- Serie A
- 29e journée
L’Udinese se met en quatre
Journée de grand n'importe quoi. Les relégables tiennent tête aux ténors, l'Udinese n'en finit plus de séduire, Totti abat la Lazio, Palerme perd encore et la Sampdoria dégringole sans trouver de parachute.
La lanterne rouge Bari tient tête au leader dans son antre, le promu Cesena revient de nulle part face à une Juve malade, l’Inter subit dix minutes de black-out face à Brescia, Naples bat Parme après avoir risqué le naufrage en première période… Sans parler du derby de Rome… Bref, dans cette journée complètement folle, les honneurs reviennent avant tout à une seule équipe. L’Udinese. Incroyable équipe frioulane, qui est allée claquer quatre buts sur la pelouse de Cagliari (0-4). La troupe emmenée par Francesco Guidolin séduit, joue bien, marque des buts. Tout ce que l’on aime. Di Natale a encore collé un doublé, portant son total saisonnier à 24, tandis que son jumeau Alexis Sanchez a inscrit le but de la journée, en traversant l’intégralité du terrain en 9 secondes et en éliminant tous ses adversaires, un à un. 4 buts sur la pelouse de Cagliari, qui viennent s’ajouter aux 7 inscrits à Palerme, aux 4 plantés à Gênes et aux 4 marqués à San Siro. Les Frioulans sont invaincus en 2011, et sont désormais quatrièmes, à 3 points du Napoli et 4 de l’Inter. Le président du club, Giampaolo Pozzo, n’a qu’un regret : que son équipe ait perdu les quatre premiers matches de la saison. Car avec 12 points en plus, elle ferait la nique aux Milanaises.
Les Milan pas au top
Des Milanaises, d’ailleurs, qui ont offert deux prestations déconcertantes. Vendredi soir, l’Inter Milan en déplacement à Brescia avait la voie royale pour revenir provisoirement à deux points du Milan AC. Eto’o ouvre la marque. Fastoche. Et en fin de match, le trou noir. Cordoba offre sur un plateau l’égalisation à Caracciolo, puis se fait exclure pour une faute dans la surface. Heureusement, Julio Cesar sauve les meubles en repoussant le pénalty, mais les nerazzurri repartent du stadio Rigamonti avec des gros regrets, et une peur bleue (et noire) de voir Milan prendre 7 points d’avance. Mais Massimiliano Allegri préfère le suspens. A deux journées de l’immense derby milanais, il souhaite ne pas tout chambouler. Cela tuerait l’enjeu du derby. Alors, quand Bari, bon dernier, débarque à San Siro en victime sacrificielle, le coach rossonero se dit qu’il est temps de faire sa BA. Et Bari ne se fait pas prier. Les joueurs du sud mènent rapidement au score, et risquent même de doubler la mise. Milan égalise. Annulé. Milan re-égalise. Re-annulé. Ibra s’énerve, et se fait exclure pour un mauvais geste. Allegri commence à se dire que sa BA tourne au vinaigre. Heureusement, Antonio Cassano surgit en fin de rencontre et égalise contre « son » Bari. Joie de tout un stade, sauf du buteur, encore in love de son premier amour. Milan concède le nul (1-1). La semaine prochaine, sans Ibra, il ne faudra pas faire preuve d’autant de charité, sur la pelouse d’un Palerme au bord du gouffre, qui s’est incliné pour la cinquième fois consécutive face au Genoa (1-0). La cure Serse Cosmi a du mal à prendre. Delio Rossi n’était donc pas fautif?
Naples distance la Lazio
Milan stagne, l’Inter stagne. Tout bénef pour le Napoli. Après la défaite de San Siro, les Napolitains avaient concédé le nul à domicile face à Brescia, laissant penser que le bel enchantement était peut-être rompu. Tu parles. Face à une équipe de Parme qui n’a plus gagné depuis le 22 janvier, Naples fait preuve d’autoritarisme et d’abnégation. Hamsik, Lavezzi et Maggio renversent le putsch initial de Palladino (1-3). Naples assoit ainsi sa troisième place, et conserve dans un coin de sa tête d’irrationnels espoirs de titre. Mais surtout, les joueurs de Mazzarri ont désormais 5 points d’avance sur la Lazio Rome, cinquième, faisant un pas de plus vers la qualification en Ligue des Champions. Un pas en avant pour Naples, trois pas en arrière pour la Lazio, battue lors du derby par l’AS Rome de Francesco Totti, auteur d’un doublé (2-0). Les giallorossi se replacent eux-aussi dans la course à la quatrième place, grâce à un cinquième derby remporté consécutivement.
La dépression n’est pas que du côté de la Lazio. La Juve est aussi sous antidépresseurs, mais l’effet tarde à se faire sentir. A Cesena, la Vieille Dame a mené 2-0 (doublé de Matri) et a finalement concédé le nul (2-2) à cause d’incroyables bévues défensives. Buffon provoque un pénalty, Motta se fait exclure et la Juve sait désormais qu’elle ne pourra rien accrocher d’autre que l’Europa League. Si tant est que la Fiorentina et Bologne calment leurs ardeurs derrière. La Viola, qui reprend des couleurs, s’est imposée sur le terrain du Chievo (0-1) et revient à deux points des Turinois. Bologne vient à bout de Lecce sur le même score (0-1), grâce à Ramirez. Sans leurs trois points de pénalité, les coéquipiers de Di Vaio seraient à égalité de points avec la Juventus. C’est con. Enfin, le cauchemar de la journée est pour la Sampdoria. Battue à Catane par un but de l’Argentin Llama (en même temps, ils sont tous argentins), l’équipe génoise continue sa descente aux enfers. Elle est à présent 15ème, à 3 points seulement de la zone de relégation, et s’offrira un match de la peur la semaine prochaine, face à Parme, 16ème. Cassano. Pazzini. Les regrets sont éternels, président Garrone.
Eric Maggiori
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