Petits arrangements entre amis
Le mythique Tonnerre de Yaoundé des Roger Milla, George Weah et consorts remonte dans « l’élite » du football camerounais. Mais ça ne s’est pas fait sans quelques pirouettes de la fédération, la Fécafoot, actuellement en plein marasme à l’africaine. Afin de noyer le poisson de quelques injustices et entorses à ses propres textes, la Fécafoot a augmenté le nombre des clubs de première division de 16 à 18, y propulsant du même coup le Tonnerre. Lors d’un match de barrage qui opposait Yaoundé à l’As Cetef de Douala (D1), les joueurs du club précité, éliminés et donc relégués jusqu’à la 95ème minute, ont décidé de mettre prématurément fin à la rencontre en tabassant l’arbitre Alain Giresse Tchoumba. Mais,
alors même que trois joueurs et des officiels du Cetef de Douala ainsi que les arbitres qui officiaient sur ce match ont été radiés ou condamnés à des suspensions, le Cetef est maintenu en première division sans plus d’explications. Du coup, avec le Tonnerre de Yaoundé qui accède régulièrement à l’élite, le championnat compte 17 clubs. La fédération est donc allée en chercher un autre, le Cps d’Abong-Mbang afin que le nombre d’équipes en compétition soit pair. Cette situation est symptômatique des jeux de pouvoir et de pression plus ou moins obscurs qui président au foot camerounais. Le président de la Fecafoot est lui-même accusé d’avoir acheté un match auprès du Tonnerre de Yaoundé pour le compte de son club Cotonsports de Garoua. Un journaliste de Douala dénonce un « football de salles, un foot sale, fait de petits arrangements entre amis du comité exécutif, pour favoriser un club ou en défavoriser un autre. Un football où il est de règle que les matches se vendent et s’achètent. » En y regardant de plus près, dans le football, c’est pourtant, une fois n’est pas coutume, l’Europe qui est en train de rattraper l’Afrique en matière de magouilles.
TB