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  • L'histoire des maillots
  • Épisode 15

FC Internazionale Milano, le football pour tous

Par Gabriel Cnudde
FC Internazionale Milano, le football pour tous

Il est porté dans les stades, sur les terrains le dimanche, dans la cour de recré, dans la rue. Le maillot de foot est le signe de ralliement de tout supporter. Et chaque maillot a son histoire. Cette semaine, place à la tunique du FC Internazionale Milano.

À l’Inter, on a toujours aimé cultiver une différence. Une différence nécessaire dès la création du club pour se dissocier de l’autre club à rayures de la ville, le grand et éternel rival, l’AC Milan. Une différence qui passe bien évidemment par les choix de couleurs et de motifs sur les maillots. Une différence qui s’exprime aussi par un nom qui véhicule une certaine idée du football. Une différence qui a caractérisé le club tout au long de son histoire en Italie. Aujourd’hui, comme depuis toujours, porter le maillot bleu et noir, c’est représenter un des plus grands clubs de la botte. Alors, mieux vaut être certain d’avoir les épaules pour endosser une telle tunique.

Histoire d’un maillot

L’histoire du FC Internazionale Milano est indissociable de celle de l’AC Milan. Tout simplement parce qu’à l’origine, les deux clubs n’en formaient qu’un seul : le Milan Cricket and Football Club. En 1908, quelques membres de ce grand club multisports – 43 pour être précis – remettent en cause deux de ses grands principes. Premièrement, ils souhaitent créer un club 100% dédié au football. Deuxièmement, ils ne comprennent pas que le club restreigne l’accès aux seuls joueurs italiens et voudraient créer un club ouvert à tous, même aux étrangers. C’est dans le Ristorante Orologio que naît, le 9 mars 1908, le Football Club Internazionale Milano.

Les fondateurs décident du nom en conséquence de leurs revendications. Tout le monde pourra jouer dans ce nouveau club, qu’importe sa nationalité. Les premiers maillots sont rayés verticalement, comme ceux du Milan Cricket and Football Club, mais les couleurs changent (pour éviter la confusion). On choisit alors le bleu, le noir et l’or comme couleurs principales. Un troisième club de la ville, le Milanese US, jouait déjà avec des rayures verticales noires et blanches. Oui, à Milan en 1908, on aimait la rayure. Symbole de la volonté d’internationaliser le football italien, le premier capitaine de cette nouvelle équipe est suisse. Il s’appelle Hernst Manktl.

Des titres et la pression du fascisme

Deux ans seulement après la création du club, en 1910, le club s’illustre en remportant son premier championnat.

Avec l’arrivée de Benito Mussolini au pouvoir, l’Inter est visée par plusieurs restrictions. Elle se traîne effectivement une sale réputation auprès du régime fasciste, et la mention Internazionale ne plaît pas vraiment au Duce.

Beaucoup de joueurs de l’équipe sont suisses. L’un des fondateurs du club, Giorgio Muggiani, est aussi un peintre futuriste renommé. C’est grâce à son imagination que le logo actuel du club voit le jour. La Première Guerre mondiale passée, le football reprend ses droits. En 1920, les Nerazzurri remportent un deuxième titre de champions après une victoire finale sur Livourne (3-2). La suite des années 1920 est moins glorieuse pour l’Inter. À Milan, on commence à distinguer les riches supporters de l’Inter des fans plus modestes de l’autre club de la ville.

Avec l’arrivée de Benito Mussolini au pouvoir, l’Inter est visée par plusieurs restrictions. Elle se traîne effectivement une sale réputation auprès du régime fasciste, et la mention « Internazionale » ne plaît pas vraiment au Duce. Résultat, le club est obligé, en 1929, de fusionner avec le Milanese Unione Sportiva pour former un nouveau club, l’Ambrosiana Inter. Le nom est une référence directe au saint patron de la ville, Saint Ambroise. Les maillots à rayures, tout comme les couleurs historiques du club, sont abandonnés. Ils sont remplacés par des tuniques blanches arborant la croix rouge présente sur le drapeau et les armoiries de la ville. Le changement est radical. Un an plus tard, le club change de nom et devient l’Associazione Sportiva Ambrosiana. Le bleu et le noir font leur retour sur les maillots, et la croix de la ville est reléguée sur le blason. C’est donc bien avec ses couleurs historiques que le club remporte un nouveau titre de champion en 1930. Un an plus tard, sous la pression toujours plus importante des supporters, le nom évolue à nouveau, et le club devient l’Associazione Sportiva Ambrosiania-Inter.

Avec ce nom, le club glane à nouveau de nombreux titres : un championnat en 1938, une Coupe d’Italie en 1939 et un nouveau titre en 1940. En 1945, le club retrouve enfin son nom d’origine. Les résultats des années suivantes sont mitigés, et il faut attendre les années 1950 pour que l’Inter renoue avec le chemin des titres et du succès. Mais qu’importe : pour la première fois depuis longtemps, le club joue avec son nom et son maillot. C’est à partir de 1955 que l’histoire de la Grande Inter va prendre forme. Avec l’arrivée au club de l’entraîneur franco-argentin Helenio Herrera (ex-Barça) et la mise en place d’un système en 5-3-2 qui révolutionne le catenaccio, l’Inter s’apprête à dominer le football italien et européen. Un titre de champion en 1963, deux coupes d’Europe des clubs champions en 1964 et 1965, couplés avec deux Coupes intercontinentales et un nouveau titre de champion en 1965. En 1966, le club atteint son dixième titre et gagne le droit de border sur ses tuniques bleu et noir une précieuse étoile.

Maillot mythique

Le maillot mythique de l’Internazionale, il faut aller le chercher dans cette période incroyable. Difficile de choisir parmi toutes ces tuniques chargées d’histoire. Pourtant, celle de la saison 1963-1964 est peut-être la plus importante. Cette saison a une saveur particulière. Il faut dire qu’en finale de Coupe d’Europe pour la première fois, les joueurs de l’Inter parviennent tout de même à écraser le Real Madrid (3-1). Le maillot est magnifique : les rayures verticales sont assez larges, le col est rond et noir, le short est noir, lui aussi, et les chaussettes le sont presque intégralement. Seule une bande bleue se dessine à leur sommet. Petite touche classe : l’immense bouclier encadrant le drapeau italien brodé sur le cœur. Le maillot de la saison 1964-1965 est lui aussi sobre, mais tout à fait différent. Les tuniques sont blanches, et les rayures sont horizontales. C’est un choix à faire, un choix compliqué, certes, mais un choix quand même.

Maillots extérieurs et autres maillots collectors

Bien souvent, le blanc est choisi comme couleur pour représenter le club lors de ses déplacements. Seulement, on ne s’est pas privé de quelques petites fantaisies du côté de l’Inter, comme partout ailleurs. Ainsi, on a rajouté un dragon sur le maillot (saison 2010/2011), ou on a essayé le rouge, le jaune fluo ou le bleu vif sur les troisièmes jeux de maillots. En 1995/1996, à l’extérieur, on a même tenté un maillot déstructuré pas vraiment réussi. Non, vraiment, la plupart du temps, la simplicité est gage de réussite. Mais encore une fois, avec les maillots, tout reste subjectif.

Le maillot du centenaire ne diffère pas vraiment des autres maillots, si ce n’est par la mention qui entoure le blason du club. Comme d’habitude, elle fait mention des dates de création et de l’anniversaire. Au dos, on retrouve la croix de la ville, souvenir de ce qu’a dû subir le club pendant deux décennies. À l’extérieur cette saison-là, les joueurs arboraient d’ailleurs des maillots blancs à croix rouge.

Ils se sont inspirés du maillot du FC Internazionale Milano

Le sujet a déjà été évoqué sur So Foot, mais l’Inter a inspiré de nombreux clubs, dont le petit club des amateurs de Chambly, qui ont réalisé un beau parcours cette saison en Coupe de France. Au-delà du logo, très similaire à celui de l’Inter, les maillots sont eux aussi rayés, généralement en noir et bleu.

Par Gabriel Cnudde

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