin atteinte grâce à la Copa Libertadores 2016, la coupe est presque pleine. D’autant plus depuis que le club a décidé de délocaliser ses rencontres au stade Olímpico Atahualpa de Quito, d’une capacité de 38 000 spectateurs et habituellement le repère de la sélection, après le terrible tremblement de terre ayant touché l’Équateur le 16 avril dernier. Vendant des places à des prix très populaires (entre 5 et 30 dollars) dont les recettes vont directement aux victimes du séisme, Independiente del Valle joue désormais à guichets fermés dans une superbe ambiance. Habitué à évoluer devant une moyenne de 7 000 spectateurs, le club a donc aussi réussi à conquérir tout un pays avec cette épopée et cet acte de bienfaisance. Tout un pays qui sera sans aucun doute derrière lui ce soir, pour écrire l’une des plus belles pages de sa jeune histoire…

Par Bastien Poupat, à Buenos Aires

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