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Euro 2020 : jouer à domicile, c’est plus facile

Par Clément Gavard
Euro 2020 : jouer à domicile, c’est plus facile

Les quatre demi-finalistes de l'Euro 2020 ont un point commun : ils ont joué l'intégralité de la phase de poules à domicile. Dans un tournoi éparpillé aux quatre coins de l'Europe dans un contexte de crise sanitaire au bout d'une saison éreintante, la possibilité de rester à la maison a compté pendant le tournoi.

À une époque où la VAR a été introduite pour rendre le football plus juste, l’Euro 2020 est venu rappeler aux derniers utopistes que l’équité sportive ne pouvait pas exister dans le monde du ballon rond. C’est comme ça, les puissants sont puissants, les petits sont petits, et les règles sont ce qu’elles sont. Rien ne pourra changer la donne : ni l’opaque fair-play financier, ni des organes comme la DNCG, ni une levée de boucliers contre une compétition fermée, et encore moins un tournoi paneuropéen pensé par Michel Platini pour fêter les 60 ans du championnat d’Europe. Tout au long d’un drôle d’Euro reporté puis disputé dans le contexte sanitaire que l’on connaît, les différentes équipes auront connu des fortunes très diverses : certaines avaient le privilège de disputer la majorité de leurs matchs à la maison pour lancer leur compétition, d’autres ont parfois dû voyager d’une capitale à une autre avec toutes les contraintes que cela implique. Un simple détail ? Non, il fallait piocher parmi les six sélections ayant joué l’intégralité de leurs matchs de poule à la maison (Angleterre, Espagne, Italie, Danemark, Pays-Bas, Allemagne) pour trouver le dernier carré de cette édition de l’Euro. Trop facile.

Demain, ce sera la quatrième fois que nous changeons de fuseau horaire. Ce n’est pas super pour la préparation.

L’Euro, un beau guide du routard

Il n’est pas question ici de brandir ce constat comme unique raison du parcours des quatre demi-finalistes. L’Italie et le Danemark ont joué un football attrayant ; l’Espagne a avancé laborieusement, mais avec une idée de jeu ; l’Angleterre a fait preuve d’une solidité inédite dans un championnat d’Europe. Une fois que l’on a dit ça, il est impossible de négliger le fait qu’évoluer à domicile présente un immense avantage, surtout en ces temps de pandémie. Cette édition jouée dans onze pays différents profite sans aucun doute à l’Angleterre, dont le quart de finale à Rome aura été la seule rencontre disputée loin de Wembley, quand les Ukrainiens ont dû par exemple se mettre dans la peau d’Antoine de Maximy en enchaînant des déplacements à Amsterdam, Bucarest, Glasgow et Rome (soit 7800 kilomètres parcourus contre 1800 pour les Three Lions). Même constat pour l’Espagne, l’Italie et le Danemark pendant la phase de poules, même si ces derniers ont au moins eu l’inconvénient de devoir quitter leur contrée pour les matchs à élimination directe.

Pendant ce temps-là, la Suisse s’est enfilée plus de 12 000 kilomètres après s’être tapé deux allers-retours entre Rome et Bakou, puis des voyages à Bucarest et Saint-Pétersbourg pour les tours suivants. « Demain, ce sera la quatrième fois que nous changeons de fuseau horaire. Ce n’est pas super pour la préparation, avait soufflé Vladimir Petković, le sélectionneur de la Nati, avant le huitième de finale contre les Bleus. On a beaucoup voyagé, on se déplace souvent, et il a fallu à chaque fois adapter le rythme biologique des joueurs. Moi, je veux les féliciter d’avoir fait preuve de tant de flexibilité, car personne ne s’est plaint. D’ailleurs, vous, les journalistes, vous n’en avez pas beaucoup parlé, je trouve. » Un enfer logistique pour les délégations concernées, habituées à s’installer dans un camp de base fixe pendant la durée de la compétition (coucou Istra), et un calvaire pour les organismes des joueurs au bout d’une saison usante et marquée par la crise sanitaire. « Ce format est injuste, s’était plaint le défenseur belge Thomas Vermaelen au soir de la victoire contre la Finlande à Saint-Pétersbourg. Tous ces déplacements ne sont pas bons pour le corps des joueurs. » Sans parler des températures parfois suffocantes, comme à Budapest, contrastant avec la douceur londonienne. Ce n’est même plus une histoire d’équité sportive, mais bien une question de santé.

Le retour du douzième homme

Cette édition spéciale de l’Euro a également été marquée par le retour des supporters. Là encore, les 24 équipes engagées n’ont pas pu en bénéficier de la même manière. Les Anglais ont avancé en s’imprégnant d’une atmosphère très similaire à celle d’un tournoi organisé à la maison ; l’Italie et l’Espagne avaient leurs repères et leurs fans à l’Olimpico et à la Cartuja de Séville ; le Danemark a pu compter sur un Parken souvent chaud bouillant, le match contre la Belgique restant un moment fort de l’Euro devant 25 000 personnes cinq jours après le drame Eriksen. Demandez aux Hongrois, aux Portugais, aux Français et aux 60 000 chanceux présents dans les travées du stade Ferenc-Puskás si l’ambiance électrique n’a pas eu un impact sur les acteurs de ces rencontres. Au fond, ce n’est rien d’autre qu’une bonne nouvelle : le foot qu’on aime, celui avec des arènes pleines et du bruit naturel, n’a pas disparu après 18 mois passés dans le silence pesant du huis clos. Reste que des équipes n’ont pas pu compter sur les encouragements de leurs fans, la faute à un Euro éparpillé et aux contraintes sanitaires imposées par quelques pays (les règles n’étaient pas les mêmes en Hongrie qu’au Royaume-Uni). « Nous sommes lésés, puisque nous jouons sans nos supporters, avait râlé Zlatko Dalić avant Croatie-Écosse à Hampden Park. Avec eux, nous sommes bien plus forts. Ce n’est vraiment pas juste, nous devons voyager, rester dans la bulle. »

Dans ce contexte sanitaire, chaque détail compte. Ce mercredi, le Danemark pourrait par exemple subir le contrecoup des 8600 kilomètres parcourus en quelques jours d’Amsterdam à Bakou puis de Bakou à Londres au moment de se frotter à l’Angleterre, qui est assurément la grande gagnante de ce format. Dans la capitale britannique, Italiens, Espagnols et Danois pourront se rassurer en se penchant sur l’histoire de la compétition : en quinze éditions, seules trois nations ont soulevé le trophée à la maison, la dernière en date étant la France en 1984. Avant cela, l’Espagne en 1964 et l’Italie en 1968 avaient également fait leur loi à domicile à une époque où l’idée d’un Euro à 24 était encore inimaginable. En cas de triomphe, l’Angleterre pourrait donc devenir la quatrième équipe à remporter un championnat d’Europe joué « à domicile » . Football’s coming home ? Tout aura en tout cas été fait pendant cet Euro 2020 pour que ce refrain devienne réalité.

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Par Clément Gavard

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