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Hoarau : Guillaume sweet home

Par Julien Duez
Hoarau : Guillaume sweet home

Il n’y avait rien à espérer face à la Juventus, mais un homme a décidé d’offrir un dernier plaisir au public des Young Boys avant que les Suisses ne tirent leur révérence de la scène européenne. Cet homme, il s’appelle Guillaume Hoarau et, face à la Vieille Dame, il a inscrit un doublé qui lui permet de dépasser la barre des cent pions marqués avec le club bernois. À trente-quatre ans, l'ancien Parisien et Havrais est plus vivant que jamais.

Dimanche dernier, Guillaume Hoarau apparaissait sur la scène des Swiss Sports Awards, une cérémonie qui récompense les sportifs helvètes de l’année. Le buteur des Young Boys n’était pas là pour remettre un prix, mais bien pour pousser la chansonnette avec le duo de rappeurs alémaniques Lo & Leduc. Preuve de son intégration totale de l’autre côté de la frontière, le Réunionnais n’a pas lâché que des seize mesures en français : il s’est même essayé au dialecte bernois, comme dans la version originale du tube de l’année 2018 en Suisse alémanique. Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’il l’entendait : ce dernier accompagnait le premier sacre du club jaune et noir en Super League, pour la première fois depuis 1986. Guillaume Hoarau avait alors deux ans. Depuis, il est entré dans la légende.

Planteur mélomane

Depuis son départ du PSG en janvier 2013, le géant numéro 9 (aujourd’hui 99) semblait perdu. Un passage raté en Chine, un autre à Bordeaux… La Suisse apparaît alors comme un bon plan pour se reprendre en main en marquant des buts dans un championnat accessible. « Jouer six mois, retrouver la forme, la confiance, puis un club de Ligue 1 » , tel était le programme annoncé à son arrivée en 2014. Sauf qu’il n’est jamais reparti. En trouvant 17 fois le chemin des filets la première année, puis 18 fois les deux suivantes, tout en enchaînant trois places de dauphin du tout-puissant FC Bâle, Hoarau se découvre une nouvelle vie presque par hasard. « J’ai bien retrouvé la forme et la confiance. Mais aussi un cadre dans lequel je m’épanouis. J’ai du plaisir dans mon travail, le football, et je peux vivre différemment. Comme quelqu’un de normal » , déclare-t-il au quotidien Le Temps en 2016, l’année où il est élu meilleur joueur de Super League.

En fait, c’est simple : depuis son arrivée aux YB, Hoarau a terminé chaque saison avec le titre de meilleur buteur du club. Tout en s’adonnant en parallèle à sa deuxième passion : la musique. « Ici, je peux la vivre pleinement sans qu’on me le reproche.(…)En France, on me dirait que je suis un fêtard, que je ne suis pas focalisé sur le football. Si je suis resté à Berne, c’est parce que je m’y sens bien » , ajoute-t-il. Loin de la pression qui l’entourait dans la capitale française, Hoarau acquiert petit à petit un statut plutôt enviable : celui de légende. En mai 2018, en grande partie grâce à ses quinze caramels, Bâle tombe de son trône pour la première fois depuis huit ans et le trophée de champion revient dans le canton de Berne trente-deux ans après le dernier sacre des Young Boys. Et ce n’est que le début.

Un doublé pour l’honneur

Cet été, les Bernois affrontent le Dinamo Zagreb en barrage de la Ligue des champions. Après un nul à l’aller, Hoarau plante un doublé qui offre aux siens la première participation de leur histoire à la reine des compétitions. Ce n’est plus un prince, c’est un roi. Un roi couronné de cinq titularisations et d’un but marqué face à Valence, une blessure à la cheville l’ayant empêché de disputer le match retour contre Manchester United. Et même si, au moment d’affronter la Juventus, Berne était déjà éliminée, Guillaume Hoarau a écœuré les partenaires de Cristiano Ronaldo en se payant un doublé face à la Vieille dame. Ses 100e et 101e buts en jaune et noir, ils les a inscrits d’abord sur penalty, puis en concluant une contre-attaque magistrale et un caviar de Moumi Ngamaleu. Comme une manière de tirer sa révérence en beauté de sa première campagne en C1 disputée comme titulaire indiscutable. Ses deuxième et troisième buts cette saison en C1, un penalty ayant été marqué le 23 octobre face à Valence (1-1). Avant cela, le dernier but en Ligue des champions remontait au 6 novembre 2011 avec le PSG contre… le Dinamo Zagreb. Dans une autre vie, pourrait-on presque dire.

Débarrassé du poids des matchs européens, Hoarau peut désormais pleinement se concentrer sur un deuxième titre d’affilée. Avec 46 points marqués en dix-sept journées, les Young Boys sont en effet bien partis pour conserver leur couronne. Et pourquoi pas une nouvelle aventure au sein de l’élite européenne ? Avec ou sans Guillaume ? Celui qui avouait un jour rêver de jouer jusque 40 ans a encore prouvé ce mercredi avoir de beaux restes. Mais en attendant, il continue de savourer : « J’adore me réveiller le matin et me dire : « Putain, je suis bien, la vie est belle. Je suis fier de mon parcours, ce n’est pas tombé du ciel. » Être heureux, c’est la base » , racontait-il au Matin en début d’année. Et rendre les autres heureux, c’est le sommet.

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