EdF : Quelle défense pour les Bleus ?
Avant la rencontre décisive contre la Serbie, il est temps de s'intéresser secteur par secteur à notre chère Équipe de France. Aujourd'hui, la défense.
« Depuis 2008, à chaque fois que j’ai une équipe en tête, je suis obligé de faire différemment au dernier moment : l’un se blesse, l’autre est suspendu, un autre est à la rue. En 2006, je savais quelle était l’équipe, qui remplaçait qui » .
Raymond Domenech se cherche un peu des excuses, mais reconnaissons-lui les faits : il a dû composer. Ainsi, depuis le désastre de l’Euro, Ray Charles a dû utiliser six paires différentes en défense centrale, un secteur pourtant considéré comme avide de certitudes. Les seules associations à avoir enchaîné deux matches d’affilé sont celles composées de Gallas et Mexès (utilisée à 4 reprises) et celles formées par Squillaci et Gallas (2 fois). Les autres défenses furent la paire Boumsong–Abidal, utilisée à 2 reprises, et 4 autres compositions vues à une seule et unique occasion (Gallas–Abidal, Squillaci–Escudé, Boumsong–Mexès et Gallas–Escudé). Bref, l’Équipe de France, alors qu’elle s’apprête à jouer un match décisif, n’a pas de charnière type. La lose.
Pourtant, il existe tout de même dans cette affaire une certaine logique. La paire de centraux la plus évidente au vu du pedigree des loustics, Gallas-Méxès donc, a bel et bien été la plus utilisée. Mais, eu égard à ce qu’on est en droit d’en attendre, la plus décevante aussi. Et c’est là toute la base du problème. Avec Philou à la ramasse, que faire ? Lui laisser sa chance malgré le désastre face à l’Autriche ? Sortir Lilian Thuram de sa retraite ? Attendre que Mathieu Bodmer devienne le nouveau Laurent Blanc? Composer ?
Composer, on l’a vu. Donc qui dit composer dit : Abidal central, Escudé, Squillaci, Boumsong. Bon, vu comme ça, on laisserait sa chance à Philippe Méxès mais ce serait trop facile (ainsi que la fin de l’article). Pour autant, il ne s’agit pas ici de choisir entre le latéral barcelonais, les Sévillans ou le remplaçant lyonnais -laissons ce privilège à notre sélectionneur- mais de constater l’état incertain de la charnière centrale française. En même temps que l’absence de Philippe Méxès. Certes, Blondie a été plutôt archi-nul contre les compatriotes de M. Fritzl, mais surtout indigne de son talent. On parle ici d’un des tout meilleurs centraux de Serie A depuis quelques années maintenant. Et ce défenseur serait donc en concurrence avec un latéral douteux, une paire d’Andalous et son ex-collègue auxerrois au côté duquel il exposait jadis toute sa classe ? Le sélectionneur a parfois ses raisons que la raison ignore.
Heureusement, il y a les latéraux pour mettre tout le monde d’accord. A gauche, Evra est de loin le plus talentueux et rodé au haut niveau, même s’il n’assure pas vraiment en Équipe de France, il mérite d’être aligné afin de justement trouver ses marques et enfin reproduire avec la Carrefour ce qu’il fait à Manchester. A droite, le titulaire s’appelle Bakary Sagna, principalement parce que ses remplaçants se nomment François Clerc et Anthony Reveillere. En clair, le Gunner profite de l’absence de concurrence valable. La solution ? Rappeler Chimbonda, ou décaler Sidney Govou. Et Malouda à gauche tant qu’on y est, mais ça c’est une autre histoire, celle du milieu de terrain…
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