- C1
- Porto/Arsenal (2-1)
Les Gunners se tirent deux balles dans le pied
Au terme d'un match équilibré et alerte, Porto s'est donné un léger avantage avant d'aller subir à l'Emirates en profitant de deux immenses bévues de l'arrière-garde londonienne. Au banc des accusés : Campbell et Fabianski. Ou l'arbitre, selon le camp dans lequel on se place.
C’est la Aly Cissokho story du jour. Six mois après avoir débuté la saison en quatrième division, Sol Campbell a scoré en Ligue des Champions. Mais si l’an dernier, Cissokho symbolisait l’ambition montante portugaise, Campbell, lui, figurait au coup d’envoi le talon d’Achille d’une équipe décimée par les blessures.
D’entrée, les Portugais appuyaient d’ailleurs plein axe, sans doute pour mettre à l’épreuve la veille carcasse anglaise et ses 100 kilos. Deux grosses occasions s’en suivaient. L’ex de Portsmouth avait beau placer un tacle de briscard, il rebondissait infortunément sur Micael, proche d’ouvrir la marque. Dans la minute suivante, la cinquième, Hulk se trouvait tout proche d’ouvrir la marque mais frappait du mauvais côté du poteau.
Finalement, le maillon faible londonien se trouvait derrière Campbell, dans les buts, où Fabianski pour sa première titularisation et sa première intervention, poussait dans les buts un centre appuyé de Varela (11e). Un csc qui réveillait enfin Arsenal. Les Gunners prenaient le contrôle des affaires et Sol Campbell plaçait un coup de tête après un corner de Fabregas et une déviation de Rosicky (19e). Campbell, héros du soir. Enfin presque …
Car, à la 50e minute le défenseur au poids de pilier de rugby rappelait que l’actualité sportive se déroulait également à Vancouver. Campbell était victime d’une « perte de figure » , un phénomène qui fut fatal à la skieuse acrobatique Sandra Laoura. Lors d’un saut, son cerveau se déconnecta un instant et la chute provoqua à la désormais consultante pour France Télé la perte de l’usage de ses jambes (cf L’Equipe de mercredi). A Porto, l’issue fut moins dramatique, sauf peut-être pour le futur européen d’Arsenal : sur un ballon qui traînait devant sa surface, Campbell sembla oublier où il se situait, et au moment de retrouver connaissance adressa une passe aussi empruntée qu’un Alain Juppé au salon de l’Agriculture au pauvre Fabianski. Totalement troublé, le gardien polonais, déjà désorienté par sa faute de main initiale, décidait ou plutôt recueillait la balle dans ses mains, en toute passivité.
En Ligue des Champions, l’expression toute faite veut que les erreurs se paient cash. Porto fit donc sauter la banque sans se préoccuper de la jouer règlo : coup-franc indirect vite joué, et le Colombien Falcao sur une passe de l’excellent Micael, poussait le ballon au fond des filets avant même que Fabianski ne soit revenu sur sa ligne et les Gunners dans leur surface. Le match prenait alors une configuration favorable aux Portugais. Tendu, rempli de coups bas et autres trucages. Un pourrissement qui permit au double vainqueur de la C1 (1987, 2004) d’atteindre le coup de sifflet final sans frayeur.
Trahi par les siens et par l’arbitre également -l’homme en noir a littéralement offert le deuxième but en n’attendant pas le repli londonien-, Arsenal a dû repartir du Dragao avec la sensation de s’être fait faire un enfant dans le dos, mais n’a pas pour autant compromis ses chances de qualification. Un but à remonter à l’Emirates, c’est jouable. Furieux contre l’arbitre au moment de la deuxième réalisation portugaise, Wenger, pas forcément à tort, en a remis une deuxième couche après-match à l’encontre Martin Hansson, déjà sifflet du polémique France-Irlande. En oubliant aussi que Thierry Henry, avant de qualifier la France d’une main, fut le premier à populariser le coup-franc joué trop vite. Il évoluait alors sous la tunique d’Arsenal…
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