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L’inexorable chute de la Real Sociedad

Par Robin Delorme, à Madrid
L’inexorable chute de la Real Sociedad

En Ligue des champions il y a encore un an, la Real Sociedad est aujourd'hui engluée dans les bas-fonds de la Liga. Relégables et sans entraîneur, les Txuri-Urdin accueillent l'Atlético de leur ancien poulain Griezmann avec la peur au ventre. Retour sur une descente aux enfers qui sent le déjà-vu.

La Real Sociedad est le club le plus français d’Espagne. À seulement une dizaine de kilomètres de la frontière, le fanion de San Sebastián a, ces dernières années, hébergé en son sein quelques patronymes de gabacho. Raynald Denoueix, Philippe Montanier et Antoine Griezmann ont ainsi permis aux Txuri-Urdin de connaître leurs plus belles heures dans ce millénaire. Entre une place de dauphin lors de la saison 2002-03, une qualification pour la Ligue des champions lors de l’ultime journée de l’exercice 2012-13 et une place de titulaire dans l’équipe type de la dernière édition de Liga, les trois Français ont fait scintiller le maillot blanquiazul jusqu’aux cimes européennes. Leurs départs respectifs ont, à l’inverse, sonné le glas de ces belles aventures. Le limogeage de l’ancien technicien de la Jonelière a été suivi d’une longue descente aux abîmes jusqu’à une relégation en juin 2007, et les envols de Montanier et Griezmann semblent avoir les mêmes conséquences. Pour preuve, aujourd’hui, la Real Sociedad pointe à l’avant-dernière place de Liga avant de recevoir le tenant du titre. Retour sur le malaise qui règne en Guipuscoa.

Vers un Auxerre basque ?

La partie visible de ce désastre est la destitution le 3 novembre dernier de Jagoba Arrasate. Ancien adjoint de Philippe Montanier, le plus jeune coach de Liga avait pour mission de faire tout aussi bien que son prédécesseur parti, sans explication claire, vers le Stade rennais après sa quatrième place historique de juin 2013. Dans les arcanes d’Anoeta, l’argument le plus répandu est la trop grande place occupée par le directeur sportif Loren Juarros. Alors que Montanier souhaitait un rôle élargi dans l’organigramme du club, un non-retour lui a été renvoyé en pleine tronche. Aujourd’hui sous le crachin gallo, il profite pleinement des pouvoirs qu’il n’a pu décrocher à San Sebastián… Le substitut le plus classique a donc été intronisé. Avec Jagoba Arrasate, la tradition basque était perpétuée et le changement se profilait tout en douceur. Les débuts du novice âgé d’aujourd’hui 36 ans étaient même tonitruants. Après une qualification pour les poules de la Ligue des champions acquise de haute volée face à Lyon, sa Real émerveillait encore la Liga de par son jeu chatoyant et rajeunissant.

C’est loin des terrains que cette situation présente s’est dessinée. Sur un plan purement financier, la Real Sociedad s’est goinfrée en l’espace de deux ans. Avec les départs à un été d’intervalle d’Asier Illarramendi vers le Real Madrid et d’Antoine Griezmann vers son voisin de l’Atlético, le club de Donostia s’est enrichi de quelque 70 millions d’euros. En y ajoutant le pactole amassé par la participation en Ligue des champions et le transfert de Claudio Bravo vers le FC Barcelone, les comptes financiers se portent bien. Problème, quasiment aucun kopeck n’a été réinvesti. Dans un effectif sur les rotules après deux saisons plus que pleines, les maux sont tout autant physiques que mentaux. La faute de Jagoba Arrasate a été de ne pas savoir réintroduire un nouveau souffle. Malgré les arrivées de l’espoir éternel Canales ou du pirate Granero, rien n’y fait. La Real Sociedad n’a pas su se réinventer ni profiter de l’attractivité de la C1. À quelques détails près, cette situation rappelle la gueule de bois monumentale de l’AJ Auxerre suite à sa participation dans la plus prestigieuse compétition du Vieux Continent.

Moyes ou Mel à la rescousse ?

Histoire de tout recommencer de zéro, la direction txuri-urdin a décidé de remodeler en intégralité le staff technique de son équipe fanion. En plus de Jagoba Arrasate, ses deux adjoints, Txema Lumbreras et Bittor Alkiza, ont été priés de prendre leurs cliques et leurs claques. Ce dimanche, pour la réception de l’Atlético de Madrid, les deux coachs de la réserve de la Real, Asier Santana et Imanol Alguacil, seront sous la guérite. Une situation intérimaire puisque le board a déjà prévenu, le nouvel homme fort de la Real sera présent en tribunes pour cette rencontre dominicale. Sur la short list, deux noms reviennent : David Moyes et Pepe Mel – Sabella et Bento auraient également été contactés. Le premier cité, ancien coach de Manchester United, fait saliver son monde. Mais difficile d’imaginer, à la vue de la situation actuelle, l’Écossais s’enfoncer dans un tel bourbier. Reste la piste de l’ancien entraîneur du Betis Séville. Aujourd’hui sans club après son expérience à Birmingham, l’entraîneur-écrivain a la gueule de l’emploi : adepte d’un football joyeux, habitué à jouer le pompier de service, sa tâche s’annonce rude. Car avec seulement six points après dix journées, la Real Sociedad a tout du client à la relégation.

Par Robin Delorme, à Madrid

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