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Florian Martin : « La mer me repose »

Propos recueillis par Gaspard Manet
Florian Martin : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>La mer me repose<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Il y a plusieurs choses qui caractérisent Florian Martin : une patte gauche exceptionnelle, une grande gueule, des erreurs de jeunesse, un amour démesuré pour sa Bretagne natale et une haine viscérale du PSG. Autant de qualités et de défauts sur lesquels le milieu de terrain du FC Sochaux a pris le temps de revenir. Sans langue de bois, forcément.

Lundi soir, face à Strasbourg, alors que tu es interviewé sur le banc de touche tu dis avoir été nul : « Je n’ai pas joué, j’ai fait un non match. » C’est un discours assez inhabituel chez un footballeur, non ? C’est vrai qu’on m’a beaucoup parlé de ça. Après, je suis comme ça, quelqu’un de vrai, de franc. Si je n’ai pas été bon, je le dis, c’est tout. Ce soir-là, j’étais un peu blessé, mais ça n’explique pas tout. J’ai dévissé total sur ce match donc je n’allais pas dire l’inverse. Je préfère être comme ça que commencer à m’inventer des excuses. Je suis droit dans mes baskets et surtout honnête avec moi-même.

Tu as toujours été comme ça ? Oui, bien sûr. Je tiens ça de mon père. En Bretagne, chez nous, on a ces valeurs là. On est droit, têtu et franc. Mon père, par exemple, s’il a quelque chose à te dire t’inquiète pas qu’il va le faire. Et comme les chiens font pas des chats, et bah je suis pareil, hein (rires). Si j’ai quelque chose à dire je le dis, que ce soit positif ou négatif.

Donc ce n’est pas quelque chose que tu te réserves à toi-même, si tu dois faire une remarque à un coéquipier ou un adversaire, tu le fais ? Ouais, tout à fait. Dans le vestiaire, je dis toujours que s’il faut se pourrir sur le terrain, je suis prêt à le faire. Et rien ne m’empêchera d’aller voir le mec à la fin du match pour qu’on oublie le truc. Mais je préfère ça à la personne qui garde tout pour elle, car finalement ça ne fait avancer personne. Tandis que si tu te dis les trucs de façon cash, directe, bah ça te fait avancer, ça fait avancer le partenaire. C’est important de ne pas se mentir, ne pas se cacher. Après, c’est ma façon de voir les choses, hein.

Ça t’a déjà posé des problèmes au cours de ta carrière ? Je ne sais pas… Enfin, je ne peux pas vraiment dire, mais je ne crois pas. Depuis mon départ de Lorient, ça m’a plutôt souri. Quand je suis parti de Lorient, je suis allé en CFA à Carquefou, et j’ai réussi à aller jusqu’en Ligue 2, à Niort puis aujourd’hui à Sochaux, donc je ne pense pas que ça m’a porté préjudice.

Tu parles de Lorient. Tu es né là-bas et c’est donc au FC Lorient que tu as fait ta formation ?Ouais, je suis arrivé au club à l’âge de 11 ans. J’étais comme un dingue, car c’était le club de ma ville donc ça m’arrivait d’aller voir les entraînements avec mon père le samedi matin. Je voyais les Stéphane Pedron, les Ripoll, Steph Le Garrec, c’était sympa. J’aurais vraiment adoré réussir dans ce club, mais bon ça ne s’est pas fait…

Je voyais des mecs comme Gameiro, je me disais putain c’est mortel dans trois-quatre ans je serai comme ça, c’est vraiment un monde super. Sauf qu’en fait, tu ne travailles pas comme eux et quand, à la fin de l’année, le coach te dit qu’il ne va pas te garder, là tu prends un immense uppercut dans la gueule

D’ailleurs, à ce sujet, tu as déclaré : « J’ai fait des erreurs de jeunesse, je les assume » qu’est-ce que ça veut dire, concrètement ? Bah j’avais 20 ans quand j’ai signé mon contrat pro, j’étais à côté de joueurs confirmés comme Koscielny, Gameiro, Amalfitano ou même Monterrubio avec sa patte gauche exceptionnelle, et puis je me suis un peu endormi. C’est-à-dire que tu as des étoiles plein les yeux, mais un moment tu es plus spectateur qu’acteur. Et puis, sur le plan extrasportif je n’ai pas fait ce qu’il fallait, faut pas se mentir. J’étais jeune, j’avais tous mes amis là-bas, j’aimais bien faire la fête et ça m’a pénalisé.

Tu n’avais pas l’hygiène de vie d’un sportif de haut niveau ?Ah bah non, clairement, j’avais la même hygiène de vie que mes potes qui ne jouaient pas au foot. L’alcool, la fête, les filles… Tu viens de passer pro, tu as l’impression que tout est beau, tout est rose, tu ne touches pas 40 000 euros par mois, mais tu as tes premiers salaires, t’es content de dire à tout le monde que tu es footballeur professionnel, tu te sens déjà arrivé en fait. T’es dans le monde des Bisounours. Franchement, je voyais des mecs comme Gameiro, je me disais putain c’est mortel dans trois-quatre ans je serai comme ça, c’est vraiment un monde super. Sauf qu’en fait, tu ne travailles pas comme eux et quand à la fin de l’année le coach te dit qu’il ne va pas te garder, là tu prends un immense uppercut dans la gueule, et ça fait mal.

Tu ne t’y attendais pas du tout ? Bah finalement, si, car la saison avançait et je ne jouais toujours pas en pro, je n’avais même pas fait un banc avec l’équipe première donc tu te poses des questions. Mais j’étais un peu bête, j’essayais de masquer le truc en me disant : « non, mais ça ne va pas arriver, c’est pas possible. » Et puis ça finit par arriver et ça fait vraiment tout drôle. Surtout que tu n’as joué qu’en CFA, donc c’est très difficile d’espérer jouer en Ligue 2 ou même en National. Et c’est comme ça que je me retrouve en CFA à Carquefou, car l’entraîneur de l’époque, Denis Renaud, m’avait vu jouer avec l’équipe B de Lorient et avait apprécié mon profil, donc ça s’est fait comme ça. Ça m’allait bien car ce n’était pas très loin de chez moi, mais c’était tout de même la première fois que je partais de la maison, en plus, je n’avais pas le permis donc c’était un peu compliqué. Finalement, ce n’était pas plus mal car je me suis mis à moins sortir.

Ce n’était pas trop dur de découvrir le monde amateur ? C’est sûr que c’était différent car je passais du monde pro où tu es bichonné, chouchouté au quotidien, et là j’arrivais dans un milieu où c’est à toi de te démerder. J’ai pris une grosse leçon à ce moment-là et ça m’a vraiment fait du bien, d’ailleurs c’est ce qui m’a réellement permis de rebondir. Finalement, cette mentalité est celle qui me correspondait le mieux. À l’époque, c’était un échec de passer de la Ligue 1 à la CFA mais aujourd’hui, je suis vraiment content d’en être passé par là. J’ai vu les vraies valeurs du football avec eux, en CFA ou en National. D’ailleurs, je n’ai pas peur de dire que ces deux années sont les plus belles que j’aie vécues dans le foot.

Après deux années à Carquefou, tu découvres la Ligue 2 avec Niort, pendant deux saisons, avant de signer à Sochaux en 2015. Aujourd’hui, la Ligue 1, tu y crois encore ?J’y crois mais c’est sûr que cette année ça va être compliqué, avec cette blessure que j’ai eue et qui m’a éloigné des terrains pendant quatre mois et demi. Pour moi, être là où j’en suis c’est presque du bonus vu d’où je viens, mais je ne m’interdis pas de continuer à rêver de jouer en Ligue 1 un jour. Je vais me donner les moyens pour. Après, faut pas non plus se voiler la face, si ça ne se fait pas l’année prochaine, alors que j’aurai 28 ans, ça risque d’être compliqué. Mais bon, il faudra faire une grosse fin de saison et une grosse saison l’année prochaine.

Je préfère prendre 150 000 euros à Lille que 500 000 à Paris…

Tu parlais de la Bretagne en début d’entretien, tu es encore très attaché à ta région natale ? Ah bah complètement. Ma vie est là-bas. Et je sais déjà qu’après ma carrière j’y retournerai, il faudra que je revienne à la source. Tu sais, le Breton aime la mer. J’ai grandi à côté de l’eau et ça me manque tout le temps. J’adore me retrouver en bord de côte, me promener… Je peux rester poser pendant des heures sur un rocher à regarder la mer, je ne m’en lasse pas. Elle me repose. Puis j’aime bien la mentalité bretonne, les gens sont accueillants, il y a tout pour être heureux. Je me vois déjà, plus tard, avec mon bateau – bon j’en ai pas encore, mais ça viendra – à prendre les cannes à six heures du matin au lever du soleil, et en avant Guingamp (rires) !

T’as la patience de pêcher, toi qui est assez nerveux de nature, j’ai d’ailleurs vu que tu avais arrêté la console tellement ça te faisait péter des câbles ? Ouais, j’ai la patience car la mer me repose vraiment. Elle éloigne toute forme de nervosité chez moi. C’est pour ça que je te dis que je peux rester deux heures posé sur un rocher à écouter la musique… Et c’est d’ailleurs ce qui me manque aujourd’hui. J’aime bien faire le vide en regardant la mer. Une bonne ballade en mer, sérieusement, ça évacue toutes les mauvaises tensions.

Tu conseillerais une balade en mer à tous ceux qui sont stressés ?Ouais, enfin, à tout le monde attention quand même, la Bretagne aux Bretons, hein (rires). Tout le monde croit qu’il fait tout le temps mauvais en Bretagne mais c’est pas vrai, c’est juste qu’on ne dit pas le contraire pour que personne ne vienne nous faire chier (rires).

Au fait, d’où te vient ton dégoût du PSG ? Mon père est supporter de l’OM donc depuis que je suis tout petit on supporte ce club à la maison et donc on aime pas le PSG. Si j’ai pris du plaisir sur la Remontada ? Ah bah complètement (rires). Je sais que les gens vont dire : « Pff, il supporte même pas les clubs français en Ligue des champions » , mais non là-dessus je ne peux pas (rires). Quand Paris a gagné 4-0 au match aller, j’ai reçu plein de textos « ouais, on est qualifiés » et tout ça. Donc forcément, au match retour je me suis lâché sur Twitter. J’ai répondu et, comme d’habitude, je l’ai fait dans l’excès (rires).

Et si le PSG voulait te faire signer, tu dirais quoi ? Bah s’ils me veulent c’est qu’il y a d’autres clubs qui sont sur moi aussi, donc je choisirais un autre club. Je préfère prendre 150 000 euros à Lille que 500 000 à Paris (rires).

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