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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire de la Berrichonne

Par Maxime Brigand

Ils ont écrit la belle histoire de la Berrichonne, ont connu la galère, un bout de D1, une épopée en Coupe de France, un aller-retour en C3 mais aussi celle d'une ville. De Djibril Sidibé à Sébastien Roudet, d'Eddy Viator à Laurent Dufresne en passant par Jacques Lopez, voici les 50 joueurs qui ont écrit la légende de la Berri, la vraie.

#50 - Gérard Depardieu

La Belle Époque, les Trente Glorieuses, le temps des Américains dans la ville, celui des dollars et où rien n’était impossible. Le Châteauroux de l’après-guerre, quoi. Pour beaucoup, c’était le paradis. Et, au milieu du bordel, il y aura donc eu cette gueule : Gérard Depardieu, l’enfant sauvage, le fils du Dédé et de la Lilette. L’histoire est connue : à treize ans, Depardieu ne savait pas parler, dansait avec la ligne rouge et était reconnu dans la ville grâce à ses blousons noirs. Bingo, forcément, il y aura aussi le foot. La Berrichonne est encore loin de parler de professionnalisme, mais la saison 1965-1966 restera dans les mémoires comme celle où Gégé aura été licencié au club. Il est encore ado et voit le football comme « un moyen de se changer les idées » , mais aussi d’être finalement un type comme les autres. Alain, son frère, résume la chose comme ça : « Quand tu viens d’une famille pauvre, qu’est-ce qui peut permettre aux gens de s’en sortir ? Le sport. Pour nous, c’était le football. » Le surnom de Gérard Depardieu est alors « Pétarou » et sa place est dans les buts. Ses souvenirs ? « Ma technique était simple : je poussais des cris tellement forts que les petits attaquants en face n’osaient même plus tirer au but. » Costaud même si la suite de son histoire avec le foot s’écrira avec l’AJA, en 1996, aux côtés d’un autre Gérard. Bourgoin, évidemment.

#49 - Gérard Marcon

L’histoire raconte que tout s’est débloqué sur une partie de chasse. D’un côté, le chef, l’architecte Claude Jamet, boss historique de la Berri. De l’autre, Maurice Lafond, l’ancien défenseur international français parti en Suède avec l’équipe de France à la Coupe du monde 58. Voilà comment le premier a convaincu le second de prendre la barre de l’équipe première, alors en CFA, au début des années 60. Dans ses valises, Lafond emmène un certain Gérard Marcon, tout frais vainqueur de la Gambardella avec Nîmes. L’arrière droit n’est jamais vraiment sorti de sa région, mais n’est aujourd’hui toujours pas parti du Berry où il a ouvert une boutique de sports. Tout simplement car Marcon a tout connu à Châteauroux, d’Henri Burda qui se rêvait en Rinus Michels au sorcier Gérard Wozniok. Des personnages fous et, pour le gamin du Cailar, ça donnera seize saisons sous le maillot castelroussin, une finale de CFA perdue en 64 face à la réserve de l’AS Monaco (1-4) et un bout de D2 des années 70. Solide.

#48 - Djibril Sidibé

Dans quinze piges, la France du foot se souviendra sans aucun doute de Djibril Sidibé, qui s’apprête à soulever le premier mini Hexagoal de sa carrière avec l’AS Monaco. Mais les puristes savent que le seul vrai Djibril Sidibé avait une cicatrice dans le cou et régalait Gaston-Petit avec sa vision panoramique. Oui, car avant de se perdre dans des bastons extra-sportives avec Pascal Chimbonda à Bastia lors de la saison 2004-2005, le milieu défensif avec la plus petite tête de l’histoire de la Ligue 2 s’est taillé une belle réputation à la Berri où il aura joué de 2002 à 2004 et de 2005 à 2008. Sa principale prise ? Un but historique à Monaco – son club formateur – en quarts de finale de l’épopée en Coupe de France 2004 de la bande à Zvunka. Monsieur.

#47 - Roger Mindonnet

Gamin, le boss Claude Jamet avait trois rêves qu’il raconta un jour au journaliste Laurent Fortat dans son ouvrage La Berri, du foot et des hommes : « Qu’un joueur de la Berri devienne international, que le club monte en Première Division et que la France gagne la Coupe du monde. » Triplé parfait, et Roger Mindonnet y est aussi pour quelque chose, car si des mecs comme Steve Savidan, Rod Fanni et surtout Florent Malouda ont un jour connu les Bleus, Mindonnet restera à jamais comme le premier Castelroussin international. C’était en avril 1949, à Hampden Park (0-2). Une anecdote qui pèse pour un défenseur costaud qui brillera surtout ensuite avec l’OGC Nice. Et alors ?

#46 - Jacob Mulenga

Une dizaine de secondes pour concentrer une saison d’espoir et trois autres de galère. Il y a l’art et la manière de boucler une histoire. Jacob, lui, avait décidé de filer par le haut. C’était le 15 mai 2009, lors d’un match sans intérêt face à Clermont (1-0) dont on retiendra trois points anecdotiques, mais surtout un geste. Une inspiration, à vingt minutes de la fin, qui se sera décomposée ainsi : une danse de Bakary Sako sur le côté, un centre tendu puis un contrôle, un ballon relevé de la tête et une bicyclette balancée dans la lucarne de Michaël Fabre. Le Jacob Mulenga de la Berrichonne, c’était avant tout ça : un mélange de folie et de gestes décisifs au cœur d’une institution déclinante. Au bout, il y aura un peu plus de trente pions en quelque 120 matchs et un sourire resté dans les têtes avant de s’enterrer aujourd’hui en Chine après un bon passage en Eredivisie, à Utrecht. Grammy Jacob.

Vidéo

#45 - Claudio Beauvue

Ah, Claudio. Ou comment écrire son destin sur un mantra : l’art de filer entre les doigts. Il y aura d’abord Laurent Guyot qui lui dira un jour, à Nantes, qu’il n’a pas le niveau pour être footballeur pro. Puis, finalement, Jean-Michel Aulas qui n’hésitera pas en janvier 2016 à flinguer le joueur, alors parti au Celta Vigo, sur son comportement. Et il y a donc eu Châteauroux. Claudio Beauvue a débarqué à la Berrichonne en 2011 après un passage à l’ESTAC où Jean-Marc Furlan lui avait refilé les clés de son talent. Son séjour dans le Berry aura duré finalement un peu moins de deux ans, soit soixante-sept matchs et surtout pas mal de beaux moments. Problème, le souvenir de cette époque est avant tout celui d’une cicatrice indélébile derrière les dix-sept pions plantés pour le club. Car, là encore, Beauvue aura glissé entre les mauvais choix, de gestion cette fois. Michel Denisot, ancien président et devenu ensuite vice-président de la Berri, dans les colonnes de France Football quelques mois après le départ du Guadeloupéen monté sur ressort pour Guingamp à l’été 2013 : « Pour ce transfert, il y a eu une grosse erreur, une faute de Châteauroux puisque le club n’aura aucun intéressement sur les plus-values quand Beauvue sera vendu par Guingamp ! Ce n’est pas bien, c’est bizarre même… » Peu importe, là aussi, Claudio aura laissé l’image d’un gros talent mélangé à une tête brûlée.

#44 - Lamine Koné

Un mot qui revient comme un refrain : « Une bête » . Un monstre physique taillé en sept ans à Châteauroux, mais aussi un miraculé. Évoquer le cas de Lamine Koné avec ses anciens formateurs à la Berrichonne, c’est pourtant d’abord un truc qui ressemble à « on avait un bon petit joueur, mais il y avait du boulot  » . Frédéric Zago, l’ancien directeur du centre de formation du club, se place en porte-parole : « C’est vrai qu’on partait de très loin avec Lamine, mais j’ai eu envie de lui faire confiance parce qu’avec du travail, je savais où je voulais l’emmener. C’était un gamin attachant, toujours à l’écoute, un peu introverti, mais un bosseur. Alors, c’est rapidement devenu une bête, un beau bébé, costaud et qui faisait peur sur un terrain. On m’a longtemps demandé pourquoi j’avais recruté ce mec-là, mais je voulais y croire. » Le crush date du mois de novembre 2003, au cours duquel Koné quittera sa banlieue parisienne pour tenter sa chance au centre de formation de la Berri. Puis, une première année compliquée dans l’adaptation et un déclic qui se chiffre : six kilos et quinze centimètres supplémentaires en quelques mois. Résultat : le bonhomme a explosé au cœur de la défense centrale castelroussine avant de filer en 2010 à Lorient et de débarquer ensuite en Angleterre où il évolue actuellement à Sunderland. Mais Koné, à Châteauroux, c’est aussi ce miracle du 5 mars 2008 où il survivra à un grave accident de la route. Lui est clair : « Ça devait arriver. » C’est aussi ça une bête.

#43 - Kévin Constant

Au départ, il y a un talent brut, un nom couché entre Samir Nasri, Karim Benzema, Hatem Ben Arfa, Jérémy Ménez, Benoît Costil ou encore Thomas Mangani. L’histoire entre Kévin Constant et Châteauroux a commencé comme ça, sur un but inscrit dès la première minute de la finale de l’Euro des moins de dix-sept ans remporté par la génération 87 face à l’Espagne de Piqué et Fàbregas en 2004. Le gosse de Fréjus est alors annoncé comme une bombe, mais peine à péter les barrières au Téfécé. Retour à Châteauroux en janvier 2008. Constant est clair : « C’est Châteauroux qui a relancé ma carrière.  » En un peu moins de quatre-vingt-dix matchs et dans un poste de meneur de jeu où il excellait loin d’un huitième de finale de C1 contre le Barça avec le maillot de l’AC Milan sur les dorsaux. Sous ses inspirations, la Berri souffre, mais se sauve notamment lors de la dernière journée de Ligue 2 en dégageant Strasbourg (2-1) en National à Gaston-Petit le 14 mai 2010 – nuit marquée par la mort des sièges du parcage visiteur du stade. Et s’il fallait garder une image de Constant, au-delà de ses nombreuses parties de poker chez Mimo, il faudrait enfermer son bijou claqué contre Laval en novembre 2009. Bien loin du Calcio.

#42 - Philippe Besset

Le fil conducteur entre les années 1970 et 1980 de la Berri. Un putain de taulier, un ex de Joinville où il croisa notamment Bossis et Battiston. Philippe Besset, c’était le Châteauroux avec son maillot floqué GBA, avec Denis Mérigot, Jean-Luc Aubard, Guy Perrot sur le terrain, et Lucien Troupel, Hervé Revelli ou encore l’ancien international polonais Antoni Nieroba sur le banc. Au total, près de 300 matchs de D2 sous le maillot berrichon, mais surtout les mots d’un père qui résonne dans la tête du défenseur alors que l’OM tourne notamment autour de lui : « J’étais quand même dans les vingt-trois meilleurs joueurs français à un moment donné, mais j’avais un papa qui disait que footballeur, c’était un métier de saltimbanque. Il m’a dit : « Non, tu ne t’en iras pas. Et puis, tu liras autre chose que France Football ou L’Équipe. » » Une autre culture.

#41 - Marc Eric Gueï

Un homme qui pourra raconter un jour qu’il a fait sauter la mèche de Rudi Garcia un soir de demi-finale de Coupe de France. C’était le 28 avril 2004 alors que le Patrick Swayze de Nemours était à la barre de Dijon, pensionnaire de National. Une nuit où la Berrichonne s’imposa sans trembler (2-0) grâce à Roudet d’abord, puis Marc-Éric Gueï ensuite. Suffisant pour tamponner un ticket pour une finale au stade de France contre le PSG, mais aussi pour balancer un sourire sur le visage de l’attaquant de poche ivoirien. S’il n’est resté qu’une saison à la Berri, Gueï aura laissé le souvenir d’une fraîcheur offensive à la proue d’un groupe joueur et ambitieux autour de Roudet, Viator, Roche et Ferreira. Une valeur sûre de la Ligue 2 de l’époque. Avant les blessures et l’oubli.

#40 - Razak Boukari

Un maillot comme une évidence. Razak, c’est aussi Sadou, un père symbole qui restera à jamais le premier joueur sous contrat professionnel de l’histoire de la Berrichonne. Alors, le fils n’a pas vraiment eu le choix : ce sera le foot et à la Berri, pour commencer. Retour au début des années 2000, la découverte du haut niveau dans un groupe qui se reconstruit après l’échec en finale de la Coupe de France. Très vite, Gaston-Petit découvre un gosse sans limite, débridé balle au pied et qui ne peut rester très longtemps. Razak Boukari filera donc à Lens à l’été 2006. Il y aura ensuite Rennes et les galères anglaises avant de revenir au club l’été dernier à la suite de nombreuses blessures. Le deal ? Filer son expérience et aider la Berrichonne à retrouver une Ligue 2 quittée en mai 2015. Challenge réussi malgré un manque de rythme encore évident, mais le fils est revenu. Le père, lui, n’a pas bougé et entraîne désormais les jeunes du club.

#39 - Kamel Chafni

Victor Zvunka a tranché : « Je pense que c’est l’une des meilleures équipes que j’ai entraînées. Avoir un tel effectif en Ligue 2, avec du recul, c’était assez incroyable. » 16 septembre 2004, la Berrichonne est alors à Bruges et s’apprête à découvrir l’Europe grâce à sa place de finaliste de la Coupe de France combinée à la qualification du PSG pour la Ligue des champions. La feuille de match ? Vincent Fernandez, Rod Fanni, Sylvain Marchal, Teddy Bertin, Yassin Moutaouakil, Karim Fradin, Armindo Ferreira, Issa Ba, Yazid Mansouri, Jacob Mulenga et donc Kamel Chafni. Que du beau monde. Fradin, lui, évoque une bande de « puceaux dans un harem » . À l’aller, la Berri se fait déchirer (0-4), mais s’offrira donc une manche retour de gala à Gaston-Petit. Au bout, une défaite logique (1-2), mais les honneurs pour Chafni, unique buteur de l’histoire européenne du club au cours de sa seule saison passée sous le maillot berrichon. Tout simplement car le serveur marocain évoluait dans une autre sphère, ce qui sera récompensé par une place dans l’équipe type de la saison de Ligue 2.

#38 - David Vandenbossche

Un mix entre la tête de Nemanja Vidić et la coiffure de Lionel Mathis, mais surtout une belle compilation de la Berrichonne des années 2000. Balancé entre l’AJ Auxerre, son club formateur, et Châteauroux au départ, David Vandenbossche aura finalement poussé jusqu’en 2008 dans le Berry, un coup devant, un coup dans une position de meneur-relayeur. Au milieu, un cœur énorme et des poumons multiples qui auront laissé une belle trace dans les mémoires. Malgré tout, il restera ces cartouches écrasées en finale de la Coupe de France 2004. David, tu étais à deux mètres du but, putain.

#37 - Bruno Roux

Un peu plus de vingt ans avant le bordel foutu par un ministre de l’Intérieur désireux de faire participer ses filles lycéennes à des travaux parlementaires, il y aura eu Bruno Roux. Derrière ce nom, le souvenir d’un mouvement vu et revu : une ouverture, Roux qui remet de la tête, Joël Bossis qui finit. En arrivant à la Berrichonne en 1994, la mission du premier était simple. Il fallait remplacer la star naissante Patrick Mboma, reparti au PSG, et accompagner un groupe fraîchement coiffé d’un titre de champion de National. Soit un quotidien quand même assez loin des premières années passées à alterner entre une vie de joueur amateur et une autre à la DDE de Beauvais. À Châteauroux, Bruno Roux croquera un début de trentaine autoritaire alors qu’autour de lui, les dirigeants empilent les bonnes pioches (Guillou, Ajas…). Victor Zvunka a commencé à dessiner le futur d’un groupe qui touchera la D1 en mai 1997 et grattera avec Roux quelques succès bordéliques en D2 dont une mythique victoire à Marseille (4-0) lors de la saison 1994-1995. Joli.

#36 - Benjamin Nivet

Mai 1998. Au bout de la seule saison dans l’élite de son histoire, la Berrichonne est finalement renvoyée directement en D2 malgré un dernier succès de prestige face au PSG. Une victime d’un soir qui traverse également sa petite révolution et voit débarquer Charles Biétry. Sur le banc parisien, Joël Bats le sait, son duo avec Ricardo va prendre fin pour laisser la place à Alain Giresse. Son nom est alors soufflé à Thierry Sanselme. Pacte signé, Bats débarque à Châteauroux avec une condition donnée à Sanselme : « Je vous vouvoie. Ce sera plus facile quand vous me virerez… » Ok, l’ours n’a pas changé. Reste qu’à la Berrichonne, Jo’ revit. Il écrit, va à la chasse et développe aussi un jeu attrayant malgré les nombreuses fractures internes. C’est dans ce bordel que va alors débarquer Benjamin Nivet, arrivé en quête de temps de jeu en provenance de l’AJ Auxerre. Après chaque séance, l’homme bosse avec Bats en individuel et encaisse les conseils tout en comprenant rapidement que la situation du coach va rapidement être scellée. Nivet explosera finalement avec Thierry Froger, un autre personnage, un autre caractère. Couloir gauche, mais avec le QI qu’on lui connaît. Celui du dix à l’ancienne dans une équipe en crise permanente. La goutte de lait dans un café avant son effusion loin du Berry, en janvier 2002, pour sauver le club financièrement. Un déchirement de style.

#35 - Hervé Revelli

Il faut imaginer le symbole : Revelli, un mec qui pèse sept titres de champion de France, présent à Glasgow en 1976 et gueule des Verts connue de tous. Derrière tout ça, Michel Denisot, déjà. « Je commentais le match Servette-Nancy et j’ai vu ensuite Hervé Revelli qui entraînait un club suisse, raconte-t-il dans le livre La Berri, du foot et des hommes. Je lui ai dit que Châteauroux cherchait un coach. Et j’ai donné son numéro à Claude Jamet. » Soit au boss pour qui rien n’est impossible. Revelli est nommé sur le banc, pige encore un peu en tant que joueur et la Berri piétine en D2, juste avant de tomber comme pressenti en troisième, puis quatrième division lors des saisons suivantes. Hervé Revelli sera resté trois ans, juste de quoi pousser jusqu’au centenaire de 1983. Un bon bain entre galère et joueurs du cru.

#34 - Yvon Gob

La pointe tranchante de la machine dessinée par Henri Burda. La Berrichonne des années 1960, celle qui fera une finale de CFA contre la réserve de l’AS Monaco, emmenée par Marcon, le coffre de Perrot, Jean-Claude Perreau et surtout le trident Chiarotto-Hivert-Gob. Yvon Gob, voilà le finisseur, un monstre face au but – près de cinquante buts en cinq saisons – et un mec qui reste encore reconnu de tous comme l’une des meilleurs gâchettes de l’histoire du club. La génération Y.

#33 - Marc Giraudon

Un jour de déplacement à Auxerre, Guy Roux avait eu cette phrase sur la Berri : « Quand nous jouions en DH, Châteauroux était le modèle. Là, je suis content de sa montée en D1, on se sentait un peu seuls. (…) Châteauroux, c’est l’AJA de demain. » Ou comment endormir parfaitement un adversaire et le planter ensuite. Ce jour-là, la Berrichonne se fera dégommer (0-5), mais l’important est ailleurs, finalement, car Guy Roux n’avait pas totalement tort sur un point : la formation. C’est sur Auxerre que Châteauroux a copié son centre de formation et avec l’AJA qu’un couloir de transfert se formera pendant de nombreuses années. Boum, la formation castelroussine est définitivement née à la fin des années 1990 grâce à Roger Fleury, un ancien boulanger à l’œil réputé, proche de Zvunka. Et, au milieu de ces succès, on aura par exemple Marc Giraudon, la gueule parfaite du recrutement local réussi, un latéral gauche qui s’allumera de 1998 à 2005 avant de venir boucler sa carrière entre 2009 et 2011. Un fanion, quelques sélections avec l’équipe de France des moins de dix-huit ans, mais surtout une sale blessure au tendon d’Achille qui salopera le projet. Rageant.

#32 - Armindo Ferreira

Il y a deux Armindo. Celui de Niort, l’apprenti, et celui de Châteauroux, l’emblème. Avec la Berri, Ferreira, débarqué en 1999, a tout connu : l’Europe, la Coupe de France, la galère, les embrouilles, Zvunka, Froger, tout. Gaston-Petit aimait son flegme naturel, son élégance offensive, et, même quand il se fera expulser à Bruges en Coupe de l’UEFA, tout lui sera pardonné. Puis, il y aura 2006 et un genou qui lâche. Armindo Ferreira se retourne, trouve Frédéric Zago, alors directeur du centre de formation, et décide de devenir coach. La Berri lui confie d’abord la responsabilité de la pré-formation et le voilà aujourd’hui directeur du centre à son tour depuis l’été dernier. Certaines réussites sont pour lui comme Hamza Sakhi ou Jean-Philippe Mateta. Son destin devrait se poursuivre sur le banc de l’équipe première. Classe.

#31 - Nicolas Baudouin

Lorsqu’il débarque à la reprise au début de l’été 96, Victor Zvunka est clair : « Je suis condamné à réussir. » Réussir, c’est monter, même si le cas de la tête brûlée de Ban-Saint-Martin restera toujours un sujet complexe, épineux. Au moment d’attaquer le championnat en août, Zvunka compte seize départs dans son effectif et douze arrivées. Un bordel monstre d’où sort un galérien daleux : Nicolas Baudoin, tout juste relégué en National avec le Alès de Pasqualetti. Si, en interne, la situation est électrique, tout va se régler rapidement grâce à une saison historique sur le terrain où Trotignon va grimper dans la hiérarchie et où la Berri va arracher une montée en D1 et un titre de champion de deuxième division après un nul à la maison face au Mans (1-1) lors de la dernière journée. Un soir où le roi Baudoin va craquer et parler de « ces papys en larmes… » . Confirmation la saison suivante chez les grands pour le latéral droit qui quittera finalement le club lors de l’été 1998 pour rejoindre Guingamp. Une forte tête et un gros cœur aux côtés des couillus Adam, Coly et du capitaine Weber.

#30 - Eddy Viator

S’il s’est un jour perdu à Singapour, le gosse de Colombes a longtemps été une valeur sûre de Ligue 2. Une histoire simple, celle d’un jeune dégagé du PSG en moins de 15 ans avant de rebondir à Châtellerault où il sera repéré lors d’un match avec l’équipe première en Coupe de France contre la Berrichonne. Son coach à l’époque ? Un certain Stéphane Moulin, ex du club qui le refile alors à Zago. Bingo, le mariage prend et Eddy Viator devient l’un des patrons de la défense castelroussine jusqu’en janvier 2008. La bonne pioche et le seul sourire aussi d’un début de saison 2003-2004 complexe. On connaît tous la fin.

#29 - Julien Cordonnier

L’histoire de Cordonnier avec la Berrichonne, c’est avant tout des regrets. Les premiers datent de 2002, été où le colosse filera à Beauvais à la suite des frictions répétées avec Thierry Froger. Les seconds seront pour le début d’une fin de carrière amorcée par un retour au club, entre 2008 et 2011, où Julien Cordonnier connaîtra surtout la galère et l’angoisse d’une lutte permanente pour le maintien. Chaque année pourtant, le même refrain : un bel effectif, un bon début de championnat et la chute en deuxième partie de saison pour ficeler la campagne en apnée. Depuis, Cordonnier ne cesse de répéter qu’il souhaite revenir bosser au club et attend toujours une main tendue. Histoire de ne pas oublier les sacrifices d’un guerrier fidèle. Cent matchs sous le maillot d’un club, ça pose un homme.

#28 - Joël Bossis

Tout le monde est d’accord sur un point : Joël, petit frère du grand Max, aurait pu aller plus haut s’il avait accepté d’ouvrir un peu plus sa gueule. Bossis, c’était ça, un très bon joueur, un putain de finisseur, mais un tempérament calme, peut-être trop. Problème, le bonhomme aura également attendu ses trente piges pour exploser complètement, à Châteauroux donc entre 1994 et 1996 aux côtés de Bruno Roux, et à Niort surtout. Reste cette soirée d’octobre 1994 où il claquera un triplé au Vélodrome pour participer à la destruction marseillaise (4-0) avec la Berri : « En tout cas, cela a permis aux Marseillais, mais aussi à la France, de mieux situer Châteauroux sur la carte. » Aujourd’hui, l’homme a plongé dans la direction d’un cabinet d’assurance et a filé avec ses regrets. Mais putain, ce pied gauche.

#27 - Jacques Lopez

Le vrai Lopez du 36. Un chef de bande, un mec qui ne parle pas de stratégie et qui voyait le terrain comme un lieu de sacrifice. Un William Prunier marseillais quoi. Jacques Lopez, c’était avant tout l’OM où il resta jusqu’en 85 et donc aussi un peu Châteauroux où il passera au début des années 90. Le club est alors en troisième division et Lopez débarque au milieu de Sadou Boukari, Bacconnier, Nerrière et Kusmierski. La France du foot qu’on aime, mais qui monte aussi en D2 en 1991. L’ancien pote de promo de Di Méco et Anigo a réussi sa mission, en deux ans. La vie de prince.

#26 - Ludovic Clément

Une trouvaille de Pierre Sither, autre nom doré de l’histoire du club. Un mec qu’on a longtemps regardé sans vraiment palper son vrai niveau, mais qui était connu de tous sous le surnom de « Titi » . En réalité, Ludovic Clément était un vrai crack, du genre à multiplier les percussions et à ne jamais lâcher sous sa polyvalence, un défaut aussi. Son premier match avec les pros ? Un Bordeaux-Châteauroux, en Coupe de la Ligue, où il se fera expulser après vingt-cinq minutes de jeu. La seule tache avant sept ans ans de plaisir pour un gamin biberonné à la formation maison. Il décidera alors de jumper en Ligue 1 en 2003, à Toulouse. Déchirant.

#25 - Frédéric Guéguen

Une tronche, un charisme et le vainqueur de nombreuses bastons pour garder son poste. Guéguen se devait d’être numéro un, c’était sa raison de vivre. Alors, il l’a été pour soulever la D2, goûter la D1 et entretenir l’histoire jusqu’à la fin des années 1990. Châteauroux, c’était pour se tester et partir de Brest où il est encore cité parmi les meilleurs gardiens de l’histoire du Stade brestois. Et quelle réussite, Frédéric Guéguen était un monstre sur sa ligne, mais aussi un caractère solidifiant un vestiaire imbibé de grandes gueules. Le point G, pour l’éternité.

Par Maxime Brigand

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