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Le Festival de Kahn
Oliver Kahn, c'est 21 saisons en Bundesliga, 8 titres de champion, une Ligue des Champions, une C3, et 4 coupes du monde disputées sous le maillot national, dont 3 en tant que remplaçant. Des parades, des gestes uniques, des ratés, des coups de gueules. Un monument du football allemand.
1/ C’est au Karlsruher SC, club de sa petite ville natale de Karlsruhe, où évoluait déjà son père, qu’Oliver Kahn fait ses premières classes. D’abord joueur de champ dans les équipes de jeunes, c’est finalement dans les cages qu’il se distingue, et qu’il intègre l’équipe professionnelle lors de la saison 1987/1988. Il croisera sur sa route Jay Jay Okocha, évoluant alors à Francfort, qui d’une série de crochets l’humiliera lui et toute sa défense.
2/ En 1994, il signe au Bayern pour l’équivalent de 2,3 millions d’euros, plus haute somme de l’histoire de la Bundesliga à être dépensée pour un gardien de but. Il rallie très vite le public bavarois à sa cause par des arrêts de haute volée. Imaginatif, il invente la parade-retourné acrobatique, jamais retrouvée depuis.
3/ Sous les couleurs du Bayern, il découvre les joies de l’Europe et de la Ligue des champions. En 1999, il dispute la finale la plus folle de l’histoire contre Manchester. Alors que les Allemands menaient un but à zéro, deux corners de Beckham dans les arrêts de jeu donneront finalement le titre aux Anglais. Revanchard, il écœure le néo-madrilène quelques années plus tard d’une parade exceptionnelle sur un coup-franc que tout Bernabeu voyait déjà au fond.
4/ La ligue des champions, il la gagne en 2001, en laissant un souvenir inoubliable aux joueurs du FC Valence. Ecrasés 3-0 par le Real l’année précédente au stade de France, c’est cette fois-ci Oliver Kahn presque à lui tout seul qui prive les espagnols du titre continental, et offre le quatrième sacre de son histoire au Bayern Munich, en stoppant trois tirs aux but espagnols en finale à San Siro.
5/ Nommé capitaine du Bayern, il est aussi celui de la sélection allemande lors de la coupe du monde 2002. Deux hommes marqueront cette coupe du monde, Ronaldo, meilleur buteur, et Oliver Kahn, désigné meilleur joueur du mondial, ce qui fait de lui le seul gardien à avoir reçu cette récompense. L’Allemand perdra finalement son duel face au Brésilien en finale, en relâchant un ballon facile dans les pieds du buteur.
6/ Retour dans le championnat allemand, où le physique et les gros coups de gueule du portier bavarois lui font rapidement porter le surnom de « gorille » – ce qui lui donnera droit à quelques jets de bananes des supporters adverses -. Mieux vaut ne pas venir le titiller dans sa surface de réparation. L’attaquant du SG Wattenscheid 09 a osé. Il a eu droit aux mots doux de l’homme à la casquette.
7/ En bon capitaine, Oliver Kahn n’hésitait pas à monter donner un « coup de main » à ses attaquants quand il sentait que ça tournait mal. Avec parfois des airs de Maradona. La malice en moins.
8/ A Munich, le grand blond a fait la connaissance de l’artiste Mark Van Bommel. Deux sacrés caractères, pour un amour passionnel. Alors quand le Bayern arrache sa qualification pour les demi-finales de la C3, contre Getafe, au bout de la prolongation, Kahn se précipite vers son ami pour fêter ça. Tout en douceur.
Kahn Et Van Bommel [Comique] par 14-Api
9/ Puis vient le temps des difficultés. Alors que la coupe du monde à domicile se profile en Allemagne, Oliver Kahn, moins serein, est bousculé par Jens Lehmann, l’éternel second, au sein de la sélection. Pendant deux ans, les performances des deux hommes sont guettées par les médias allemands. Et à ce jeu-là, c’est Lehmann qui gagne, laissant le monument allemand sur le banc. La faute aux mains du Titan, de plus en plus glissantes. Klasnic, futur nantais, a su en profiter.
10/ Retraité depuis 2008, le plus grand gardien de l’histoire du football allemand cherche sa reconversion. Il passe ses concours d’entraineur, et se lance dans la reality-show chinoise. Dans cette émission intitulée « King Kahn » , le Titan devra sélectionner le candidat qui ferait selon lui le meilleur gardien. Business Kahn, aussi.
Leo Ruiz
Par