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Les clés de France-Irlande

Par Gabriel Cnudde
4 minutes
Les clés de France-Irlande

Après une phase de poules loin d'être reposante, sur et dehors du terrain, l'équipe de France retrouve l'Éire dans un huitième de finale placé sous le signe de la revanche. Pas question pour Didier Deschamps de se laisser attendrir par les pitreries des Boys in Green évidemment prêts au combat.

Savoir gérer l’esprit revanchard des Boys in Green

Le sélectionneur de l’Irlande, Martin O’Neill, a beau affirmer que la main de Thierry Henry n’est plus dans les esprits de ses troupes, Didier Deschamps sait pertinemment qu’au fond, les Boys in Green n’ont rien oublié. Sept ans ont passé depuis ce fameux soir de novembre 2009, mais la tricherie des Français n’a jamais été pleinement pardonnée. Dans le groupe irlandais, on retrouve en plus quelques joueurs déjà présents en 2009 (Keane, McGeady) qui ne manqueront pas de rappeler aux autres comment l’honneur de l’Irlande avait été bafoué ce fameux soir. D’autant plus qu’à l’époque, la double confrontation n’avait vraiment pas été de tout repos pour l’équipe de France, qui avait eu toutes les peines du monde à mettre son jeu en place face à l’équipe de Giovanni Trapattoni. À Lyon, la France va donc devoir gérer l’esprit revanchard des Irlandais qui aimeraient bien rendre la monnaie de sa pièce à la nation l’ayant privée de Coupe du monde en 2010.


Mettre de l’impact

Et le premier défi des Français sera de rendre coup pour coup à des Irlandais amoureux du jeu rugueux. Avec son 4-4-2 à plat et son Shane Long pour recevoir les bananes de ses coéquipiers, l’Irlande ne va clairement pas venir au Parc OL avec l’envie de changer de recette. Les coups risquent de pleuvoir, et si la France veut s’en sortir sans trop de bobos, elle va devoir muscler son jeu. Une seule fois dans cet Euro, l’Irlande a essayé d’ouvrir le jeu. C’était face à la Belgique, et les Boys in Green ont complètement pris l’eau. Alors à Lyon, les Irlandais vont simplement défendre bas et imposer un défi physique de 90 minutes aux Français. Il ne faut pas oublier que l’Éire est l’une des six équipes de cet Euro à s’être qualifiée avec moins de 50 % de possession de balle. Alors, tous les hommes de Didier Deschamps ont intérêt à affûter leurs épaules et à bien échauffer leurs chevilles.


Maintenir la bonne forme défensive

« Être capable de montrer aujourd’hui une telle solidité défensive est positif, il y a eu un gros travail réalisé par Deschamps. Contre la Suisse, on n’a pas gagné, pas marqué, mais on n’a surtout pas perdu le match » , expliquait Stéphane Moulin à So Foot après le match face à la Suisse (0-0). Il est vrai que si l’animation au milieu de terrain n’a pas été satisfaisante pendant la phase de poules, la rigueur défensive des Bleus est, elle, à souligner. En trois matchs, la France n’a encaissé qu’un seul but, sur penalty, qui plus est. Décriée avant même le début de la compétition, la charnière Rami/Koscielny est au final très rassurante. Gageons qu’elle le restera 90 minutes de plus face à l’Irlande.


La solidité collective des Irlandais

Pour réussir un gros coup contre la France, les Boys in Green devront s’appuyer sur leur match référence face à l’Italie d’Antonio Conte. « La France possède de très, très bonnes individualités. Le milieu de terrain est très fort avec Pogba et Kanté. Jouer à la maison, c’est toujours plus facile. Mais si on joue comme mercredi, on leur posera des problèmes » , expliquait Martin O’Neill en conférence de presse. Et jouer comme mercredi, ça signifie jouer avec un bloc bas, des latéraux actifs et un Shane Long qui va devoir se débrouiller avec les longs ballons qui lui seront adressés. Clairement, la faille peut encore venir d’une saute de concentration des Français en fin de match. Le coaching d’O’Neill va donc être primordial. Le sélectionneur va devoir insuffler du sang frais régulièrement pour ne jamais relâcher la pression et maintenir un certain impact tout au long du match.


Le dynamiteur, Wes Hoolahan

Si le surnom d’Irish Messi est sans doute un peu trop flatteur pour le milieu de terrain de Norwich City, Wes Hoolahan reste un atout indéniable des Irlandais. Avec ses 11 passes décisives en Premier League cette saison, l’Irlandais arrive en bonne forme malgré son âge avancé (34 ans). S’il débute bien contre les Bleus, Wes le gaucher pourrait être la rampe de lancement du jeu irlandais. Quand on connaît les problèmes de l’équipe de France à organiser son milieu et à travailler sa relance, lui jeter dans les pattes un joueur avec un peu de ballon n’est pas une mauvaise idée. Seulement, pour mettre Wes Hoolahan dans de bonnes dispositions, les Irlandais devront essayer, au moins de temps à autre, de ne pas immédiatement vouloir trouver Shane Long dans la surface de réparation adverse. Un sacré défi.


Bonus track : Et si « Nico 39, 7-8-9-7-2 » avait la bonne clé ?

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